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Archives » Discussions diverses » Du Cyberpunk en littérature
17-05-2010 14:41:57#1
PenangolBonjour à vous !

Je dois préparer pour dans quelques semaines une presentation d'une quinzaine de minutes sur le Cyberpunk dans le cadre d'un cours d'anglais intitulé "litterature of the fantastic".
En en discutant un peu hier avec Fenix et Hush, j'ai réalisé que les Forums constituaient sans doute la plus grande source d'information que je puisse trouver sur le style cyberpunk !
Je suis donc preneur de toute info le concernant : origine, leitmotiv, influences, relations au punk... J'ai évidemment cherché dans les sources génériques (wiki...) et j'ai déjà une petite idée du sujet, je cherche plus vos analyses personnelles.

Merci d'avance !
Pen
17-05-2010 14:56:25#2
Robin des OmbresTel que je perçoit le truc ...

Pour moi, le Cyberpunk tient plus de l'anticipation dystopique que de la SF. Si des romans tels que 1984 sont nés de la crainte du totalitarisme communiste, le Cyberpunk est né de la crainte de l'ultra-libéralisme capitaliste.

Dans cette optique, les Leitmotiv que j'y retrouve sont :
- les inégalités sociales
- la violence
- l'évolution technologique
- la sur-consommation
17-05-2010 15:02:37#3
FantomeLa littérature cyberpunk, c'est pas trop mon style, donc je n'aurais aucun avis pertinent dans le détail.

Par contre, seule remarque que je puisse faire : le JdR Shadowrun a donné vie à de très nombreux romans dans l'univers précis de Shadowrun et pas seulement dans un univers cyberpunk. A mon avis, ce lien direct entre un jeu et donc les intérêts commerciaux qui vont avec, et un genre littéraire doit être étudié de prêt.

Les romans Shadowrun ont fait évoluer l'intrigue du jeu shadowrun. Y'a-t-il grand chose à en dire dans un exposé de littérature, j'en doute. Par contre, l'univers fictif de Shadowrun s'est imposé comme un cadre contraint à des auteurs. Leur imagination s'est retrouvé limité par le fait qu'il devait respecter le cadre de l'univers fictif de Shadowrun voir même de rester cohérent avec les règles de ce jeu de société, et ça, en terme d'analyse littéraire, ça mérite à mon avis qu'on s'y arrête quelques minutes.
Par ailleurs, de même, l'existence des romans shadowrun et du jeu shadowrun se sont autosoutenu en terme de publicité.

Tout ça mérite d'être étudié, pourquoi cet intérêt et ce choix par les sociétés commercialisant les JdR de se lancer dans l'édition de livre, pourquoi un intérêt des fans de Jeu de Rôle pour une littérature associée ? Comment un public non concerné par les JdR a-t-il pu "accrocher" à une littérature qui y fait directement référence ?
(Parceque s'il n'y avait que les joueurs de Shadowrun pour en acheter les bouquins. On ne les trouverait pas à la Fnac )

Remarque : la même question est tout à fait valable pour les romans Warhammer 40 000 (pour rester dans Cyberpunk) et globalement pour l'ensemble des romans liés directement à une marque commerciale de jeu de rôle.

Sinon, je suis assez d'accord avec l'analyse de Sox.
17-05-2010 15:07:32#4
SalineaPour moi le cyberpunk a un grosse relation avec le Noir et le Neo Noir.

C'est aussi un mouvement qui a été tellement populair qu'il en est mort tout de suite, dans le sens où certains thèmes et esthétiques cyberpunk se retrouvent quasiment partout en SF de nos jours; et on parle plus de post-cyberpunk.

C'est un genre qui est quasiment plus populaire dans les médias visuels (ciné & anime) qu'en litérature il me semble (du moins relativement aux autres courrants SF) en rapport avec le fait que c'est un genre qui tourne autours d'une atmosphere, d'une esthétique spécifique.

ETA:
et aux thèmes que listent Robin je rajouterais confusion autours de l'identité et du soi, et confusion autours de la réalité.
17-05-2010 15:22:39#5
mogPour appuyer sur ce que dit Salinea, il y a aussi la question de la perte d'identité. Entre les SINless qui n'ont plus des hommes au niveau de l'acceptation et du formatage de la personalité des gens.
La privation de vie privée pousse les gens à ressembler au modèle pour bénéficier des avantages de la société. Et cette dernière éjècte ceux qui ne s'intègre pas. C'est une forme d'eugénisme social qui transpire dans le genre Cyberpunk.
17-05-2010 15:50:22#6
Max AndersonA noter également que les protagonistes des romans cyberpunk sont souvent des inadaptés qui vivent en marge de la société et sont des anti-héros (le plus souvent, ils sont plongés malgré eux-même dans une histoire qui les dépassent totalement, n'ont pas vraiment de compétence particulière, sont souvent des losers...).

Les inégalités sociales sont souvent dépeintes de façon extrême (les riches sont souvent perçus comme ayant tous les droits, et d'une décadence absolue), les pauvres étant contraints d'évoluer pour survivre.

La structure du récit n'est pas non plus celle du roman classique, la tendance est plutôt vers le retour au statu quo que vers un happy end. Quand la situation progresse, c'est rarement vers quelque chose de meilleur, ou bien l'ambiguité reste souvent forte.

Vite fait c'est ce que je trouve à dire, je posterai peut-être un peu plus tard pour compléter.
17-05-2010 15:53:16#7
okhinOuais, enfin reste aussi la dilution de l'individu dans autre chose (typiquement, qu'est-ce qui me différencie d'une machine? Une fois que j'ai enlevé toutes les parties biologiques de mon corps et numérisé mon esprit, quelle est la différence entre la machine et moi?). Il y a aussi un individualisme forcené latent pour, justement, prouver que j'existe en tant qu'individu et que je ne fait pas partie de la masse.

Okhin
17-05-2010 17:06:39#8
chromed.accen plus de tous ce qui à deja été dits
je parlerais aussi des corpos ou (autres noms divers et varié) de la ville (oui la ville est souvent un personnage à part)entierre ds les roman cyberpunk
fais un paralèle entre l'époque d'ecriture de l'age d'or (+ ou- 1980) du cyberpunk et le futur qu'il décrive
les auteur ont aussi un profil assez particulier : marginaux, inteligent, aimant les technologie : il y a dichotomie entre un univers deshumanisé a cause de la technologie ecrit par des personnes qui aiment la technologie
parle aussi du vocabulaire utilisé (chrome, etc )
je parlerais aussi des sous genre qu'il à donnée : le steampunk et la S-F transhumaniste
17-05-2010 17:24:10#9
Max AndersonIl est vrai que la technologie joue souvent un rôle central dans les romans cyberpunk, où elle est souvent dépeinte comme déshumanisante, pervasive. Plutôt qu'utilisée comme un outil, la technologie est souvent vue comme exerçant une pression sur la société, comme un joug plutôt que comme une libération (à l'exception de quelques marginaux qui utilisent le système à leurs propres fins, typiquement le rôle du hacker).
17-05-2010 18:06:48#10
Salinea
chromed.acc a écrit:

je parlerais aussi des sous genre qu'il à donnée : le steampunk et la S-F transhumaniste

Pour moi le steampunk c'est pas vraiment un sous genre (enfin, ça dépend, doit y avoir des romans qui empruntent au même thèmes sur le mode steam, mais la plupart ne le sont pas vraiment), le terme étant dérivé de cyberpunk plus par blague que par réelle lignée. La SF transhumaniste, c'est plus une continuité/renouvellement/contre-courrant qui est arrivé un peu après.
17-05-2010 18:42:04#11
BladeLes articles Wikipedia sur le cyberpunk et le post-cyberpunk sont plutôt bons.

Le cyberpunk est un mouvement artistique, d'origine plutôt littéraire mais qui a ensuite eu des répercussions dans d'autres domaines.
Le cyberpunk littéraire tire ses racines d'une partie de la SF de la fin 70/début 80. La SF avait connu un essor fulgurant dans les années 50 avec des histoires de types en combinaisons argentée et/ou moulantes dans l'espace en rapport aux rêves que faisaient naître les missions spatiales et l'essor technologique (et notamment l'atome). Dans les années 60/70 c'était la guerre froide, et la technologie montrait aussi son côté sombre, notamment avec la course à l'armement entre les deux blocs. Parallèlement, la SF commençait à s'essoufler, et, avec le Seigneur des Anneaux, la fantasy prenait de plus en plus d'importance : la technologie qui faisait autrefois rêver se mettait à faire peur, et le rêve prenait alors sa place dans des univers simples avec de la magie, des gentils et des méchants. On peut d'ailleurs faire un parallèle avec la contre-culture de l'époque.

Mais quelques auteurs vont à contre courant de cette vague fantasy et consensuelle pour faire de la SF qui cogne, et qui choque : Philip Jose Farmer scandalise dès le début des années 60 en introduisant du sexe dans la SF, Norman Spinrad choque la Chambre des Communes avec Bug Jack Barron, sans oublier K. Dick qui explore tout et n'importe quoi. Un point commun intéressant entre ces trois auteurs, c'est qu'ils présentent souvent des héros qui sont des personnages plus ou moins ordinaires et qui, en tout cas, sont loin d'être parfaits, là où le personnage habituel de SF est un être extraordinaire et totalement lisse. Leurs histoires se situent encore souvent dans l'espace, mais aparaissent aussi des histoires se déroulant dans un avenir plus proche et moins glorieux. Et la technologie y a tendance, plus encore que dans les histoires de SF classique, à n'être qu'un moyen d'explorer certains aspects sociologiques ou psychologiques.

Si le cyberpunk se précise, il n'est pas encore complètement là : on est souvent dans un futur lointain, ou post-apocalyptique, la composante "cyber" de la technologie (qui se mêle directement à l'individu) n'est pas présente et si le spectre des multinationales commence à apparaître, il n'est pas encore clairement défini.

Ces étapes suivantes sont franchies fin 70, début 80. Les livres de John Brunner prennent les peurs de l'avenir et les couche sur papier dans des univers situés dans des futurs proches. Internet y est présent, même si sa forme est plus celle des BBS qui arriveront quelques années plus tard (ou des services minitels) et le thème de l'importance de l'information est déjà bien présent, tout comme les mégacorporations. Ne manque en fait que le mélange de la technologie avec l'humain.
C'est aussi à cette époque que K. W. Jeter tente, sans succès (en raison d'un contenu beaucoup trop choquant sur les déviances sexuelles), de faire publier Dr Adder, roman véritablement cyberpunk avec une emphase sur le "punk". Tout ceci forme ce que l'on pourrait appeler le proto-cyberpunk (c'est au cyberpunk ce que le proto-punk est au punk).

Si, comme pour tout courant, il est difficile de définir quand exactement le cyberpunk est apparu, tout le monde est d'accord pour dire qu'il a vraiment pris forme en 1984 avec Neuromancien de William Gibson. Un futur proche où des mégacorporations saignent le monde à blanc face à des Etats impuissants. Où le faussé entre riches et pauvre est gigantesque, où l'humain disparait, écrasé par la société et par la technologie avec laquelle il fusionne. Tout y est. C'est le point de départ de toute une culture cyberpunk illustrée en littérature par Gibson mais aussi Walter John Williams (Câblé), Pat Cadigan (Synners), Burce Sterling, Georges Alec Effinger, (et Jean-Marc Ligny pour citer un Français)...

Mais le cyberpunk est très vite dépassé. Les romans suivants de Walter John Williams passent à l'étape technologique suivante en prenant un tournant transhumaniste, William Gibson glisse vers le contemporain et l'oeuvre cyberpunk de Neal Stephenson Le Samurai Virtuel a des aspects auto-parodiques, mettant en exergue les limites de la vision cyberpunk à l'ère où le véritable internet se met en place. On notera d'ailleurs que son roman suivant Diamond Age s'ouvre sur la mort d'un archétype cyberpunk et de sa façon de penser, avant de poursuivre sur des thèmes plus futuristes et teintés de nanotechnologie. C'est l'avènement du post-cyberpunk.

Je vois qu'on a cité la ressemblance avec le (Néo)-Noir. Je pense qu'elle est plus cironstancielle que voulue (sauf dans quelques cas particuliers comme la trilogie d'Effinger) : tous les deux traitent d'un monde en proie à des crises économiques, avec une perte de repère, une hausse de la criminalité... Dans les deux cas, il est question de mondes qui nient l'humanité et les personnages principales sont des "gens ordinaires" voire des anti-héros...
17-05-2010 18:47:05#12
Blade
Salinea a écrit:

le terme étant dérivé de cyberpunk plus par blague que par réelle lignée.

Le Steampunk, enfin celui avec vraiment du Punk dedans, n'est pour moi qu'une blague de toutes façons, qui a commencé et fini avec un seul et unique livre : Machines Infernales de Jeter.
17-05-2010 19:43:50#13
Beast
Salinea a écrit:

Pour moi le cyberpunk a un grosse relation avec le Noir et le Neo Noir.

en effet c'est flagrant dans les (excellent) romans de Nigel findley, pour rester dans le shadowrun
18-05-2010 16:06:22#14
PenangolEt pour ce qui est du "punk" du cyberpunk ?
En quoi le cyberpunk est il punk ?
Et au fond, c'est quoi le punk ?
18-05-2010 16:22:09#15
okhin"No Future" pour faire court. C'est la place prise par les mégacorpo qui déshumanise l'homme, qui le prive de son individualité. Et, du coup, le punk c'est aussi la lutte pour ce droit à l'individu d'exister indépendament des grands plans des mégacorpos ou autre. Du moins, c'est comme ça que je le perçoit.

Okhin
18-05-2010 16:33:45#16
Max AndersonIl y a d'abord le côté "marginal" des personnages qui est quand même un des thèmes récurrents. Il est souvent question de lutte contre le système, de sociétés autogérées (par exemple le Pont de San Francisco dans je ne sais plus quelle série de Gibson), bref il y a une l'idée de révolte contre la société, et de modèles alternatifs.

Il y a aussi une présece presque permanente de la violence, sous toutes ses formes.
18-05-2010 17:40:40#17
GenoSicKAlors, le punk, ce fut la mouvance No Future comme le dit Okhin, mais ça a assez vite évolué devant le manque de perspective de cette idéologie.
Les punks les moins phacos/toxs/autodestructeurs vieillissants, ils se sont tournés vers une pensée plus construite, plus militante (même si c'est juste dans la vie quotidienne) et j'aimerai dire plus constructive (mais ce n'est que mon opinion).

Le seul point commun entre les mouvances punks d'aujourd'hui (et il y en a), ça pourrait être l'idée de traverser la vie comme on l'entend, que ce soit en s'injectant de l'héroine dans un caniveau, en cultivant ses propres légumes comme un bon punk des champs ou en militant tous les jours au sein d'une asso.

Clairement, le mouvement punk s'est assagi dans l'ensemble, tout en gardant son fond de contestation, de grande gueule et de cynisme. Il est plus autogéré, plus idéologique, plus "sociable". Un bon exemple, ce serait les quellistes dans la trilogie de Carbone Modifié, des fêtards qui vivent leurs vies pacifiquement et tranquillement dans leurs coins selon leurs conceptions, qui peuvent reprendre les armes si le besoin se fait sentir.
18-05-2010 17:53:48#18
burning-bonesLe vrai cyber-punk, c'est un cyber-gars avec une cyber-crête et un cyber-chien qui sniffe de la cyber-colle. Tout le reste n'est que FAKE, et toi même tu le sais Géno.

Je vous laisse avoir un débat constructif et conséquemment je m'auto-banni de ce thread. Dissertez bien.
18-05-2010 18:20:42#19
FenixLe côté punk chez Gibson vient de son goût pour les contre-cultures, qui étaient à la mode dans sa jeunesse.

[C'est le cas encore maintenant mais c'est tellement parti dans tous les sens qu'on ne sait plus trop "contre" quoi elles peuvent s'affirmer. Vu que le capitalisme digère ses propres déchets, tout est récupérable et le kiboutz punk peut se retrouver coté en bourses : micro-crédit, agriculture bio étaient des idées de type réaction face à la société de consommation et servent maintenant à produire du cash.] Fin du hors-sujet.

J'en veux pour preuve les loteks de Johnny Mnemonic, les Panther Modern avec leurs combis holos dans Neuromancer, les fous de Ja dans Count Zero, le Pont dans la trilogie éponyme.
A cela, tu rajoutes le fait qu'il met en scène principalement des marginaux (Case, Molly, Turner, Chevette, Conrad). Toutefois, je me méfierais, car à part les guerriers (Molly, Conrad), on ne peut pas dire que ce soit un choix délibéré ou une réaction. Rydell n'aspire qu'à trouver sa place en restant un type bien, Turner se range dès que possible.

Dans Cablé, c'est plus net, Cowboy lutte complètement contre les mégacorps. Sarah en revanche, n'a pas eu de bol et cherche à s'en sortir.

Pour résumer, on peut ramener le côté punk à la présence d'individus qui influent sur le monde sans être des personnes morales. Je pense qu'il ne faut pas chercher une idéologie aussi construite que l'anarchisme. Dans un monde où les corporations contrôlent tout, certaines personnes arrivent encore à faire la différence face à ces monstres. Si tu es chaud, tu peux faire un lien avec les contes où le héros défie le monstre. Mais souvent, il perd.
19-05-2010 22:49:17#20
NMAthJ'ai la flemme de faire un laius personnel, alors je me contenterais de renvoyer vers le sujet Dans "cyberpunk", il y a "punk", qui aborde le sujet, avant que je parte dans mes délires économico-financiers habituels.
20-05-2010 00:05:13#21
TatourmiComme ça à la nawak writing pseudo-organisé:

Perso je dirais exactement l'inverse de NMAth, dans "cyberpunk" il y a "cyber". Cela caractérise selon moi bien plus le genre que le simple côté "noir/fuck, no future/à la rue" que l'on retrouve un peu partout, depuis le réalisme français du dix-neuvième siècle aux poèmes moyen-ageux de François Villon en passant par les romans Picaresques espagnols. Le peuple et les considérations "basses" ne sont en aucun cas une exclusivité du genre et sont la depuis bien longtemps dans la littérature et les arts. Se morfondre sur une condition humaine n'est pas une exclusivité du "Noir", du "Cyberpunk" et autres mouvements littéraires contemporains. Ça tient plus du thème que du genre ce "punk".
Le Cyberpunk n'est donc pas (pour moi) "quelque chose" de placé dans l'expression du regret vis à vis de la société et autres, mais au niveau de l'expression de l'évolution et de la démesure de la situation qui le crée, cette dernière n'étant plus un simple thème mais une composante de l'univers (Après relecture ce passage est chelou) , le "cyber" prenant ainsi le pas sur le simple "punk". Je vois donc surtout le cyberpunk comme une esthétique (Attention mot clé, esthétique avant tout) de la démesure et de l'absurdité technologique. Le Cyberpunk étant ça: Un univers, une esthétique, plus qu'un thème bien que l'univers lui même tende à créer ce thème, par facilité dirons nous. Quand on me dis Cyberpunk je pense à un bras robotique et à un homme perverti par la machine à laquelle il s'est finalement abandonné, pas au mendiant qui traine dans la rue et qui voit passer les bagnoles en psalmodiant des maximes froides sur un ton taciturne. On peut le faire sur un clochard, attention je ne dis pas le contraire, mais c'est une pure question de focalisation. Ce qui rendra la bestiole Cyberpunk c'est la présence du Cyber et pas du Punk qui n'existe pas sans ce dernier. C'est un univers noir mais ça ne veut pas dire que l'on soit condamné à faire du noir avec cet univers (Et me connaissant c'est à partir de là je pars sur les enchainements de formules fumeuses, attention à vos cerveaux ça vas swinger dans les bas-fonds)
Au niveau de la présence et de la nature de la lutte contre le systéme dans les univers Noirs et Cyberpunks il me semble d'ailleurs qu'il y à une différence: On ne fait pas ou peu du noir mâchouillant dans du cyberpunk, on fait du cauchemard en évolution constante. Pour continuer sur les métaphores fumeuses: Le Noir c'est l'échelle à laquelle il manque les barreaux, le Cyberpunk c'est l'échelle dont on ne voit pas le bout. La lutte peut être mais elle est placée sur un niveau différent il me semble (Pour faire court et moche). H.S: Je ne vais pas trop développer cette partie, toute notion de style s'étant suicidé lorsque l'horloge à dépassé minuit, mais il me semble que la lutte est bien souvent différente.

Avis de quelqu'un qui connait le cyberpunk par pure culture geek mais qui n'a jamais lu de romans cyberpunk, à nuancer donc.

PS: Assez d'accord avec Fantome, je trouve aussi le phénomène intéressant.
20-05-2010 10:46:06#22
Guyde
Max Anderson a écrit:

Il est vrai que la technologie joue souvent un rôle central dans les romans cyberpunk, où elle est souvent dépeinte comme déshumanisante, pervasive. Plutôt qu'utilisée comme un outil, la technologie est souvent vue comme exerçant une pression sur la société, comme un joug plutôt que comme une libération (à l'exception de quelques marginaux qui utilisent le système à leurs propres fins, typiquement le rôle du hacker).

Certes, mais la technologie aboutit aussi à la création d'une nouvelle forme de vie, comme c'est typiquement le cas chez william Gibson avec "Neuromancien" et sa suite "comte Zéro" (j'ai pas encore lu Mona Lisa s'éclate), où apparaissent des intelligences artificielles qui manipulent les hommes pour leurs propres fins, et où certaines font preuve de capacité de création artistique (les boîtes créées dans "Comte Zéro").

Ainsi, de la technologie qui déshumanise, à la technologie qui créé de la vie (pensante et créatrice d'art). En même temps cette forme de vie est surhumaine (plus que transhumaine) et l'art créé en l'espèce peut passer pour la frénésie d'une machine déréglée, mais apparaît bien en réalité comme une pulsion primale d'un être pensant qui créé pour combler l'angoisse, le vide, etc...(de l'art quoi)
20-05-2010 12:39:05#23
FenixGibson semble avoir affiné son propos en passant du relativement brutal (les IAs) à plus subtil : l'être humain s'adapte à la technologie et au monde qui l'entoure, s'éloignant encore plus de la nature. Ainsi, Colin Laney voit son cerveau capable d'interagir avec Internet à une niveau intuitif (son aptitude à repérer les points nodaux). QUant à Cace Pollard, elle est allergique aux marques.
On passe progressivement à l'homo technologicus en quelque sorte.
23-05-2010 10:21:08#24
Robin des OmbresJe viens de tomber là dessus. je me suis dit que ca pourrait vous intéresser ...

http://afrocyberpunk.wordpress.com/2010/05/13/cyberpunk-reborn/
09-06-2010 11:02:37#25
FenixJe ne pouvais pas le laisser passer :

http://www.williamgibsonbooks.com/index.asp

http://blog.williamgibsonbooks.com/
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