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Archives » Shadowrun » Background de Shadowrun » Mercenariat en Amérique du Nord ?
11-07-2012 00:00:02#1
S-S-PSi l'on faisait un background de mercenaire aujourd'hui, on dirait Liban-Somalie-Yougoslavie-Irak-Afghanistan.

Hors, on joue à Shadowrun. Certes, il y a un paquet de conflits passés, présents ou larvés en Europe, Afrique et Asie, mais l'Amérique n'est pas à négliger.

Jugez plutôt :
-Californie Tir Tairngire Japon 2036 et ça dure...
-CAS Aztlan 2036 et ça dure...
-Denver
-Tir Tairngire (révolution) 2062
-Ute Pueblo 2067
-CSS Tsimshian 2060
-Algonkin Manitou 2062
-Albuquerque 2070

Je n'ai pas mentionné les petits accrochages de frontières mentionnés ici et là dans les bouquins, qui sont gérés par l'armée régulière des pays impliqués.

Ma conclusion est qu'on peut très bien en 2072 être un mercenaire avec 10, 20 d'expérience, et avoir uniquement opéré sur le sol nord américain.

Et pourtant, il n'y a, à ma connaissance, aucune compagnie de mercenaires nord américaine référencée. Que font les corpos ?
11-07-2012 00:06:09#2
GenoSicKQuand tu parles des armées régulières, rappelle toi que déjà à notre époque, une bonne partie des services des armées USA, canadiennes et mexicaines sont sous-traités à des entreprises.

Ensuite, pour ce qui est du mercenariat nord-américain à Shadowrun, il y a une corporation AA de mercenariat qui domine le marché américain, du nord au sud, et qui propose tous les services qu'un pays pourrait vouloir. Elle s'appelle Knight Errant...
La puissance économique d'Ares a dû bien écraser toute tentative de monter un MET2000 local. On vient pas chier sur les plate-bandes de Damien.

Quoique, il est mentionné dans War! et Spy Games que Combat Inc. place ses billes à partir de 72-73 sur le marché Amérique du nord et centrale. Peut être en prévision de la renégociation du Traité de Denver.
11-07-2012 01:05:06#3
UphirBizarrement, j'ai toujours considéré les "chiens de guerre" comme des groupes indépendants pour la plupart, mais dôtés de plus de moyens qu'un groupe de runners classiques et surtout, engagés sur des théâtres d'opérations beaucoup plus conventionnels que les "runs"; d'ailleurs, j'ai souvenir en SR2 qu'il y avait une certaine animosité entre les mercos et les runners, les seconds accusant les premiers d'être des "rapaces" sans foi ni morale. Maintenant, j'avoue que je ne me souviens plus si cette "haine" entre les deux était canon, ou si c'était simplement mes joueurs qui n'aimaient pas les mercenaires suite à quelques situations conflictuelles (faudrait que je me relise Chien de Guerre tiens !).
11-07-2012 12:21:20#4
little black dogChiens de guerre parle effectivement à plusieurs reprises de l'opposition stéréotypale runners amateurs / mercos professionnels.
Notamment une ou deux diatribes d'Hatchetman sur le non-professionnalisme du runner "mords-mon-serpent" (ou quelque chose comme ça), ou sur le non-professionnalisme d'un decker qui n'avait pas respecté les directives du Johnson de ne pas pénétrer dans un nœud -preuve selon lui que, si les corpos font confiance aux mercs et pas aux runners, c'est avant tout à cause de l'attitude des runners eux-mêmes.

Pour moi, ce supplément témoigne à lui seul de l'époque où la tendance pink mohawk commençait à perdre de sa crédibilité dans la gamme ... Quand j'ai vu l'elfette attention whore frimant avec le commlink de son papa, je me suis demandé si on avait vraiment gagné au change ...
11-07-2012 16:59:31#5
FenixNMAth?

Je ne serais pas étonné qu'il faille regarder côté meta-gamme. Genre le fait que ça fait mauvais genre en pleine guerre d'Irak de parler de vilains contractors sur les terres mêmes de l'oncle Sam.
11-07-2012 17:33:08#6
IKerenskyC'est surtout qu'a partir de la fin de la SR3 et de SR4 les runners sont devenus des hyper-professionnels avec du matos de fous. Tandis qu'en 1ère et 2nde edition les runners étaient des idéalistes un peu à coté de la plaque et pas forcément très professionnels ni très bien équipés.
11-07-2012 23:03:42#7
NMAthEn fait, sur ce sujet là comme sur d'autres (les réseaux sans fil par exemple...), Shadowrun a un temps de retard pour reflèter des changements survenus entre 1989 ou 1994 (date de l'écriture de Fields of Fire, Les Chiens de Guerre en VF) et maintenant, que les auteurs n'ont pas été en mesure d'anticiper ou simplement de connaître, à défaut d'être des spécialistes du sujet.

Pendant la Guerre Froide, le mercenariat est une activité artisanale où les groupes sont recrutés et payés de la main à la main par des chefs comme Bob Denard ou David Stirling. Quand un nom de société apparaît, c'est une simple boîte aux lettres.
Les choses changent à partir de 1989, avec la création de la société sud-africaine Executive Outcomes (EO) et de la société britannique Sandline International. Dans un premier temps, ces sociétés se limitent à la formation, marché légal où sont aussi présentes des sociétés américaines comme Dyncorp, qui restent spécialisées dans le soutien logistique et n'interviennent pas dans les opérations de combat. EO saute le pas en menant des actions militaires en Angola en 1994 et en Sierra Leone en 1995. Sandline intervient en Papouasie-Nouvelle Guinée en 1997, et à son tour en Sierra Leone en 1998.
A partir de 2002, on entre dans la période actuelle, avec la création de l'emblématique Blackwater Security Consulting (la maison-mère, Blackwater USA, a été crée dès 1997 mais se limitait, elle aussi, à la formation) et l'apparition des contractors en Afghanistan et en Irak.

Au 20e siècle, dans la vision américaine, la figure du mercenaire est liée (à raison) aux anciens empires coloniaux européens, français et britanniques, et aux ingérences en Afrique et au Moyen-orient. Le militaire américain sert et reste au service de son pays, prêt à affronter la menace communiste (oui, les américains s'écartaient encore parfois de la caricature ultra-libérale, façon Murray Rothbard, qui est désormais de rigueur).
Là encore, il faut rappeler que dans le monde de Shadowrun des débuts (et le genre cyberpunk en général), on est loin du modèle économique actuel. Les mégacorporations sont intégrées horizontalement et verticalement, leur forces de sécurité et leur force militaire (très réduite, quand elles ont une) sont réservées à leur usage propre et remplissent tous leurs besoins. C'est l'époque où les employés chantaient l'hymne corporatiste la larme à l'oeil et où le navire militaire Tezcatlipoca était "la joie et la fierté d'Aztechnology." Bref, le soldat corporatiste était plus proche du marine que du contractor (terme, qui, de toute façon, n'existait pas encore). De l'autre coté, on a la précaution sémantique de présenter MET2000 ou 10,000 Daggers comme des "organisations" plutôt que comme des corporations.
Par ailleurs, la grande armée expéditionnaire de Shadowrun (Californie, Philippines), ça reste l'armée impériale japonaise. Or, quelque soit l'époque de référence, le mercenaire s'accorde mal avec l'idéal impérial.

Dans les suppléments de la 1ère et de la 2e édition, les opérations de Knight Errant et de Lone Star se limitent à la police et à la surveillance d'immeubles. Ainsi, dans Corporate Shadowfiles (1993), les unités militaires d'Ares (un seul bataillon) dépendent d'Ares Arms. Dans Corporate Download (1999), la description de KE a évolué, avec la mention d'opérations plus militaires (opérations spéciales et contre-insurrection). Désormais, dans War! par exemple, on ne fait plus la différence entre MET2000 ou Ares.
11-07-2012 23:51:59#8
NMAthSur les cas cités par S-S-P,

Texas (2035-2036, 2036-2074) : Lone Star Security Services et Aztechnology sont directement impliquées dans les opérations, avec chacune la capacité et les structures pour gérer une armée privée.

Californie (2036-2037, 2053, 2061-2069) : Comme remarqué plus haut, l'armée japonaise fait probablement très peu appel à des mercenaires. Sinon, ce sont les corporations japonaises, MCT en tête, qui fournissent le soutien. Au sud, à San Diego, Aztlan est probablement soutenu par Aztechnology. Il n'est jamais fait mention de l'emploi de mercenaires par Tir Tairngire, mais la moyenne d'âge des elfes rend pratiquement obligatoire la présence au moins de conseillers militaires en 2036 (des humains, parce que c'est pas avec les quelques bébés-pointes que tu va pouvoir encadrer une armée).
A partir de 2061, Ares Macrotechnology déploie ses propres troupes dans la Silicon Valley. Le terme de shadowrunners apparaît plutôt que celui de mercenaires, mais il y a clairement du personnels rémunérés qui rejoint les milices de Californie du nord à la même époque.

Denver (?) : A ma connaissance, la ville n'a connu aucun conflit armé (excepté la petite guérilla de Ghostwalker en janvier 2061, mais lui recrutait ses troupiers dans les métaplans). Bien qu'il ne soit jamais mentionné, l'emploi de sociétés privés paraît être la solution la plus simple pour contourner l'interdiction faite aux pays présents de déployer des forces militaires dans la zone de Denver. Mais comme les CAS se méfient des UCAS qui se méfient des Sioux..., les sociétés en question pourraient difficilement s'exporter ailleurs.

Salish-Shidhe-Tsimshian (2060-2062-2064) : Présence de mercenaires très probables. Coté Tsimshian, c'est MCT qui règle les factures : mais on peut imaginer qu'il fasse appel à Tsunami, Inc. plutôt qu'à un acteur américain.

Algonkin-Manitou (2061-2066) : Des unités d'Aztechnology opèrent avec les forces gouvernementales de façon ouvertes. Pas d'information coté Manitou. J'aurais tendance à dire qu'ils auraient eu plus de facilités à recruter des éco-terroristes issus des camps de formation Amazonien ou des "volontaires elfes" de Tir Tairngire, plutôt que des mercenaires professionnels. L'envoi de volontaires elfes seraient même un assez bon moyen pour Portland d'éloigner des vétérans de Californie désoeuvré, plutôt que de les laisser rejoindre la rébellion (l'Arabie Saoudite a fait pareil avec l'Afghanistan). Mais on peut aussi imaginer que des intérêts industriels opposés à Aztechnology puissent trouver un terrain d'entente avec les Manitou elfes écolos et payer des mercenaires.

Tir Tairngire (2062-2064) : Pas d'information sur l'emploi de mercenaires. On ne sait pas du tout quels étaient les moyens financiers ou les soutiens dont pouvaient disposer les rebelles.

Ute (2067) : La population Ute aurait "résisté" au passage sous contrôle Pueblo, mais j'ai plutôt eu l'impression (peut-être érronée) qu'il s'agissait d'une résistance assez passive. Genre, non-paiement des impôts, ou non-respect de la législation Pueblo. Pas d'informations sur d'éventuels combats.

Albuquerque (?) : "La guerre pour Albuquerque n'a pas de lignes de front. Ça n'est même pas une guerre menée par des troupes officielles. Les vrais acteurs ne sont pas des corporations, ce sont des gens. Le gens qui combattent cette guerre le font depuis leur bain à remous, jouant aux échecs avec la vie et le bien-être des cols bleus et blancs." Dixit War!. Franchement, si ce qui se passe à Albuquerque mérite le nom de guerre, il y aurait des casques bleus dans les rues de Seattle, parce que depuis 2050, bon sang, il faut faire quelque chose, c'est Troie, Stalingrad et Hiroshima réunies ! Non, le type qui a pondu ça, et que je tiens en piètre estime, pratique l'escroquerie intellectuelle. Il voulait placer une description de sa ville dans un supplément, il l'a fait entrer au chausse-pied dans le premier supplément qui passait en qualifiant de "guerre" des shadowruns un peu plus agressives et nombreuses qu'ailleurs, mais rien de plus.

D'une manière générale, il faut aussi remarquer qu'un conflit n'implique pas systématiquement l'emploi de mercenaires. C'est le plus souvent liée à une absence ou à une perte de compétences militaires. Israël par exemple, emploie peu ou pas de mercenaires, parce que la compétence de leur armée est parfaitement entretenue par soixante années de conflit ininterrompu. Les états issus de la décolonisation du 20e siècle ont eux un gros déficit de compétence militaire moderne, entretenu par la corruption et le népotisme. Le cas actuel des États-Unis est légèrement différent, avec d'un coté une perte de compétence due à la réduction du format des forces armées à la fin de la guerre froide (la pyramide de promotion se réduisant d'autant, beaucoup de militaires sont partis en milieu de carrière), et de l'autre des investisseurs qui soufflent sur les braises et créent de la rareté en débauchant les compétences présentes avec des salaires plusieurs fois supérieurs aux soldes militaires.
Évidemment, l'emploi de mercenaires est aussi directement fonction des moyens financiers. Les forces armées américaines pourraient se passer des mercenaires, mais tant que le Congrès signe les chèques, pourquoi s'en priver ? De même pour les pays du tiers-monde, où un pays ou une société étrangère préféra financer l'envoi de mercenaires que de s'impliquer plus directement.

Il y a aussi des mercenaires low-cost, venant de pays plus pauvres (ça peut aller des Balkans à l'Océanie, ou tout simplement du pays où se déroule le conflit), payés quelques centaines de dollars, environ cent fois mois que les anciens membres des forces spéciales qui les encadrent. Là, il y a un intérêt plus simplement économique (ça coute moins cher de faire surveiller son ambassade par des employés afghans que par des gendarmes du GIGN). Mais ça serait probablement marginal pour les conflits nord-américain, dans la mesure où la plupart des pays impliqués se battent sur leurs propres frontières (Japon excepté).
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