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Archives » Discussions diverses » Business et inspiration pour Shadowrun
06-10-2008 21:56:40#1
NMAthJe reprend la chronique financière, ce petit coin de réalité sanguinolente dns un forum ludique. Si vous voulez vous replonger dans les précédents chapitres, je vous renvoie vers les archives des sujets Swimming with sharks et son lexique (repris sur le Cyber-espace), Petits aléas de la bourse et Business et inspiration pour Shadowrun.
06-10-2008 22:39:45#2
NMAth
"Quand le marché joue contre vous, vous êtes déjà mort."
- un employé de Lehman Brothers

La banque d'affaires Lehman Brothers s'est pris les pieds dans le tapis et a fait faillite. Mais quand les spéculateurs ont vu le tapis dans le couloir, ils ont commencé à savonner le parquet sur les derniers mètres. La spirale infernale qui a fait perdre toute possibilité de s'en sortir à Lehman s'appelle la vente à découvert. A la suite de la faillite de Lehman, les autorités américains ont interdit ce type d'opérations pour une période qui vient de se terminer.

La vente à découvert consiste à vendre quelque chose qu'on a pas encore. On vend un titre sur un prix basé sur sa valeur actuelle (moins une légère décote), mais en ayant un certain délai avant de réaliser effectivement la transaction. Ce qui donne le temps de trouver et d'acheter le titre. Si la valeur du titre baisse entre le moment de la vente et celui de la transaction, le vendeur peut se mettre la différence dans la poche. Si la valeur monte, il perd. La réglementation oblige généralement à emprunter à une tierce partie un titre pour "couvrir" la vente dans le cas où on n'arriverait pas à acquérir ce titre dans les temps. C'est ce qu'on appelle le short selling.

Avec des transactions directes, ce sont les règles habituelles qui s'appliquent, l'offre et la demande : plus il y a de vendeurs, plus le prix baisse ; plus il y a d'acheteurs, plus le prix monte. Mais quand des ventes à découvert sont conclue, les vendeurs à découvert deviennent des acheteurs, qui vont attendre que le cours baisse pour pouvoir réaliser une plus-value. Ils ne font pas donc pas monter le cours. Si le cours commence à baisser -et il le fera naturellement dans un marché baissier- les acheteurs à découvert deviennent des vendeurs. Ils mettent déjà leurs titre sur le marché, encore à découvert, car ils n'ont pas encore récupéré le titre acquis. Eux font baisser le cours. Et le même principe se répète, alimentant la baisse.

Normalement, dans un marché baissier, à chaque transaction, chaque vendeur cède son titre un peu moins cher qu'il a lui même acheté. La perte se répartie au fur et à mesure de la baisse sur chaque intervenant. Avec la vente à découvert, chaque vendeur cède son titre un peu plus cher qu'il a lui même acheté. La perte est en début de chaîne, sur le premier vendeur, qui a acheté le titre "normalement" au plus haut du cours, et sur le dernier acheteur, qui se retrouve avec un titre qui ne vaut plus rien. Mais même ce dernier acheteur subit une perte limitée, car il a pu acheté son titre à un prix très bas, avant que le cotation soit suspendue. Il peut garder ces actions de coté pour voir ce qui va se passer ensuite. les seuls qui perdent vraiment beaucoup sont ceux qui achètent ou vendent dans le cadre de transaction ordinaire, et ceux qui avaient des titres et n'ont pas participé à la fête (typiquement, les employés du groupe qui avaient des stock-options). Les autres acteurs, qui ont participé aux ventes à découvert, ont tous intérêt à emmener le cours de la victime le plus proche possible de zéro.
08-10-2008 18:15:20#3
NMAthIl y a parfois des affaires corporatistes où des shadowrunners pourraient se sentir beaucoup plus concerné...
Armor Holdings met un terme à une enquête fédérale pour 30 millions de dollars
Forbes | Donna Borak | 07/10/08 15:20 ET

WASHINGTON - Armor Holdings Inc. va payer $30 millions pour en finir avec les accusations d'avoir sciemment produit et vendu des gilets pare-balles défectueux aux forces de l'ordre, a indiqué le département de la justice mardi.

Armor Holdings, aujourd'hui une filiale du conglomérat de défense britannique BAE Systems PLC, aurait eu des informations qui montraient que le matériaux balistique appelé Zylon Shield "se dégradait rapidement" et qu'il ne convenait pas à l'usage par les forces de l'ordre, d'après le texte de l'accord proposé par le gouvernement.

Dans un communiqué par e-mail, Armor Holdings a nié les allégations faite par le gouvernement de faute, en disant qu'elle a "toujours agi responsablement et avec la plus grande attention pour la sécurité des officiers de police." Le gouvernement n'a pas porté plainte contre le compagnie.

Ce dernier règlement fait parti d'une enquête fédérale plus large contre plusieurs vendeurs qui ont joué un rôle dans la fabrication des gilets pare-balles défectueux. Le gouvernement avait précédemment passé un accord avec trois autres compagnies, y compris l'équipementier aéronautique Hexcel Corp., pour un montant total de $16 millions.

"Le département de la justice ne tolérera pas que ses personnels sur le terrain porte des gilets pare-balles défectueux," a annoncé Gregory Katsas, l'assistant attorney general pour la civil division. "Ce règlement aidera à assurer que les personnels sur le terrain reçoivent la plus haute qualité de protection balistique."

En juin, le gouvernement a porté plainte contre le conglomérat industriel Honeywell International Inc. pour avoir vendu le matériaux défectueux utilisé dans les gilets pare-balles et pour ne pas avoir averti le gouvernement ou Armor Holdings du défaut.

Le matériaux utilisé dans le Zylon Shield d'Honeywell était fourni par le japonais Toyobo Co. Ltd. et sa filiale américaine Toyobo America Inc. Honeywell a breveté son Zylon Shield et l'a ensuite vendu à Armor Holdings et ses filiales.

Entre 2000 et 2005, les USA ont payé $1,3 millions pour plus de 1'700 vestes vendues par Armor Holdings qui contenait le Zylon Shield d'Honeywell. Le gouvernement a payé environ $20 millions de plus pour plus de 11'000 gilets pare-balles fait le du Zylon shield.

Mardi, Armor Holdings a précisé qu'elle avait remplacé plus de 50'000 vestes contenant du Zylon qui avait été fourni à du personnel du gouvernement.
09-10-2008 21:42:59#4
Xav.HExosquelette : http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/robotique/d/en-video-les-premiers-pas-de-hal-lexosquelette-robotise_16960-1/
11-10-2008 14:32:34#5
Robin des OmbresNMAth (ou quelqu'un d'autre qui est financial-saavy), j'aimerai bien avoir un petit cours sur le fonctionnement des marchés financiers.

En particulier, j'ai eu un début d'explication sur le fait que les échanges sur le marché concernent des biens, de la monnaie, mais aussi des créances dont les risques et bénéfices sont évalués. Ca semble être tout particulièrement d'actualité en ce moment ...
11-10-2008 15:47:31#6
NMAthPremière partie de la leçon, les fondamentaux. On peut analyser les briques qui constituent un marché de la façon suivante :

- les biens, c'est à dire les objets physiques : une chaise Louis XVI, un baril de pétrole, un immeuble... L'échange de biens, le troc, est la base du commerce, mais ca n'est pas très pratique.

- les liquidités, c'est dire une certaine somme, dans une certaine devise. Fondamentalement, la valeur faciale de la monnaie n'a pas vraiment de valeur, mais ca simplifie grandement les échanges par rapport au troc.

- un titre de propriété, qu'on appelle aussi une action, fait du détenteur le propriétaire, à parité avec les autres actionnaires, d'un bien ou d'une part de capital d'une entreprise. Elle confère des droits : droit d'information, droit de vote, droit aux dividendes, droit aux réserves, droit sur la liquidation, droit de prêt, droit d'hypothèque, etc. Avec les titres, on peut échanger plus facilement des biens et des liquidités (d'autant plus facilement depuis que les titres, comme les liquidités, sont dématérialisés informatiquement et n'ont plus à être représenté par des bouts de papiers).

- un titre de créance, qu'on appelle aussi une obligation, représente en fait un emprunt. On emprunte un bien, une liquidité ou une action... L'emprunt à une certaine durée, et une contrepartie, qui peut être un bien, une liquidité ou une action.
La location d'une voiture revient à emprunter un bien (et son titre de propriété, la carte grise) contre une liquidité. Une hypothèque immobilière revient à emprunter une liquidité contre une maison et son titre de propriété, avec la possibilité de racheter l'emprunt (le rembourser en fait) pour ne pas perdre sa mise en gage.

- une transaction est l'échange immédiat, sans condition, de biens, liquidités, titres...

- un contrat est une convention pour l'établissement de transactions et/ou d'obligations. Elle peut inclure des restrictions ou des conditions pour son exécution. Un contrat d'assurance par exemple, établit des transactions mensuelles ou annuelles de cotisation, et des transactions de remboursement en cas de sinistre. Le "droit de dividende" d'une action est en fait un contrat attaché à l'action, établissant sous condition le versement d'une dividende par la société à ses actionnaires.
On peut considérer qu'un proxy right est une forme de contrat entre le détenteur d'une action et un tiers, conférant au second l'exercice du droit de vote associée à l'action, mais on sort légèrement du cadre (le droit d'information et le droit de vote d'une action sont dit "droits politiques" ou "droits extra patrimoniaux", c'est un peu hors sujet).

Tout le fonctionnement des marchés repose sur la combinaison et l'empilement de ces éléments.

Notez qu'un contrat peut lui-même faire l'objet d'une transaction ou d'un emprunt. C'est ce qu'on appelle la titrisation. C'est à dire, le fait de traiter un contrat comme un titre.


C'est précisément ce qui s'est passé avec le système des subprimes : les contrats d'assurance sur les défauts de paiement d'emprunt hypothécaire, ou credit default swap (ou CDS, une assurance qui rembourse l'établissement de crédit cotisant si l'emprunteur n'arrive plus à rembourser son prêt) ont été vendu et acheté comme s'ils étaient des titres.
Quant tout allait bien, les gens qui possédait ces contrats touchaient régulièrement la cotisation correspondantes des établissement de crédit, et pouvaient revendre le contrat à bon prix quand ils avaient besoin de liquidités. Bref, que des transactions en leur faveur. Les établissement de crédit s'y retrouvaient car les cotisations ne ponctionnaient qu'une partie des remboursements, intérêts et saisies qu'ils touchaient, tout en sécurisant leur bilan.
Quand les familles américaines n'ont plus pu remboursé leurs emprunts, alors que le cours de l'immobilier s'effondrait, les saisies hypothécaires et la revente des maisons ne suffisaient plus à couvrir les emprunts. Donc les contrats d'assurances sur ces emprunts se sont déclenchés, forçant leur détenteur à couvrir les emprunts correspondants. Une transaction dans l'autre sens que ces investisseurs n'avaient pas prévu de faire.

En fait, c'est comme si d'un coup, tous les investisseurs financiers qui détenaient ces CDS avaient du payer en différé une partie des maisons achetées ou construites au USA ces dernières années (plus précisément, la différence entre leur valeur au moment de la transaction et leur valeur actuelle). Ils ont pour ainsi dire, payer des arriérés de loyer de la classe inférieure américaine. Et ça les à mis sur la paille.

Fin du premier chapitre.
11-10-2008 16:18:40#7
NMAthbon, je suis en forme, chapitre deux : pourquoi ça pique.

Tout les intervenants économiques (y compris vous) ont l'obligation (hum, dans le sens littéral) d'atteindre au minimum l'équilibre financier. Et si possible, on essaie de dégager un bénéfice. C'est à dire qu'il faut être capable de payer toutes ces dettes. Dans la pratique, cet équilibre se gère dans le temps, on a des dettes en cours, des entrées d'argent qui vont se faire, etc. On établit un bilan qui détermine si on est à l'équilibre.

Les familles américaines, et leurs banques, faisaient leur bilan en comptant la valeur de leurs maisons et de leurs biens, l'argent qu'ils gagnaient et qu'ils allaient gagner, et leurs emprunts en cours. Sauf que le calcul s'est avéré faux. Les sommes d'argent qu'ils allaient gagné n'ont finalement pas été aussi élevé que prévu, on n'a pas augmenté leur salaire. Du coup, le bilan n'est plus à l'équilibre, et ils n'ont plus de quoi rembourser leurs emprunts.

Les établissements de crédit, faisaient leur bilan en comptant les crédits qu'ils accordaient, les remboursements et les intérêts. Quant les remboursements se sont interrompus, ils saisissaient les maisons. Du coup, leur bilan changeait un peu, mais pas beaucoup, à la place des remboursements, ils comptaient la valeur des maisons saisies qu'ils allaient vendre. Et leur bilan était toujours équilibré. Les familles n'avaient plus de maison, mais plus d'emprunt non plus, et elle se retrouvait à l'équilibre, ou s'en rapprochaient. L'essentiel, en économie, c'est d'être à l'équilibre ; avoir un toit, c'est accessoire.

Sauf que, le prix de l'immobilier s'est cassé la gueule. Du coup, leur calcul s'est avéré faux. Pas grave, ils changent encore leur bilan, en comptant, en plus de la valeur des maisons (et des gens qui continuent à rembourser leurs emprunts), la prime d'assurance prévue par les credit default swap (CDS). Et leur bilan était toujours équilibré.

Les investisseurs financiers, qui avait racheté des CDS, faisaient leur bilan en comptant tous les titres qu'ils avaient en main. Sauf que dans leur compte, un CDS, c'était juste un titre qui rapportait un peu d'argent régulièrement, et qui cotait bien. La possibilité qu'il faille couvrir l'assurance, ils considéraient que c'était peu probable. Après tout, ca faisait des années quil y avait des CDS, et le taux de recouvrement était ridicule, quelques pourcents au plus. D'un coup, il a fallu couvrir beaucoup de CDS. Non seulement le CDS à couvrir ne rapportait plus d'argent, mais il en coutait. Leurs calculs n'étaient plus bon. Et là, ils ont eu beau chercher, ils n'avaient pas de moyen comme les banques et les familles de revenir à l'équilibre. Non seulement il n'était plus à l'équilibre, eux-même, mais ils n'étaient pas tout capable de couvrir leur CDS, ce qui faisait que le bilan des banques, qui comptaient sur ces assurances, n'étaient plus bon non plus.

Tout le monde, des familles aux investisseurs financiers en passant par les établissements de crédit, se retrouvaient avec un bilan, pas forcement négatif pour tous, mais inférieur à ce qu'ils pensaient. En fait, on a compté dans le "bilan économique mondial" l'argent que les ménages américains allaient gagner bientôt. Et finalement, ils n'ont pas gagné cet argent, ils n'ont pas pu le donner aux banques, qui n'ont pas pu laisser les CDS courir.


Fin du deuxième chapitre.
11-10-2008 19:27:07#8
Robin des OmbresPourrais tu nous en dire plus sur les CDS ? J'ai entendu parler de la chose suivante :
- avec un titre de créance, tu es censé en tirer de l'argent avec le remboursement de ce dernier.
- le risque que le crédit ne soit pas honoré est quantifié. ceci permet de calculer l'espérance de gain, définir la valeur du titre de créance, ainsi que de lui donner une note représentant la sureté de l'investissement.
- là ou ca se complique, c'est que comme un crédit est remboursé mensuellement, on peut facilement dire que si le payeur est solvable ce mois ci, il y a de fortes chances qu'il soit solvable le mois prochain. par contre, c'est possible que la situation change dans 6 mois. Du coup, le risque évolue dans le temps.
- des organismes financiers ont eu la bonne idée de brouiller les cartes en divisant les titres de créances, émettant des titres sûrs correspondant aux premiers mois de remboursement, et des titres plus risqués à mesure qu'ils couvrent des périodes plus éloignées dans le temps
- avec un tel bordel, l'évaluation des risque devient franchement difficile et les organismes indépendants qui donnent des notes aux titres de créance émis sur le marchés se plantent et donne un indice de sécurité élevé pour des titres franchement foireux, qui se propagent dans toute l'économie.
12-10-2008 13:16:05#9
WazarnaudC'est pas comme ça que je l'ai compris...
En fait, la crise s'est amorcée à partir du 11 septembre 2001. Tout le monde sait ce qu'il s'est passé ce jour là... De peur que la panique ne provoque une chute de la consommation dans la population américaine, ce qui aurait signifié la chute de l'ultra libéralisme sur lequel repose les US tout entiers, les banques ont fait de l'argent facile : Emprunts à 1 ou 2%... Oui, mais le problème, c'est que les interêts sur ces emprunts grimpent avec les fluctuations de la bourse. Si bien qu'aujourd'hui, les gens qui avaient emprunté il y a sept ans ne peuvent plus payer leurs dettes avec des interêts à 15%, et avec lesquelles ils se sont payés une jolie maison... Pas de problème : Les banques saisissent les maisons. Sauf que quand trop de monde ne peut pas payer, d'un les banques accumulent les maisons vides, et de deux elles n'arrivent plus à les vendre. Mais comme il faut continuer à prêter de l'argent, et que les banques n'ont plus d'argent, elles ont emprunté à des plus grosses banques, jusqu'au jour où il n'y a plus eu d'argent : Aujourd'hui. Si bien que les banques ne peuvent plus prêter d'argent, ni aux autres banques ni aux particuliers, elles ont plein de maisons, qu'elles ne peuvent pas revendre, et il y a plein de gens dans la rue... Tellement américain...
12-10-2008 16:29:39#10
ManyNames
Wazarnaud a écrit:

et il y a plein de gens dans la rue... Tellement américain...

... Pis c'est pas du tout simplificateur et réducteur en plus
12-10-2008 17:59:37#11
WazarnaudCa relève quand même du mode de pensée américain d'avoir plein de maisons vides et paradoxalement plein de gens dans la rue. En France il y aurait sans doute eu un plan du gouvernement pour concilier les deux, AMHA.
12-10-2008 18:17:49#12
Mash
Wazarnaud a écrit:

Ca relève quand même du mode de pensée américain d'avoir plein de maisons vides et paradoxalement plein de gens dans la rue. En France il y aurait sans doute eu un plan du gouvernement pour concilier les deux, AMHA.

C'est même pour ça que dans certains quartiers de Paris, un immeuble sur deux est vide. :rolleyes:
12-10-2008 18:32:42#13
M. Jonsonhttp://fr.news.yahoo.com/rtrs/20081012/twl-autriche-haider-bd5ae06.html

comme on dit, le malheur des uns, le bonheur des autres...., un bon run sans accroc, Ach la guerre entre humanis, Gross malheur
12-10-2008 21:06:33#14
NMAth
Wazarnaud a écrit:

En fait, la crise s'est amorcée à partir du 11 septembre 2001. Tout le monde sait ce qu'il s'est passé ce jour là... De peur que la panique ne provoque une chute de la consommation dans la population américaine, ce qui aurait signifié la chute de l'ultra libéralisme sur lequel repose les US tout entiers

Il ne faut pas confondre libéralisme, capitalisme et consumérisme. Le système américaine repose sur les trois (et personnellement je dirais que le troisième est le plus critiquable). Tout ce que peut imputer à l'approche libérale dans les causes de crise des subprimes tient en deux points : un manque de régulation sur l'intégration dans les bilans d'objets complexes comme les CDS ; un manque de régulation sur les conditions de solvabilité des ménages pour l'octroi de prêts (mais, à ce niveau, on pourrait tout à fait argumenter que réserver l'emprunt aux plus riches serait une forme libéralisme bien pire).

Les USA étaient en récession technique entre mars 2001 et novembre 2001. Le point de départ était l'éclatement de la "bulle internet" et l'effondrement NASDAQ en 2000. Les attentats du 11 septembre sont venus se greffer la dessus, principalement au travers de deux conséquences : la fermeture pendant une semaine de la bourse de New York, et l'atonie qui a frappé la ville de New York dans son ensemble pendant plusieurs mois. La Federal Reserve a abaissé son taux directeur en urgence le 17 septembre, de 3.5 à 3.0%. Mais ça n'était qu'un épisode de plus, alors que taux avait déjà été abaissé de 3% depuis son plus haut de décembre 2000 à 6.5% (par la suite, le taux sera encore abaissé jusqu'à 1.75% en décembre 2001, et un plus bas à 1% en juin 2003).
Quelque soit la crise, l'abaissement des taux est traditionnellement utilisé pour favoriser l'emprunt, pour relancer la consommation. Comme je disais, ca revient à fournir tout de suite l'argent qu'on aura bientôt. Et là, on a trop favorisé la consommation, il n'y a pas eu autant d'argent qui est arrivé que ce qui avait été dépensé. Si les bilans avaient correctement montrés les risques, on aurait mis un coup d'arrêt il y a longtemps. Ça n'a pas été le cas et on a continué à dépenser encore plus de cet argent qui n'existait pas.
13-10-2008 09:43:56#15
ManyNames
NMAth a écrit:

Quelque soit la crise, l'abaissement des taux est traditionnellement utilisé pour favoriser l'emprunt, pour relancer la consommation.

Et comme on sait, ce qui relance vraiment la consommation, au final c'est la guerre. Cf 39-45 avec la crise de 29 ; puisqu'il est maintenant avéré que le New Deal c'était de la poudre aux yeux.
Halala et dire qu'il y a encore des enfoirés de Démocrates pour vouloir retirer les troupes d'Afghanistan et d'Irak :rolleyes:



Bon, blague à part (à tous les coups va encore y'en avoir deux ou trois pour tout lire au 1er degré), j'approuve l'analyse de NMAth avec un bémol concernant cette fameuse phrase quotée ci-dessous. Non pas que je sois pas d'accord avec lui : traditionnellement c'est comme ça que ça marche, c'est de la belle pratique Keynesienne des familles.

Mais dans la réalité c'est pas forcément malin puisque la crise des années 80 a bien montré que ça fonctionne pas dans le cadre d'une économie mondialisée.

OK, avec des remarques pareilles tout le monde va maintenant me prendre pour un suppot de Friedman...

Mais bon de nos jours y'a bien plus que des théoriciens comme Todd pour proner la fermeture des frontières comme solution à la crise. Je ne connais pas de "recette miracle", mais là quand même j'avoue que j'ai des doutes.
13-10-2008 11:28:05#16
okhinTiens, juste sur le New Deal et la guerre. En fait on ne sait pas si le New Deal était de la poudre aux yeux, justement à cause de la guerre. Qui a passé l'économie dans un mode de guerre (donc quasi plein emploi, même des femmes), besoin d'énormément de bien industriels, donc on fait tourner les industries et autres plein tube. Sans compter sur le patriotisme qui a du booster la confiance des gens dans l'économie américaine.

Il y a eu la même chose (en gros) en Allemagne. C'est même un point qu'utilisent pas mal les nazis dans leur argumentaire car Hitler a, effectivement, sorti l'Allemagne de la crise économique. Mais bon, c'est facile, il suffit de passer en mode guerre.

Enfin bon, c'est pas forcément systématique hein, le Vietnam et l'Irak/Afghanistan actuels coûtent très cher (j'avais entendu parler d'1x10^9 $ par jour), surtout que la guerre s'enlise et qu'elle est très floue.

Bon, et sinon, pour l'économie, j'ai une question.

Si tu as une créance avec une banque et que celle-ci fait faillite, il se passe quoi? Non, parce que si c'est elle qui a une créance avec toi, c'est mort, elle ne pourra pas forcément la solder, mais si c'est l'inverse... On doit rembourser cash, la créance est rachetée par quelqu'un d'autre, elle passe à la trappe?

Okhin
13-10-2008 12:13:37#17
ManyNames
okhin a écrit:

Tiens, juste sur le New Deal et la guerre. En fait on ne sait pas si le New Deal était de la poudre aux yeux, justement à cause de la guerre.

Totalement, c'est pour ça que je précisais que je carricaturais à mort. Il n'y a pas de solution miracle ; le problème de l'économie c'est qu'il ne s'agit que d'expliquer à postériori et de donner des interprétations invérifiables (tout le monde connait le fameux "toutes choses égales par ailleurs" des théoriciens je suppose)
Au final on n'a donc que des suppositions qui relèvent plus de l'idéologie qu'autre chose, malheureusement. Les Keynesiens purs et durs assènent que Roosevelt a sauvé les USA, mais ils se sont cassés les dents dans les années 80. Les néo-libéraux martèlent que seule la guerre a réglé le problème, mais rien n'est prouvé non plus.


Au passage Hitler a sorti l'Allemagne de la crise bien avant de passer à une réelle économie de guerre, en menant une politique protectionniste assez classique (fermeture des frontières, importations surtaxées, etc.)

Chose qui aurait du mal à passer aujourd'hui. Et encore... J'ai bien nommé Emmanuel Todd dans mon dernier post, cf l'Illusion Economique, assez intéressant comme essai, dans lequel il propose la mise en place d'un protectionnisme à l'échelle de l'Union Européenne.
(ce qui au final est déjà le cas, rien qu'à voir la PAC, les subventions à la pelle, etc.)


Enfin bon, c'est pas forcément systématique hein, le Vietnam et l'Irak/Afghanistan actuels coûtent très cher (j'avais entendu parler d'1x10^9 $ par jour), surtout que la guerre s'enlise et qu'elle est très floue.

coute très cher? la question est encore mal posée : "a qui?"
au contribuable ricain, certes. mais beaucoup d'autres se font un blé monstre avec la guerre.

tout est question de priorité de la politique économique. et si l'objectif des gouvernements était de satisfaire le contribuable ça se saurait hein


Bon, et sinon, pour l'économie, j'ai une question.

Si tu as une créance avec une banque et que celle-ci fait faillite, il se passe quoi? Non, parce que si c'est elle qui a une créance avec toi, c'est mort, elle ne pourra pas forcément la solder, mais si c'est l'inverse... On doit rembourser cash, la créance est rachetée par quelqu'un d'autre, elle passe à la trappe?

"avoir une créance avec une banque" n'a pas vraiment de sens ; je suppose que tu veux dire "a un emprunt auprès d'une banque"

ben "théoriquement" ta dette passe à la trappe si la banque disparait, ouais
(allez les copains c'est le moment d'emprunter les banques se cassent la gueule )

... sauf qu'en vrai, les banques ont des dettes les unes envers les autres, qui s'équilibrent peu ou prou. il semble logique qu'une banque qui fasse faillite aie plus de dettes que de créances. du coup, l'intégralité des créances risquent fort de se faire récupérer par les autres banques auprès de qui ta banque est endettée (puisque les banques viennent toujours se servir en premier sur un cadavre)...


bref, dommage, mais non, les emprunts ça disparait pas comme ça. quand je dis qu'on se fait toujours couillonner dans l'affaire....
13-10-2008 12:49:25#18
okhinOk, donc une autre banque reprend la créance. Bon, et la créance, elle change ou le contrat est gardé en l'état? Non, parce que même si le crédit reste, il peut se passer pas mal de choses (changement de taux d'intérêt, demande de remboursement du crédit et donc nécessiter de prendre un crédit pour le rembourser, à des conditions moins bonnes, etc...)

Okhin
13-10-2008 16:51:12#19
Robin des Ombresje pense que si tu as signé pour un crédit à taux fixe au début, je doute que les banques aient le droit de changer les termes du contrat.
13-10-2008 17:01:59#20
ManyNamesYep je pense aussi. Après je ne suis pas assez calé à ce niveau pour savoir ce qui est faisable ou non, et je suppose que dans tous les cas la banque qui reprend le contrat peut te proposer de le renégocier d'une façon ou d'une autre (histoire de t'enfler un peu plus vu qu'elles sont là pour ça). Mais dans tous les cas je suppose qu'il existe un moyen de conserver le contrat initial.
13-10-2008 17:03:17#21
okhinOuki, bien ce qu'il me semblait, mais en même temps, il ne me semblait pas que l'état pouvait réinjecter 300 000 000 000 000 dans les banques...
Bon, cela dit, à priori, la banque chez ui je suis à plutôt l'air du genre solide (oui oui, je sait...colosse aux pieds d'argiles, toussa).

Okhin
13-10-2008 17:24:31#22
ManyNamesTrois-cent-mille-milliards d'euros, c'est surement plus qu'il y a besoin c'est pas plutot 1300 milliards?

Fondamentalement, l'état peut bien injecter autant qu'il le souhaite dans les banques. Il existe pour cela une technique imparable : faire tourner la planche à billets.
Ca a ses inconvénients certes (dont celui majeur de provoquer une inflation galopante, on a tous en tête les images de l'Allemagne du début des années 30 avec les travailleurs ramenant leur paye dans une brouette à la fin de la journée) et c'est carrément en contradiction avec la politique monétaires européenne actuelle. Mais au moins avec ça tu sauves les banques - et les épargnants. D'un autre coté, avec l'inflation, ton épargne vaut plus rien. Mais les gens qui ont retiré toute leur thune des banques pour la planquer sous le matelas se font tout autant baiser dans l'histoire...
13-10-2008 21:52:25#23
NMAth
Okhin a écrit:

Si tu as une créance avec une banque et que celle-ci fait faillite, il se passe quoi? Non, parce que si c'est elle qui a une créance avec toi, c'est mort, elle ne pourra pas forcément la solder, mais si c'est l'inverse... On doit rembourser cash, la créance est rachetée par quelqu'un d'autre, elle passe à la trappe?

Il ne faut pas confondre la faillite, la liquidation et la dissolution d'une société.

La dissolution d'une société est la fin effective d'une société. Quand elle a lieu, les actionnaires récupérent chacun une part des liquidités détenues par la société, en fonction du nombre d'aactions détenues. Par contre, Les titres doivent être liquidés avant de pouvoir dissoudre. Une fois que la dissolution est effective, toute mention de la société comme partie prenante d'un contrat devient nulle, à moins de se retourner en justice contre les actionnaires. Comme pour une personne décédée ave ses héritiers.

La liquidation consiste en une vente complète de tous les actifs d'une société. Généralement, elle est suivi d'une dissolution. Il arrive qu'on liquide une société tout en la gardant sous le coude comme future société-écran.

La faillite signifie que la société ne peut plus faire face à ses dettes. Elle n'a plus les liquidités pour faire face à ses échéances (ou, dans certains cas plus rares, les titres nécessaire pour couvrir des transactions en actions). Elle demande alors à la justice de suspendre les échéances. Les créditeurs doivent alors attendre pour être rembourser, que le juge, qui prend, à toute fin utile, le contrôle effectif de la société, ait trouvé quel actif il pouvait vendre pour honorer les dettes. Il n'y a évidement aucune garantie que la société ait assez de choses à vendre pour pouvoir honorer toutes ses dettes. Dans ce cas, une fois tous les actifs vendus et le maximum de dettes remboursés, on se dirige vers la liquidation et la dissolution. Et là, les dettes qui restent ne valent plus rien. Mais il arrive aussi que toutes les ettes soient réglés, et que la société puisse se remettre en activité (ca a par exmeple été le cas des compagnies aériennes US).

Effectivement, quand une banque a besoin de liquidités tout de suite pour payer ses dettes, elle peut revendre ses propres dettes à d'autres. elle vend une perspective de paiements à échéances, contre une somme immédiate. Mais la vente de contrat ne permet pas de modifier les termes du contrat. Si ta banque va jusqu'à la dissolution s'en revendre ta créance, effectivement, tu seras libre. Mais ca serait un énorme bourde de gestion.


NMAth a écrit:

Quelque soit la crise, l'abaissement des taux est traditionnellement utilisé pour favoriser l'emprunt, pour relancer la consommation.

@ManyNames : En fait, on est plutôt d'accord la dessus. J'ai bien choisi mes mots en disant que c'était "traditionellement utilisé", plutôt que de dire par exemple "traditionellement la solution".

Soit dit en passant, je considère un peu ce thread "Business et inspiration pour Shadowrun" comme le mien, à défaut d'être modérateur. La vocation même de ce sujet, et de Shadowrun, et de parler des pires ignominies possibles dans le monde du business. S'il y a vraiment un truc qui ne sert à rien içi, ce sont des commentaires du genre "houla c'est des méchants". C'est implicite ; ce sujet, c'est le dépotoir du monde moderne. C'est un critère de choix pour y citer un article. Il y avait des gens qui était demandeur pour des explications sur la crise actuelle, c'est un peu hors sujet, mais je veux bien fournir.

Ce qui m'amenne à une deuxième remarque :
M. Jonson a écrit:

http://fr.news.yahoo.com/rtrs/20081012/twl-autriche-haider-bd5ae06.html

comme on dit, le malheur des uns, le bonheur des autres...., un bon run sans accroc, Ach la guerre entre humanis, Gross malheur

Là, je peux pas accepter. On est là pour parler économie, finance, business. Un milieu où il y a des règles. Elles sont un peu compliquées, mais il y a des règles. Mais parler politique, non, c'est vraiment trop sale !
13-10-2008 23:40:02#24
NMAth
Robin des Ombres a écrit:

Pourrais tu nous en dire plus sur les CDS ? J'ai entendu parler de la chose suivante :
- avec un titre de créance, tu es censé en tirer de l'argent avec le remboursement de ce dernier.
- le risque que le crédit ne soit pas honoré est quantifié. ceci permet de calculer l'espérance de gain, définir la valeur du titre de créance, ainsi que de lui donner une note représentant la sureté de l'investissement.
- là ou ca se complique, c'est que comme un crédit est remboursé mensuellement, on peut facilement dire que si le payeur est solvable ce mois ci, il y a de fortes chances qu'il soit solvable le mois prochain. par contre, c'est possible que la situation change dans 6 mois. Du coup, le risque évolue dans le temps.
- des organismes financiers ont eu la bonne idée de brouiller les cartes en divisant les titres de créances, émettant des titres sûrs correspondant aux premiers mois de remboursement, et des titres plus risqués à mesure qu'ils couvrent des périodes plus éloignées dans le temps
- avec un tel bordel, l'évaluation des risque devient franchement difficile et les organismes indépendants qui donnent des notes aux titres de créance émis sur le marchés se plantent et donne un indice de sécurité élevé pour des titres franchement foireux, qui se propagent dans toute l'économie.

Tu en as déjà dit pas mal là. Effectivement, l'un des plus forts facteur de brouillage de la lisibilité est le fait que le CDS ne porte pas forcement sur la même durée que le crédit. Un seul crédit va être couvert par plusieurs CDS.

Un deuxième élément de brouillage supplémentaire est que, comme tout contrat, il peut être cédé par l'une ou l'autre des parties. L'assureur peut céder le contrat à un tiers, qui touchera les cotisations et paiera le cas échéant la couverture. Mais le bénéficiaire peut aussi céder le contrat, sans que ça modifie la condition de déclenchement... C'est à dire qu'on peut se retrouver dans une situation qui ressemble à ça :
- E emprunte de l'argent à un crédit C
- C souscrit un CDS auprès de A
- C cède le bénéfice du CDS à un investisseur, qui le refile à un autre, etc, jusqu'à un acteur I. A cède la charge du CDS de la même manière, jusqu'à un acteur J
- Maintenant, I, bénéficiaire du CDS, doit payer la cotisation à J, qui en a la charge
- Si E arrête de rembourser son emprunt à C, le CDS se déclenche, et J doit payer le montant prévu à I.

Si un CDS porte sur un emprunt contracté par un acteur significatif des marchés, acquérir l'une ou l'autre positions du CDS devient une sorte de pari sur sa faillite. Quand, disons Lehman Brothers a fait faillite et arrêté de rembourser ses emprunts, il y avait des investisseurs à qui Lehman ne devaient pas le moindre cent, et mais qui détenaient des CDS lié à des emprunts de Lehman. Ces CDS se sont donc déclenchés, leur faisant gagner de l'argent. Ce type de situation, où certains acteurs ont une gros intérêt à voir un autre faire faillite, en dehors de toute logique de concurrence, perturbe beaucoup le comportement des marchés.

Je précise aussi qu'on n'émet pas un CDS pour couvrir l'emprunt de la famille Doe pour l'achat de sa maison à Arlington. Les établissements de crédit garantissent leurs emprunts "en gros" auprès d'autres organismes. Les deux piliers de ce marché de la garantie sont Freddie Mac et Fannie Mae, qui ont été crée par le gouvernement US précisément pour favoriser l'injection de l'argent garantissant les emprunts dans l'économie. Ces organismes agglomérent les emprunts, sur lesquelles vont être souscrit des assurances de type CDS, et revendent ces CDS.
17-10-2008 14:12:00#25
okhinBon, l'article en soi ne présente peu/pas d'intérêt (quoique), j'ai juste "tiqué" sur ce passage:

Sans répondre avec précision, Atemi avait rappelé mi-septembre que Lehman Brothers ne détenait « qu’une participation minoritaire de 5 à 15% dans chacun des fonds LBREP ». Assurant au passage qu'elle-même continuait à porter « la gestion opérationnelle du patrimoine immobilier acquis en mars dernier auprès de Lonestar », un fonds de pensions texan. Un patrimoine par ailleurs scindé en deux lots au mois d'août dernier.

Donc, ils ont déjà la Lone au Texas?

Okhin
17-10-2008 14:58:13#26
DaegannMême que Lonestar est impliqué (enfin ça commence à dater) dans un scandale en Corée suite au rachat de la Korea Exchange Bank qui avait été sous-évalué lors de son achat avant d'être revendu avec une bonne plus-value...

My two won (et en ce moment, ça vaux vraiment pas chere...)

- Daegann -
30-10-2008 08:22:07#27
NMAthPorsche fait le Megasecond Buyout. Ils ont pris plus de temps que Damien Knight et Lucien Cross pour faire leur opération, mais le résultat est à mettre au même niveau. C'est véritablement un coup de maître. Je m'étais souvent demandé de quelle façon ils avaient pu procéder, et je crois que Porsche vient de fournir la solution, en prenant d'un même coup le contrôle de Volkswagen et en ruinant quelques personnes au passage, comme le Nanosecond Buyout était sensé le faire.


Porsche est présent au capital de Volkswagen (VW) depuis 2005, avec une participation de 21.2%. En 2006, elle commence à augmenter sa participation au travers de forward rate agreements. La technique employé n'est pas très importante à ce moment là, mais elle va devenir fondamentale par la suite. Je passe les détails sur la bataille juridique devant les instances européennes pour obtenir la fin d'une loi qui limitait à 20% le droit de vote maximum que pouvait détenir un actionnaire d'un constructeur automobile en Allemagne. En mars 2007, Porsche annonce avoir franchi le seuil de 30%, ce qui l'oblige à lancer une OPA. L'OPA est lancé en avril au prix minimum imposé par la loi, et moins de 1% des actions sont apporté à cette offre ridicule. Tous les autres actionnaires espèrent bien que Porsche reviendra avec une vraie offre. C'est seulement en mars 2008, après avoir forcé la main du gouvernement allemand concernant la loi sur le droit des votes, que Porsche annonce sa volonté de passer au delà des 50%, mais elle ne lance toujours pas d'OPA.

En attendant l'OPA, ça spécule sur l'action Volkswagen. A tel point que son cours monte à contre courant de la crise. L'OPA ne venant toujours pas, et la crise continuant avec un assèchement des liquidités, certains spéculateurs se croient malin et commencent à miser à la baisse, au travers de ventes à découvert (cf. plus haut dans ce sujet). Mais ça ne suffit pas à faire baisser le cours, car "on" continuait à acheter des actions VW à bon prix.

Dimanche dernier, Porsche annonce détenir 74% du capital de Volkswagen au travers d'actions et de ces forward-rate agreements. Premier choc, Porsche a effectué une montée de 44% au capital, franchissant deux seuils majeurs (la moitié et les deux tiers) sans lancer d'OPA, et sans déclencher la moindre alerte chez les autorités de régulation. C'est véritablement un coup de maître, qui va complètement à l'encontre de l'esprit de la loi, sans la violer.
Deuxième choc, Porsche détenant 74% des actions VW, et le Land (région) de Basse-Saxe 20%, il ne reste que 6% d'actions VW disponible sur le marché, et non pas 50%. Il y avait alors l'équivalent de 10 ou 15% du capital de VW engagé dans des ventes à termes. Tous les spéculateurs qui ont vendu à découvert doivent se ruer sur le peu de parts disponibles sur le marché pour couvrir leur position, à perte s'il le faut. Certains vont être ruiné. Le cours de l'action VW s'envole de 348% en deux séances, faisant de Volkswagen la plus grosse compagnie au monde, devant Exxon, en terme de capitalisation boursière, même si ça n'est que pour une journée. Ceux qui ont acheté à découvert se frottent les mains et remettent leur propre titre sur le marché au fur et à mesure que les ventes sont soldés. De même que Porsche qui se paie le luxe de remettre une partie de ses actions sur le marché pour tirer profit de la manne, en allant là aussi à la limite de la légalité s'agissant de la manipulation de cours. En plus de ses franchissements de seuil indétectables, il est probable qu'une partie des ventes à découvert ont été garanti par des actions VW appartenant à Porsche, et qu'un certain nombre de ces ventes ont donc consisté à emprunter à Porsche une action pour couvrir la vente à Porsche d'une action acheté à Porsche.

Un forward rate agreement (FRA) est un contrat à terme qui sert normalement à miser sur un taux futur (par exemple, le taux directeur de la Banque Centrale Européenne). A échéance du contrat, l'acheteur paye la différence entre les intérêts au taux prévu dans le contrat et les intérêts au taux réellement atteint. Les financiers faisant un peu tout et n'importe quoi, Porsche a (pour ce que j'en ai compris) acquis des FRA libellés en actions Volkswagen.
Mais la partie vraiment géniale du plan, c'est que, d'un point de vue légal, il est impossible de prévoir le taux de référence final d'un FRA, donc son résultat. Dans l'absolu, chaque FRA passé pouvait aussi bien augmenter que diminuer le nombre d'actions détenu par Porsche. Il n'y avait donc pas de déclarations de passage de seuil à faire aux autorités tant que la transaction n'était pas effective. Bien sûr, les gens de Porsche ont judicieusement choisi des taux de référence qui iraient dans le sens voulu, à savoir une augmentation de leur nombre d'actions. Pour inciter la contrepartie à signer sur un taux de référence aussi lisible, je suppose qu'ils combinaient la FRA avec une transaction en liquide plus à la faveur du vendeur.
30-10-2008 10:16:56#28
BladeJe suis pas sûr d'avoir très bien compris : ces 44% ont été obtenus via les forward agreements ? Du genre on considérait que l'action VW allait coûter x$ dans 6 mois, mais vu qu'en fait elle s'est retrouvée à coûter y$ avec y largement supérieur à x, Porsche a choppé la différence en actions VW ?
30-10-2008 21:49:01#29
NMAthD'après les informations que j'ai, Porsche avait 31% de VW à l'issu de son OPA, elle en a acquis 12% de plus par des transactions traditionnelles (l'amenant à 43%) et 31.5% par des forward-rate agreements.

Si Porsche est bien resté dans la cadre de forward rate agreements, voilà comment ca se passe : le FRA porte sur un montant nominal, disons 1000 actions VW. Ensuite, ils choisissent un taux de référence, par exemple le taux directeur de la BCE dans six mois, ou le taux de change dollar-euro. Ce taux futur n'est pas connu, en tout cas pas avec certitude. Ils choisissent ensemble un taux in fine. A la fin de la période sur laquelle court le FRA, l'"acheteur" s'engage sur le montant initial affecté du taux d'intérêt in fine. Le "vendeur" s'engage sur le montant affecté du taux d'intérêt réel.

Si le taux in fine est inférieur au taux réellement atteint, le vendeur verse la différence à l'acheteur. Dans le cas contraire, l'acheteur verse la différence au vendeur. Si par exemple, la taux de référence est de 4.5% et que le taux in fine du FRA est à 3.9%, pour un montant nominal de 1000 actions VW, le vendeur doit donner à l'acheteur 6 actions VW.

Normalement, les FRA servent à s'assurer contre des retournements de taux. Par exemple, une compagnie aérienne ou pétrolière européenne, qui paye en euro et en dollar, va prendre des FRA sur le taux de change. C'est un amortisseur, qui coute de l'argent si le taux est plus favorable que prévu, et qui en rapporte si le taux l'est moins.

Dans le cas de Porsche, le mécanisme a clairement été utilisé pour effectuer une prise de contrôle discrète. En effet, il n'y a pas de déclaration à faire pour un FRA avant qu'il arrive à terme : d'un point de vue strictement technique, le taux de référence à échéance pourrait aussi bien être de 0.1% comme de 1500.0%. Impossible donc pour Porsche de dire si le dénouement de ses FRA aller l'amené à détenir 75% du capital de Porsche ou à 10%. Évidement, les spécialistes ont une idée assez précise de la fourchette dans laquelle un taux donné va se trouver. Les FRA ont probablement été calé sur des taux prévisibles.
Enfin, on adosse le FRA à une deuxième transaction qui rémunère le souscripteur, ou même à une FRA inversé (l'acheteur du premier FRA est vendeur du deuxième, et inversement) avec un taux in fine marginalement inférieur pour limiter le nombre d'actions concernés.


EDIT : Je viens de réaliser qu'en adossant chaque FRA à une FRA inversé, on peut en fait échanger un nombre convenu d'actions quelques soit l'évolution du taux de référence... Et avec un montant nominal multiple de 1000 actions, il n'y a jamais de problème de fractions : pour échanger une seule action, il suffit de prendre deux taux in fine écarté de 1 point. Disons par exemple que je souscrit un FRA à un taux in fine de 532.3% sur le taux directeur de la Fed, et un autre dans l'autre sens à un taux in fine de 532.4%. La taux de la Fed est finalement de 1% (oups, on a vraiment foiré notre estimation...). L'acheteur A de la première doit 5313 actions au vendeur B, l'acheteur B de la seconde doit 5314 actions au vendeur A. Une seule action change de main.


Kids, don't do this at home !
11-12-2008 22:42:10#30
Robin des OmbresNMath, je me permet de poster une adresse dans ton topic :

http://www.theyrule.net

apparement, c'est un site qui regroupe et analyse des données sur les personnes les plus influentes du monde des affaires - ces gens qui par leur argent et leurs connexions détiennent énormément de pouvoir ...
11-12-2008 23:29:48#31
BladeTrop classe ! L'interface est bien sympa aussi.
J'aimerais bien le même truc pour la France, ça pourrait être intéressant à voir.
12-12-2008 09:22:37#32
Robin des OmbresJe me demande dans quelle mesure les informations sur le capital des grandes entreprises sont accessibles ... NMAth, t'as des infos là dessus ?
12-12-2008 09:44:14#33
ManyNames
Robin des Ombres a écrit:

Je me demande dans quelle mesure les informations sur le capital des grandes entreprises sont accessibles ... NMAth, t'as des infos là dessus ?

le capital social de toutes les entreprises est accessible, ça fait partie des infos du bilan.

a moins que tu entendes autre chose par "capital"?
12-12-2008 10:15:43#34
M. Jonsontoutes les entreprises cotées ont des obligations de publications.

la source la plus fiable sont les greffees des tribunaux de commerce pour la france (payant).

les sites types société.com ont pas mal d'info mais pas forcement fiables (pas mis a jour etc...).

les société cotées foot des rapports et ilans annnuels notamment pour les autorités boursières
12-12-2008 10:20:12#35
ManyNames
M. Jonson a écrit:

toutes les entreprises cotées ont des obligations de publications.

la source la plus fiable sont les greffees des tribunaux de commerce pour la france (payant).

en quoi est-ce plus fiable que les comptes consolidés que tu peux choper gratuitement sur les sites institutionnels des dites sociétés?
(c'est pas une question rethorique, hein, je me demande juste)
12-12-2008 10:21:50#36
Robin des Ombres@ManyNames : ma question était pas claire, je ne parlais pas du montant du capital de l'entreprise, mais plutôt de la manière dont les actions sont distribuées - ce qui rejoint le propos de JALBS
12-12-2008 10:25:56#37
M. Jonsonpour l'actionariat, tout n'est pas forcement public, surtout si pas de cotation en bourse (et y'a des corpo classe A voire AA qui sont pas cotées, et qui sont plus sereines que d'autres en ce moment mais je m'égare).

mais dans les rapports des commissaires aux comptes, y'a pas mal de truc.

pour de l'info hot, faut runner les KPMG and co
12-12-2008 10:37:45#38
ManyNames
M. Jonson a écrit:

pour l'actionariat, tout n'est pas forcement public, surtout si pas de cotation en bourse (et y'a des corpo classe A voire AA qui sont pas cotées, et qui sont plus sereines que d'autres en ce moment mais je m'égare).

J'allais le dire. Amusez-vous à fouiner dans les actifs de la famille Mulliez (propriétaires de Auchamp), ou bien essayez de comprendre quelque chose aux liens entre les diverses holdings de Bolloré...
Tout est fait pour qu'on ne s'y retrouve pas, il y a une vraie culture du secret dans ces groupes.
(d'ailleurs, Jonson, je pense que même KPMG, Price et compagnie ne sont pas au courant de tout ; je conseillerais plutot de runner les branches audit interne des groupes en question!)


Au niveau des sociétés cotées, j'imagine qu'on peut déjà en savoir plus sur la structure de l'actionnariat à l'aide des comptes-rendus d'AG. Mais bon, j'ai jamais pris la peine de lire un tel document, donc en fait j'en sais rien.
12-12-2008 11:20:42#39
croakerOn peut trouver un certain nombre d'infos sur des sites qui font les récapitulatifs des boîtes.
NB : ces dernières n'hésitent pas à trafiquer légèrement les chiffres pour faire ch*** les concurrents en vadrouille sur le net.
12-12-2008 15:32:30#40
Robin des Ombresje me permet encore un post ici vu que c'est un sujet dont on a discuté il y a quelques temps ...

http://eco.rue89.com/2008/12/12/eco89-presente-le-b-a-ba-des-subprimes-un-thriller

une vidéo explicative de la crise des subprimes
20-01-2009 15:20:03#41
M. Jonsondes saleté de runners ont du saboter le chantier et pourrir le contrat de maintenance de la corpo, en vue de se faire transférer là si ça tournait mal pour eux.

http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/01/19/la-nouvelle-prison-modele-de-roanne-ne-serait-pas-en-mesure-d-accueillir-des-detenus_1143829_3224.html

"allez y moins fort sur le matériel lors des simulations d'évasion vous allez tout casser"

Note aux détenus: en cas d'évasion, merci de ne pas abimer le matériel....
20-01-2009 16:00:16#42
-BS-
ManyNames a écrit:

M. Jonson a écrit:

toutes les entreprises cotées ont des obligations de publications.

la source la plus fiable sont les greffees des tribunaux de commerce pour la france (payant).

en quoi est-ce plus fiable que les comptes consolidés que tu peux choper gratuitement sur les sites institutionnels des dites sociétés?
(c'est pas une question rethorique, hein, je me demande juste)

En rien.

Les nouvelles normes comptable sont justement au coeur de plusieurs controverses car elles favorisent le montage de bilan "costard".

Ce qu'il faut retenir, c'est que ton meilleur et ton pire ennemi : c'est le service fiscalo-juridico-comptable.
20-01-2009 16:33:47#43
M. Jonsonon ne parle pas des mêmes choses. Je faisai références aux status et actionnariats déposés aux greffes des tribunaux, qui sont plus à jour et plus fiable que ceux qu'on trouve sur des sites tels societe.com (j'ai des preuves, j'ai des noms, c'est du vécu, par ex: capital social pas à jour, ou changement de forme SARL vers SA, SAS...).

Quant aux comptes, effectivement en terme de fiabilité... cf ENRON et autres. Je plussoie par contre le fiscalo-comptable, sachant que els fiscalistes qui sint purment juristes peuvent se faire entuber facilemetn par les comptables. quant aux juristes, ni fiscalistes, ni comptables, ben ils dodgent et défaussent. Pour ce qui est chiffre en tout cas.


Les fiscalistes vont faire de l'evasion fiscale, les juristes monter des société, et les comptables vont comprendre les comptes (et savoir quoi va ou, ou quoi faire aller vers ou pour que ca se voit moins).
25-01-2009 17:47:27#44
-BS-
M. Jonson a écrit:

Les fiscalistes vont faire de l'evasion fiscale, les juristes monter des société, et les comptables vont comprendre les comptes (et savoir quoi va ou, ou quoi faire aller vers ou pour que ca se voit moins).

C'est bien pour cela que lorsque les trois travaillent mains dans la mains tu en prends plein la gueule.

Sinon concernant les MAJs de status & co, les risques encourus étant "maigres", effectivement de nombreux services de communication (non j'ai pas dit désinformation volontaire) ne priorisent pas la mise à jour des informations sur leur site (y a un petit mieux pour les entreprises cotées en bourse, mais comme là les comptes sont maquillés comme des voitures volées....)
06-02-2009 10:34:40#45
ValérianUne technologie qui serait un premier pas vers le concept de Réalité Augmentée :

http://pisani.blog.lemonde.fr/2009/02/05/un-gadget-pour-notre-sixieme-sens/#xtor=RSS-3208
12-02-2009 15:41:40#46
M. Jonsonbonne inspi pour run spatiale
12-02-2009 16:10:39#47
banshee(il manque le "l" pour fermer la balise et faire un beau lien tout propre )
13-02-2009 19:02:19#48
Valérianles puces RFID 2.0
11-03-2009 14:52:10#49
M. Jonsonl'eveil en marche
11-03-2009 18:16:44#50
NMAth
M. Jonson a écrit:

l'eveil en marche

Pas de corpo, pas d'OPA... Je porte plainte pour détournement de sujet !
11-03-2009 18:24:00#51
M. Jonsontu rigole ou quoi ? le premier adepte qui monte un business faisant des soins:

"Car devant la maison du petit Mohammad, une urne aurait déjà permis de collecter pas moins d'un milliard de roupies indonésiennes, soit 65.300 euros."

La première corpo sanitaire est en marche.
11-03-2009 18:52:06#52
NMAthNon mais faut arréter là, on va pas se mettre non plus à calculer le ratio de retour sur investissement du moindre cul-de-jatte qui agite sa sébille au coin de la rue. Il est pas coté en bourse ton gamin, une personne physique en plus. Il est même pas incorporé auprès de la chambre de commerce de Djakarta.

Quand il se sera fait racheter par International SOS, là, ca sera intéressant. Deux français qui ont fondé il y a vingt ans en Indonésie justement, le premier groupe d'assistance sanitaire. Un tiers de leur personnel est constitué de médécins, infirmiers et autres, avec en plus des pilotes d'avions et d'hélicoptères, et des experts en sécurité...

Programme d'Assistance Crises et Sécurité
[...] En cas d’urgence, les experts sécurité d’International SOS vous accompagnent dans la mise en oeuvre de vos plans d’urgence et, quand la situation l’exige, International SOS réalise l’évacuation de vos collaborateurs et de leur famille dans les conditions de sécurité et d’escorte requises.
Ces services comprennent :
* Points de situation publiés régulièrement sur notre Site d’Information et de Prévention Sécurité, qui permettent un suivi en temps réel de la crise,
* Création d’un Centre de Crise International SOS,
* Envoi d’équipes opérationnelles et d’évaluation sur le terrain,
* Communications régulières entre le siège de votre entreprise et les personnes évacuées tout au long des opérations,
* Coordination des services d’escorte et de protection, dans toutes les phases, qu’il s’agisse d’une évacuation individuelle ou en nombre,
* Organisation de transferts et accompagnement des adhérents évacués jusqu’à leur destination finale,
* Soutien professionnel et éventuellement médico-psychologique à l’issue de l’opération.
[...] A partir de 164 euros par personne et par an

En plus leurs prix sont beaucoup plus compétitifs que ceux de Doc Wagon.
02-04-2009 09:14:15#53
ValérianBientôt la premier Gridguide près de chez vous
08-05-2009 16:12:49#54
NMAthEn ces temps de crise, les corporations ne s'amusent plus beaucoup...

FIN DE PARTIE POUR PORSCHE

J'avais parlé ici de la prise de contrôle de Volkswagen par Porsche. Depuis, il y a eu un retournement de situation. Au lancement de son opération, Porsche disposait de quelques 2 milliards d'euro de cash. C'était insuffisant en soi pour acheter Volkswagen, mais, comme on dit, on ne prête qu'aux riches. Mais la crise est passé par là et les gens achètent moins de Porsche flambant neuve. Malgré les quelques 10 milliards d'euro de bénéfices que Porsche aurait fait un spéculant sur la pénurie de titre Volkswagen (cf. page 2), Porsche a aujourd'hui 9 milliards d'euro de dettes, et des banquiers qui attendent.

Porsche n'a même pas exercé son droit d'achat sur 23% de Volkswagen, restant à juste 51% du capital. Impossible de descendren plus bas sans perdre le contrôle de la société. Les dirigeants de Porsche comptaient sur l'effet-levier (ou "bootstrap") : en atteignant les 51% de droit de vote, ils pouvaient faire de Volkswagen une filiale, et donc faire remonter les bénéfices et les réserves de liquidités à la maison-mère. L'argent de Volkswagen aurait ainsi permis à Porsche de rembourser au moins en partie l'argent avancé pour... acheter Volkswagen.

Mais la "Loi Volkswagen" passée en 2004 empêche un actionnaire de bénéficier de plus de 20% des drois de vote dans un constructeur automobile allemand. Ainsi, les 51% détenu par Porsche ne lui donnait pas plus de droit de vote que les 20% détenu par la région de Basse-Saxe, qui s'opposait à la filialisation. Les dirigeants de Porsche espéraient que la loi, dénoncée par la Cour Européenne de Justice, serait abrogée, mais les choses traînent, et les banquier attendent.

Porsche avait besoin d'argent frais maintenant. Mais premièrement, les dirigeants corporatistes n'aiment pas partager le pouvoir : faire entrer un ou plusieurs nouveaux actionnaires au capital aurait diluer leur pouvoir. Deuxièmement, les investisseurs n'aiment pas le manque de visibilité : en l'occurence, détenir une partie de Porsche qui détient une partie de Volkswagen, ca n'est pas très lisible et ca multiplie des intérêts parfois contradictoires entre investisseurs.
De fait, le meilleur candidat pour renflouer Porsche était... Volkswagen. Si Volkswagen entrait au capital de Porsche, cela créait de nouveaux rapports de force : les famille Porsche et Piëch qui dirigent Porsche ne seraient plus les seuls maîtres à bord, mais de toute façon ils auraient eu à composer avec les gens de Volkswagen à un moment ou un autre. Porsche et Volkswagen vont fusionner. La victoire de Porsche devient un match nul.

C'est une situation assez typique dans les prises de contrôle partielle. Le rapprochement entre l'assaillant et sa cible fait du second le meilleur candidat à une reprise ou à une fusion.
08-05-2009 16:25:42#55
NMAthLa nouvelle du jour : 3D Realms met la clé sous la porte ; le développement de Duke Nukem Forever, lancée en 1997, est donc interrompu. L'éditeur Take-Two précise qu'ils gardent tous les droits sur le personnage. Je compte sur Ares Global Entertainment pour ressortir Duke comme mascotte de la compagnie plus tard.

Deuxième pensée : si Ares Global Entertainement a les droits de Take-Two sur Duke Nukem, ils auront peut-être aussi ceux de Grand Theft Auto. Et de me dire : tous les GTA à venir devrait se dérouler dans des villes dont la Lone Star a le contrat de police.
08-05-2009 16:45:52#56
bansheea cool, je vas pouvoir renégocier tout les contrats de pub avec la lone star alors que mon équipe est en train de mettre la ville a feu et a sang
dixit le "kill Bob! show" ^^
12-11-2009 18:43:43#57
NMAthArte a diffusé hier soir un documentaire sur EADS et Airbus. Il ne fait qu'évoquer rapidement les "dossiers" comme la fusion Aérospatiale-Matra et le délit d'initié de 2007, mais il est tout de même intéressant de voir comment vit une (méga)corporation où les chefs luttent entre eux.
Il dure 91 minutes et est visible pour une semaine (jusqu'à mercredi soir prochain, le 18 novembre donc) sur le site d'Arte : EADS - Airbus - Une affaire d'Etats

Pour mémoire, j'avais déjà parlé d'EADS sur les anciens forums
11-01-2010 16:11:23#58
Fenix
CAC 40 : la consanguinité des conseils d'administration perdure
Quatre-vingt-dix-huit personnes détiennent 43 % des droits de vote des entreprises de l'indice

L'année 2010 sera-t-elle celle des grands changements au sein des conseils d'administration ou des conseils de surveillance des sociétés du CAC 40 ? Pour l'instant, ni la crise ni les recommandations du code de bonnes pratiques du Medef et de l'Association française des entreprises privées (AFEP), édictées fin 2000, n'ont provoqué de modifications majeures : les instances continuent d'être globalement très homogènes et consanguines.

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Un administrateur perçoit en moyenne 55 000 euros par an

Genre et âge Un administrateur d'un groupe du CAC 40 est, dans plus de 90 % des cas, un homme. Selon le cabinet Ernst & Young, il a en moyenne 59 ans dans les grandes entreprises cotées.

Nationalité L'administrateur est français dans 79 % des cas, selon Ernst & Young. Avec deux exceptions notoires : le Belge Albert Frère, qui siège chez le géant du luxe LVMH et le groupe énergétique GDF Suez ; et le Canadien Paul Desmarais, au conseil du pétrolier Total, du cimentier Lafarge, et de GDF Suez.

Jetons de présence La rémunération des administrateurs ou " jetons de présence ", dans des entreprises du CAC 40, s'élevait en moyenne, en 2008, à 55 000 euros, mais à 79 000 euros pour ceux présidant le comité d'audit, selon le cabinet Russel Reynolds.

La rémunération globale est évidemment bien plus élevée pour ceux qui cumulent plusieurs mandats. Michel Pébereau a ainsi perçu, en 2008, 265 200 euros de jetons de présence en tant qu'administrateur de cinq sociétés, le maximum autorisé par la loi ; à cette somme, s'ajoute sa rémunération de 1,713 million d'euros en tant que président de la banque BNP Paribas.

Jean-Martin Folz, l'ex-patron du constructeur PSA Peugeot Citroën, cumule aussi cinq mandats, qui lui ont procuré 211 266 euros.

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Le cumul des mandats demeure une pratique régulière. Une petite centaine de personnes (98 exactement), soit 22 % des administrateurs, détient 43 % des droits de vote des sociétés du CAC 40, selon le cabinet Ernst & Young. Ces conseils - ils comptent en moyenne 14 membres - n'accueillent que 21 % d'étrangers quand ceux-ci détiennent 40 % du capital des groupes du CAC 40 et que l'activité à l'international assure désormais l'essentiel de la croissance de leur chiffre d'affaires. Enfin, les femmes occupent moins de 10 % des sièges d'administrateurs.

Nominations croisées

Une entreprise, la banque BNP Paribas, illustre cette concentration des pouvoirs au coeur de la gouvernance des entreprises du CAC 40 : quatre personnes - trois dirigeants de la banque et un ex-dirigeant encore influent dans le groupe - sont répartis dans les conseils de douze sociétés de l'indice phare de la Bourse de Paris.

Il s'agit du pétrolier Total, du constructeur aéronautique EADS, de l'assureur Axa, du groupe de matériaux Saint-Gobain et du cimentier Lafarge, pour le président de la banque, Michel Pébereau ; du spécialiste des services aux collectivités Veolia et du groupe de distribution et de luxe PPR, pour son directeur général, Baudouin Prot ; du groupe de services aux collectivités Suez Environnement et du distributeur Carrefour, pour Amaury de Sèze - ex-membre du directoire de Paribas, il devrait reprendre, sous peu, ses fonctions de président de PAI, un fonds d'investissement autrefois dans le giron de Paribas - ; du groupe de BTP et de télécommunications Bouygues, du fabricant de turbines et matériaux ferroviaires Alstom et du Groupe Lagardère pour Georges Chodron de Courcel, le directeur général délégué - il siège aussi au conseil de la société Foncière financière et de participations (FFP), holding familiale de la famille Peugeot, détentrice de 22 % de PSA Peugeot-Citroën.

Si l'on ajoute que deux d'entre eux - MM. de Sèze et Chodron de Courcel - siègent aussi au conseil du Groupe Bruxelles Lambert (GBL), actionnaire de GDF Suez, de Total, de Lafarge, du groupe de vins et spiritueux Pernod Ricard et de Suez Environnement, on voit qu'indirectement ce ne sont plus douze, mais quinze sociétés du CAC 40 dont les conseils sont sous l'influence du groupe bancaire.

" Il n'est pas sain que la BNP soit autant impliquée dans les conseils ", juge Frédéric Genevrier, fondateur, avec Olivia Flahault, du cabinet OFG-Recherche. Ces deux spécialistes accordent de l'importance à la composition des conseils d'administration ou de surveillance, dans leurs analyses. Leur base de données, disponible en ligne pour leurs clients, traque les mouvements au sein de ces instances dirigeantes. Et témoigne de leur plus ou moins grand respect des règles de bonne gouvernance. La qualité d'" administrateur indépendant " attribuée à M. Pébereau chez Lafarge fait sourire ces analystes : " BNP est l'une des principales banques de Lafarge ! ", rappellent-ils.

Les nominations croisées témoignent de la consanguinité dénoncée. M. Pébereau siège chez Saint-Gobain, société dont le président, Jean-Louis Beffa, est au conseil de BNP Paribas. M. Beffa siège au conseil de GDF Suez, dont le PDG, Gérard Mestrallet, est au conseil de Saint-Gobain. Claude Bébéar, président d'Axa, est au conseil de BNP Paribas quand M. Pébereau siège à celui d'Axa - ces deux institutions financières ont aussi des participations croisées. Les exemples sont multiples.

Moins d'indépendance

La consanguinité a donc toujours cours au sein des conseils, au détriment de leur indépendance. Car, et c'est une autre spécificité française, les conseils d'administration des sociétés du CAC 40 ne se sont alignés ni sur " le modèle anglais, où les actionnaires ont des pouvoirs étendus, - ni sur - le modèle des Etats-Unis, pour ne pas citer le modèle allemand, où conseils d'administration et de surveillance sont plus indépendants et conçus comme arbitres des intérêts divergents des parties prenantes ", expliquent Xavier Ragot, chercheur au CNRS, et M. Beffa, dans un article cosigné dans l'ouvrage A quoi servent les actionnaires ? (Albin Michel, 2009).

De fait, environ 60 % des sociétés du CAC 40 ont un conseil aux mains des dirigeants ; et 40 % aux mains des actionnaires, qu'il s'agisse de fonds d'investissement, d'investisseurs industriels ou de familles. Dans quatre groupes seulement, les salariés ont les moyens de faire entendre leur voix. " La vulnérabilité des sociétés françaises provient de l'absence d'un choix politique clair en termes de pouvoir actionnarial ", concluent MM. Beffa et Ragot. Une raison de plus en faveur de nouvelles pratiques.

Encore bravo à ceux qui ont écrit le chapitre France de SOE.
11-01-2010 16:39:37#59
GenoSicKJ'ai pas vraiment fait gaffe. C'est fidèle à ce point ?
11-01-2010 17:24:09#60
FenixDans le principe oui. J'imagine qu'NMAth avait jeté un oeil sur une étude de ce genre à l'époque.

Mais SOE décrit le système politico financier comme totalement incestueux et voici de quoi le mettre en scène par des détails concrets. Par contre, ça n'aide pas à monter des runs quand toutes les corpos sont copines. Où alors la DG n'est pas au courant et le Durant se fait...licencier en cours de run. Dur.
11-01-2010 18:35:08#61
NMAthJe n'avais pas trouver d'études aussi précise à l'époque (2003, sept ans déjà...), mais le fait est ancien et connu. J'avais laissé choses dans cet état en 2063, parce que contribuait à expliquer comment un petit nombre de nobles pouvaient tenir le pays (ils sont déjà là : Castries, Sèze, Chodron de Courcel...), et surtout que pour tous les MJ et PJ qui allaient lire et jouer avec SoE sans rien connaître de la France, c'était un élément très typique dans un domaine central à Shadowrun.

L'Europe des ombres, page 104
En France, les élites politiques et économiques ont toujours été inextricablement liées. Les nobles politiquement importants sont aussi actionnaires des corpos et tous les hommes d'affaires de haut niveau (nobles et roturiers) - quelques autodidactes mis à part - sont diplômes des mêmes prestigieuses écoles, telles que l'Institut Polytechnique et l'ENA (Ecole Nationale d'Administration). Ainsi, des individus se connaissant de longue date mènent toutes les discussions importantes sur un ton cordial. Les arrangements à l'amiable autour d'un bon dîner sont la règle ici, et les représentants français des corporations étrangères jouent aussi le jeu, étant donné qu'ils viennent des mêmes milieux.

Il faut noter que le phénomène n'est pas forcément circonscrit aux entreprises françaises. Ainsi, l'ancienne patrone de General Electric pour la France, qui est désormais à la tête de tout le nord-ouest de l'Europe, est Clara Gaymard, passée par l'ENA, un cabinet ministériel, et qui est marié au député et ancien ministre Hervé Gaymard.
13-01-2010 17:45:30#62
Robin des OmbresJ'invoque les gens qui touchent en gros sous pour nous parler de ça :

http://www.loretlargent.info/or/des-pieces-dor-et-dargent-avec-le-logo-des-nations-unies/2651/

Si j'ai bien suivi, les nations unies projettent de frapper une monnaie dont la valeur serait indexée sur l'or et l'argent. Quelques questions pour lancer le débat :

- est-ce un premier pas vers une monnaie internationale comme le Nuyen ou le Y€$ ?
- pourquoi cette indexation sur l'or et l'argent ? quels sont les effets escomptés ?
13-01-2010 18:17:26#63
BladePour la première je dodge et je défausse. Les conspirationnistes du NWO vont te dire que oui, et c'est toujours possible qu'il y ait une telle volonté derrière, mais c'est possible aussi que ce soit qu'une simple tentative de proposer une alternative au dollar, d'éviter que la monnaie chinoise devienne la monnaie de référence ou même tout simplement de renflouer les caisses des Nations Unies.

Pour la seconde question, je pense que c'est parce que l'or et l'argent sont des valeurs plus sûres que le dollar.
Avant Bretton Woods, les monnaies étaient basées sur l'or. Mais avec les guerres, la crise et tout ça, l'inflation grimpe et la parité n'est plus respectée. Du coup, le système se pète la gueule.
A Bretton Woods, on se dit que si ça tenait avant, c'était parce que la Livre Sterling était la référence et que les gens y faisaient confiance. Du coup, on fait pareil, avec le dollar : la parité dollar/or est fixée et les monnaies sont basées sur le dollar. On considère que le dollar va rester stable.
Sauf que le dollar reste pas stable, et du coup on décide de lâcher cette parité. Cependant, le dollar restait une monnaie de référence.

Sauf que maintenant, le dollar n'est plus vraiment une monnaie de référence, et il peut très bien plonger, entrainant alors un gros bordel sur tous les échanges qui se basent dessus. Mais c'est difficile de se baser sur une autre monnaie, vu que n'importe laquelle peut potentiellement faire de même. Du coup, certains veulent un retour à Bretton Woods.

Après je doute sérieusement de l'intérêt de la chose. Je suis pas spécialiste du domaine, mais je vois deux grosses limtes :
1. L'indexation sur l'or (à l'époque de l'or-étalon ou de Bretton Woods) n'a jamais empêché les crises. A chaque crise, on a blâmé le système financier et changé son fonctionnement, mais ça n'a jamais empêché la suivante.
2. L'or est maintenant une valeur comme une autre, dont le prix est fixé plus par le marché que par sa valeur intrinsèque. Du coup, une monnaie de référence basée sur l'or pourra fluctuer tout comme n'importe quelle autre monnaie (genre en fonction de la demande chinoise d'or).
13-01-2010 18:20:13#64
M. Jonsonl'intéret que je vois, c'est que l'or se raréfiant, ca va donner un gros bonus aux etats corpos qui ont un stock, et ca leur permettrai de speculer sur d'autres monnaies (dollar yuan au hasard).

sinon, on risque de se faire refourguer de la bonne vieille fausse monnaire avec pieces en alliage plutot qu'en or.
13-01-2010 19:19:06#65
NMAthEn attendant de trouver le temps de faire une réponse plus longue sur les considérations théoriques entourant la création d'une monnaie métallique par l'ONU, j'attirerais votre attention sur l'article en lui-même. Vu le peu de recoupement possible de l'information, c'est vraisemblablement un hoax qui n'a pas pris (on trouve d'autres articles dans ce sens, et d'autres articles réfutant ceux-là à leur tour). Dans le meilleur des cas c'est une expérience de potaches, dans le pire des cas une tentative de manipulation de cours.
13-01-2010 20:56:42#66
BladeCe qui est sûr, c'est que l'ONU avait déjà déclaré vouloir instaurer une nouvelle monnaie, autre que le dollar américain, comme monnaie de référence. Il n'était pas dit si cette monnaie allait être basée sur l'or et l'argent ou sur un mélange de monnaies existantes ou encore autre chose...
13-01-2010 23:03:17#67
Robin des Ombresmerci pour vos analyses très pertinentes
14-01-2010 02:34:21#68
NMAth
Blade a écrit:

Ce qui est sûr, c'est que l'ONU avait déjà déclaré vouloir instaurer une nouvelle monnaie, autre que le dollar américain, comme monnaie de référence. Il n'était pas dit si cette monnaie allait être basée sur l'or et l'argent ou sur un mélange de monnaies existantes ou encore autre chose...

Pour être plus précis, le panel d'économistes du secrétariat général de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED) et la Commission des experts du président de l'Assemblée générale des Nations unies sur les Réformes du système monétaire et financier (dite "Commission Stiglitz) ont chacune publiée un rapport où il est question de ce sujet.

Dans le rapport 2009 du CNUCED, page 127 et 128, il est proposé, l'instauration d'un "Taux d'échange réel constant" entre toutes les monnaies nationales. C'est à dire d'interdire au marché de fixer le taux d'échange des monnaies, et de fixer celui-ci par un mode de calcul invariable basé sur la parité de pouvoir d'achat (plus exactement, le panel du CNUCED reconnait qu'il y aurait un problème pour décier du taux d'échange initial, mais qu'ensuite ont ce taux pourrait suivre l'évolution de la parité de pouvoir d'achat). Rien à voir donc avec la cration d'une monnaie internationale (mais je me suis fait chier à fouiller dans ce rapport, donc j'en parle). Il convient au passage de préciser que le CNUCED est un organe de l'ONU crée à l'origine à la demande des pays du tiers-monde, et dont l'avis ne pèse pas particulièrement lourd en comparaison de la Banque mondiale, du FMI et de l'OMC.

Dans le rapport final de la Commission Stiglitz, page 110, que "certains croient que les problèmes du système actuel de réserve pourrait être éliminé en créant une monnaie de réserve internationale et supranationale", qu'il "existe un nombre de propositions alternatives pour une nouvelle monnaie de réserve globale" et que des des "discussions considérables seront nécessaires pour que la communauté internationale pour décider des conditions précises" "Cependant, c'est une idée dont le temps est venu. C'est une proposition réalisable et il est impératif que la communauté internationale commence à travailler à la création d'un tel sustème de réserve global".
Il n'est question ni d'or ni d'argent, ni de panier de devises (du type des "droits de tirage spéciaux" du FMI). Après avoir atteint un consensus dans le rapport, chacun est allé de sa petite phrase au media pour présenter les options qui avait sa préférence.

D'une manière générale, chez les tenants de la création d'une monnaie internationale, le mot clef est "réserve". Cette monnaie n'aurait vocation qu'à assurer le change entre les monnaies nationales, et au mieux, à payer des transactions internationales, par exemple sur les matières premières, comme le pétrole.
Mais les économistes qui soutiennent cette idée sont, dans leur grande majorité, aussi convaincu que les monnaies nationales ont leur utilité propre pour définir des marchés nationaux dont les conditions varient. Pour certains produits, le pétrole est toujours un bon exemple, il y a un marché unique et global. Mais pour la grande majorité des produits et des services, et surtout pour le service public, qui dépend de l'état, il y a des conditions d'offres et de demandes qui sont spécifiques à chaque marché, et que la fluctuation de la monnaie nationale (inflation/déflation) permet de prendre en compte. Evidement, dans le grand marché mondialo-globalisé absolu et unique, il n'y a plus de problèmes de cet ordre, et les monnaies nationales n'auraient plus cet utilité. Mais rares mêmes parmis les ultra-libéraux sont ceux qui pensent que l'ont peut d'ors et déjà passé à cette étape (sans parler de tous les soit-disant ultra-libéraux qui changeront de bord dès que la libéralisation rognera trop sur leurs marges).

L'or doit sa valeur à l'histoire (il était rare, relativement malléable, et ne se corrodait pas, on en a fait des pièces) et à la conviction de tous les acteurs du marché que s'ils ont besoin de liquidités, quelqu'un voudra acheter leur or. Toutes les monnaies sont basées sur l'idée que l'on pourra l'échanger à quelqu'un, mais les monnaies nationales sont elles garanties par des banques centrales, ultime acquéreur en cas de problème. L'or n'a ironiquement aucune garantie de cet ordre. Tout le monde, y compris les plus grandes et les plus puissantes institutions financières du monde, pensent de manière consensuelle que l'or pourra toujours être echangé. Tant que ce consensus tient, l'or est plus fiable que les monnaies nationales. Mais déjà, selon les cycles économiques, on a pu voir des périodes où le marché avait plus confiance dans le dollar que dans l'or (d'un coté, la Réserve Fédérale américaine qui imprime ou n'imprime pas de billet, de l'autre les sociétés minières qui ramène de l'or sur le marché, l'industrie qui le consomme...).
18-01-2010 23:51:12#69
NMAthCa ne constitue pas vraiment une source d'inspiration très riche, mais je trouvais intéressant le parallèle avec la Zurich-Orbital Gemeinshaft Bank, qui joue exactement le même rôle pour les mégacorporations. Et on trouve deux représentants de la noblesse française aux commandes de projet...
Une quinzaine d'entreprises envisagent de lancer leur propre banque
[AFP] 15 janvier 2010
PARIS — Face aux réticences des banques commerciales à accorder des prêts, une quinzaine d'entreprises, envisagent de lancer leur propre banque sous forme d'une coopérative, a appris vendredi l'AFP de sources concordantes, confirmant une information du quotidien La Tribune.

Le projet est mené par trois anciens banquiers venus de la française Natixis et de l'allemande Dresdner, selon le journal. Il est pour l'instant soutenu par seize sociétés, dont huit françaises, qui ont investi un total de 225.000 euros pour financer les études de faisabilité, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier. Leur chiffre d'affaires va de moins d'un milliard d'euros à plusieurs dizaines de milliards, a précisé cette source. L'objectif est de répondre aux réticences des grandes banques à prêter de l'argent aux entreprises depuis le début de la crise, selon La Tribune.

"Une telle banque permettrait de diversifier les sources de financement des entreprises à un moment où elles en ont particulièrement besoin", a déclaré au quotidien Gérard de la Martinière, président du comité des finances du Medef et membre du comité stratégique du projet. "Il faut s'attendre à ce que les nouvelles exigences prudentielles qui vont résulter de la crise financières se traduisent par un alourdissement des exigences sur les banques", a-t-il précisé à l'AFP. "Donc il y a un risque de raréfaction des ressources disponibles au niveau des banques", a-t-il ajouté.

Concrètement, les entreprises qui souhaitent obtenir un crédit bancaire apporteraient elles-même la quote part de fonds propres permettant de nourrir la distribution de crédit. Selon une source proche du dossier, l'activité de la banque se limiterait à du crédit aux entreprises "avec une gestion prudente", et avec un financement sur les marchés.

La nouvelle banque, dont le nom provisoire est CFA --Corporate Funding Association--, pourrait être lancée "dans un peu plus d'un an", selon La Tribune. Le projet doit faire l'objet d'une réunion le 27 janvier prochain avec les 16 entreprises intéressées au projet, d'après la source proche du dossier. "Beaucoup d'éléments restent à affiner", admet Sylvain de Forges, conseiller spécial du projet et directeur risques et marchés de Veolia Environnement, cité par le journal.
19-01-2010 00:49:59#70
neko.miaouSi je comprend bien, les grandes entreprises veulent redistribuer un peu de leur pognon dans une banque qui ne preterais QUE aux grandes entreprises (ayant participées à la base).
Pourquoi ça me parait carrotte comme plan?
19-01-2010 10:01:45#71
Blade@neko.miaou : oui c'est ça, à l'ancienne. Le truc c'est qu'actuellement les banques ont du mal à prêter, notamment aux petites boites.
19-01-2010 10:29:36#72
okhin@neko ça ne me paraît aps carotte comme plan, c'est de l'investissement. Les banques actuelles sont mortes de peur, donc elles ne font plus rien (plus de risque, donc plus de prêt sauf à des taux hallucinants). DU coup, les grosses boîtes qui ont actuellement du cash, préfère l'investir dasn un organisme qui pourra leur préter de l'argent plus tard, les banques existantes ne fonctionnant plus sur ce principe là.

Donc, en gros, les corpos se passent du système bancaire. C'ets une sorte de banque mutualiste quoi. Juste le ticket d'entrée est monstrueuesement élevé, mais ça me paraît plus sain économiquement que ce qu'on a actuellement (AKA: immobilisme et paralysie face à la peur du risque, et de fait effondrmeent du système de confiance).

Okhin
19-01-2010 18:57:02#73
NMAthÇa reste une généralité plus qu'une vérité absolue, mais les banques sont effectivement en train d'abandonner ou au moins de réduire très fortement leur activité de crédit en dehors de la dette d'état. Elles s'en tiennent à leur activité de dépôt (sachant que l'essentiel des moyens de paiement sont gérées de manière indépendante par les consortiums du type Visa, Mastercard, dont les banques sont actionnaires) et au courtage de produits financiers, de participations et de matières premières.

En forçant un peu le trait pour aller dans le sens de Shadowrun, la spéculation sur les matières premières et les actions va aller croissante, puisque ce sera la seule source de profit qui restera pour les banques. Après avoir créé leur propre source de crédit, les entreprises viseront ensuite de plus en plus l'intégration verticale, pour contrôler leurs sources d'approvisionnement en matières premières, hors de portée des spéculateurs. Et dans le même temps, la spéculation sur les actions fera qu'un nombre de plus en plus grands d'entreprises dont le capital est insuffisamment consolidé seront à un moment ou un autre, vulnérables à une prise de contrôle, sans corrélation avec leur activité. Autant d'éléments qui qui aiderait à l'émergence des mégacorporations telles qu'on les conçoit.

(en fait, s'il y a une pénurie de crédit, les entreprises ne pourront pas financer une prise de contrôle sans diluer leur propre capital, et surtout les banques sauront utiliser leur position de force actuelle pour ne pas la perdre)
19-01-2010 20:22:13#74
M. Jonsonce qui est balèze car:

- ce n'est pas tant le crédit qui est une source de risque pour les banques (et encore moins s'il y a des suretés: garantie, caution, hypothèque...) que l'activité de spéculation sur les marchés.

- c'est surtout le crédit à la consommation qui -il me semble- est touché. Même si le crédit aux entreprises se réduit.

- la réserve d'argent ainsi crée servira soit, comme dit NMAth, à disposer de munitions pour rentrer dans des activités nouvelles via prises de contrôle (ce qui s'est éjà fait : votre anque propose désormais des assurances, des téléphones, des locations de voitures...; soit à réinvestir sauvagement dans des placements risqués pour refaire encore plus de liquidités (et la crise n'a pas arranger la situation AMHA, sauf peut être dans les apparences.

dans tous les cas, ça relance un peu le système pour se qui peuvent et ont les (gros) moye d'en tirer quelquechose.
19-01-2010 21:04:56#75
NMAthL'activité commerciale est limitée par le volumes du marché. Par exemple, le marché du crédit à la consommation et du crédit immobilier à un volume limité : les foyers solvables ayant un besoin de liquidités. Si l'on va au delà de la capacité d'absorption du marché (la masse salariale moins le cout de la vie, en fait), on va provoquer des remboursements anticipés (donc une baisse de rentabilité) ou des situations d'insolvabilités (donc une baisse de rentabilité). Les marges possibles doivent s'aligner sur le moins-disant parmi les organismes de crédit (les taux directeurs des banques centrales, auprès duquel se financent les banques, tenant lieu de plancher théorique).

La spéculation financière est un marché dont le volume est infiniment extensible, dans la théorie. Dans un marché haussier, tous les spéculateurs qui achètent puis vendent un produit dégagent une marge alignée sur la hausse, aussi importante soit-elle. Et celui qui détient un produit à un moment donné le valorise dans sa comptabilité à sa valeur d'achat. Ce n'est que lorsque le détenteur se retrouve dans l'impossibilité de vendre son produit, alors qu'il est obligé de le faire (parce qu'il est en défaut de liquidités par ailleurs) qu'il perd. Tous les autres acteurs sont bénéficiaires (sur un marché baissier, les bénéfices sont limités par la valeur de départ, mais le principe est a peu près le même, sauf que c'est le premier à bouger, au lieu du dernier, qui finit avec un produit invendable au prix qu'il a payé). La seule limite au volume du marché spéculatif, c'est la quantité d'argent que peuvent mettre les "perdants" : l'utilisateur d'une matière première par exemple, ou les actionnaires d'un acteur du marché.
01-02-2010 15:21:47#76
Robin des Ombresdarkpools, dérégulation des marchés ...

http://www.rue89.com/entretien/2010/01/31/le-jour-ou-la-fraude-a-controle-leconomie-135937

vos avis ?
23-04-2010 15:19:42#77
okhinLe ton va continuer de monter entre Apple et Google. Dernier backstab du moteur de recherche dans le dos de la grosse pomme, le rachat d'Agnilux par Google.

Agnilux est, entre autres, composé d'anciens de Palo Alto semiconductor, qui ont pas mal bossé sur les powerPC avant d'être rachetés par Apple. Ils ont depuis bossé sur les puces ARM et, plsu récemment, sur le CPU de l'iPad (le seul réel intérêt de la chose en fait, qui signait le retour d'Apple sur des archi matérielles hors Intel).

Donc voilà, Google à claqué 2 000 000 000 de $ pour racheter le fondeur attitré d'Aplle. J'adore ce qu'ils font, je trouve ça trés classe. Beaucoup plus classe que ce que fait Steve "If you want porn, use android" Jobs.

Okhin
27-04-2010 15:42:56#78
M. Jonsonhttp://www.lemonde.fr/europe/article/2010/04/27/des-opposants-russes-pieges-par-des-sex-tapes_1342996_3214.html#ens_id=1275833&xtor=AL-32280151

On ne change pas une méthode qui gagne...
27-04-2010 16:28:12#79
Blade@Okhin : ils se sont pas offert le fondeur d'Apple. Ils se sont offerts une start-up (Agnilux) fondée par des gens issus du fondeur d'Apple (PA Semiconductor).
27-04-2010 16:31:32#80
okhinIl me semblait que Agnilux était ceux qui avaient fait l'A4 (pas l'autoroute, le CPU de l'iPad). J'ai du mal lire la news tiens.

Okhin
27-04-2010 16:49:14#81
BladeNon, c'est PA Semiconducteur qui l'a fait.
Et pour rester dans ce domaine, il y a des rumeurs comme quoi Apple chercherait à racheter ARM. Et ça ce serait mal.
28-04-2010 11:35:36#82
okhinhttp://www.lemagit.fr/article/mobilite-apple-processeur-ipad/6206/1/apres-semi-apple-rachete-intrinsity/
Tu parles de ça? Quoique, Intrinsity sont ceux qui ont fait l'A4 (donc, c'ets pas PASC, ni agnilux contrairement à ce que j'avait lu, j'ai du mélanger les noms de corpo, faut que je réindexe mon cerveau), je penses pas que ce soit ceux qui font l'ARM.

Okhin
28-04-2010 12:08:55#83
BladeNon, ça c'est encore autre chose. Apparemment oui, Intrisity sont derrière l'A4 de l'iPad, bon après c'est toujours possible que PA Semi y ait aussi participé.
Mais ce dont je parlais c'est d'une rumeur sortie il y a quelques jours comme quoi Apple chercherait à racheter ARM. Pas un fondeur de puces ARM mais l'organisation ARM elle-même. Bon, y'a rien d'officiel mais le cours d'ARM a décollé.
29-04-2010 17:39:36#84
okhinBon, parceque c'ets le thread qui se rapproches le plus de géopolitique, je poste ça là:

VOici donc, en exclusivité mondiale, la preuve que les généraux américains ont trop joués à shadowrun, option run-velleda(tm)(c)(r) inside.

AKA comment une stratégie peut devenir totalement incompréhensible, même par le startège le plus pointus.

Okhin
07-05-2010 11:32:37#85
-BS-En réalité Damien KNIGHT a juste profité d'une boulette d'un salarié pour son nanosec by out, il s'agit en rien de manipulation d'un grand dragon. La loose qu'en même ça enlève au mythe.


http://www.challenges.fr/actualites/finance_et_marches/20100507.CHA3790/une_erreur_aurait_cause_la_panique_a_wall_street.html
04-06-2010 11:59:37#86
M. Jonsonmême genre:
http://www.kitetoa.com/Pages/Textes/Textes/Textes12/20100512-hig-frequency-trading-le-nouveau-delire-des-financiers.shtml
http://www.kitetoa.com/Pages/Textes/Textes/Textes12/20100512-hig-frequency-trading-les-gendarmes-des-bourses-pedalent-dans-la-semoule.shtml
05-06-2010 15:16:13#87
GenoSicKTrès intéressant. Je savais pas que ça avait pris des proportions aussi gigantesque.
26-08-2010 09:10:24#88
-BS-La plus grande plainte collective de l'histoire contre l'une (voir la) des plus grosses et puissante corporation actuel à savoir Wallmart.
26-08-2010 09:40:57#89
Robin des Ombresavec un lien ?

EDIT: je suppose que ça rejoint notre discussion de l'autre weekend sur la grande distribution ...
26-08-2010 10:07:12#90
Beast-alléché-
26-08-2010 11:45:28#91
-BS-
-BS- a écrit:

La plus grande plainte collective de l'histoire contre l'une (voir la) des plus grosses et puissante corporation actuel à savoir Wallmart.

http://www.challenges.fr/actualites/amerique_du_nord/20100826.CHA7205/plainte__15_million_de_salaries_unis_contre_wal_mart.html
22-04-2011 18:00:31#92
burning-boneshttp://eco.rue89.com/2011/04/21/pendant-la-crise-une-banque-us-sauvee-par-largent-de-la-drogue-200757
La cocaïne a sauvé les banques, elles même mises en difficulté à cause de la même cocaïne sniffée par leurs traders qui se mettaient ensuite à faire n'importe quoi.
16-09-2011 21:29:09#93
NMAthVous vous demandiez vous aussi pourquoi est-ce que les mégacorporations s'embêteraient à construire des grandes arcologies et envoyer du personnel dans la SOX ? On a peut-être un début de réponse : la société australienne Elixir Petroleum a annoncé qu'il y avait du pétrole et du gaz naturel dans le sous-sol de Lorraine. En plus, si toute la zone avait été irradié (oui, il faut utilisé le plus-que-parfait maintenant), les risques de la fracturation hydraulique sur les nappes phréatiques ne seraient plus vraiment un problème.
Article : [Le Point]
16-09-2011 22:07:19#94
NMAthDes chercheurs suisses ont publier une étude intitulée The network of global corporate control. Ils ont appliqué des algorithmes d'analyse de réseaux à une base de données de 37 millions d'acteurs économiques (en 2007). Ils ont sélectionné uniquement ceux qui détenaient au moins 10% de parts dans une société située dans un autre pays, soit un total de 43'060 compagnies transnationales dans 116 pays. A partir de là, ils ont étendu récursivement les réseaux avec les sociétés dont elles étaient actionnaires. La carte finale comportait 600'508 acteurs et 1'006'987 relations entre eux.
Ils ont trouvé que 463'006 acteurs dans 191 pays appartenaient à un même réseau, dont tous les éléments sont reliés directement ou indirectement par 889'601 relations. Ils ont trouvé que 737 acteurs contrôlent directement ou indirectement 80% de toutes les compagnies transnationales répertoriées. Un groupe plus restreint de 147 compagnies transnationales contrôle un peu moins de 40% du total, mais sont en plus libres de toute influence venant d'un acteur qui n'appartiendrait pas lui-même à ce groupe.
La publication donne le classement des 50 premiers membres de ce groupe, triés par le niveau de contrôle que le reste du groupe exerce sur eux. Le n°1 était donc en 2007 (avant la crise) Barclays PLC, dont seul 4,05% appartenait à d'autres compagnies transnationales. Coté français, AXA est 4e, avec 11,21% sous contrôle.
07-01-2012 17:42:09#95
okhinEt hop là, monsanto (agronomie donc), connue pour ses positions intéressantes vis à vis de la brevetabilité du vivant et de l'inocuité des OGM sur les organismes divers, a racheté Xe (ex Blackwater), spécialisé dans la sécurité et le mercenariat (ils sont intervenus en Irak et ont pas mal merdé sur certaines opérations là-bas). Ça se passe ici.

[EDIT] ET donc, Bill Gates a aussi investi quantité d'actions ed Monsanto, ce qui permet en gros, la fusion et le partenariat de 3 quasi monopoles (Microsoft, Monsanto, BlackWater). Une première megacorp?

Okhin
07-01-2012 19:45:03#96
NMAthLe site darkgovernment.com reprend sous le titre "Monsanto now owns Blackwater (Xe)" un article publié par l'édition en anglais de pravda.ru (un site web crée par d'anciens journalistes du journal official du parti communique soviétique) sous le titre "Machines of War: Blackwater, Monsanto, and Bill Gates". Cet article est lui-même la traduction par Lisa Karpova d'un article publié à l'origine en espagnol dans le journal mexicain La Jornada et signé d'une certaine Silvia Ribeiro.

Le seul moment où il est dit que Blackwater appartiendrait à Monsanto est dans le titre choisi par darkgovernment.com, et dans la première phrase. Je cite : "A report by Jeremy Scahill in The Nation (Blackwater’s Black Ops, 9/15/2010) revealed that the largest mercenary army in the world, Blackwater (now called Xe Services) clandestine intelligence services was sold to the multinational Monsanto."

J'ai recherché l'article de Jeremy Scahill publié par The Nation. Notons au passage que tous ces articles datent de septembre et octobre 2010. Cet article n'évoque à aucun moment de la vente de Blackwater à Monsanto.
Total Intelligence Services est une société crée par Erik Prince, le fondateur de Blackwater, et dirigé par Cofer Black, un ancien agent de la CIA et un ancien dirigeant de Blackwater. Total Intelligence aurait proposé à Monsanto de devenir leur "branche renseignement" de Monsanto ("the intelligence arm"). Total Intelligence aurait proposé à Monsanto de monter des opérations d'infiltration des organisations opposées à la corporation. Le montant total des prestations proposés se serait situé entre 100'000 et 500'000$. Monsanto a payé 127'000$ en 2008 et 105'000$ en 2009. Rien n'indique cependant que cette offre était exclusive, ni qu'elle signifait un rachat. En 2009, Total Intelligence travaillait aussi pour Walt Disney (24'000$), Deutsche Bank (70'000$) et surtout pour le gouvernement jordanien (1,6 millions de $), et probablement surtout pour le gouvernement américain (le New York Times parle de 600 millions de $ entre 2001 et 2010).

Blackwater a été renommé Xe Services en février 2009, puis Academi en décembre 2011. Erik Prince aurait vendu tout ou parti de ses parts pour se retirer à Abou Dhabi. La société appartient aux dernières nouvelles à USTC Holdings LLC, qui regroupe des investisseurs menées par Forté Capital Advisors et Manhattan Partners. Total Intelligence Services a été renommé OODA, mais je n'ai trouvé aucune information sur ses propriétaires ou ses dirigeants actuels.


Post-scriptum : après discussion avec LSCW, on a remarqué malgré notre absence complète de connaissance de l'espagnol que la première phrase de l'article de Silva Ribeiro - "Un reporte de Jeremy Scahill publicado en The Nation (Blackwater’s Black Ops, 15/9/2010) reveló que el ejército mercenario más grande del mundo, Blackwater (ahora llamado Xe Services) le vendió servicios clandestinos de espionaje a la trasnacional Monsanto." - n'avait peut-être pas correctement été traduite par la Pravda. Au lieu de lire "les services de renseignement clandestin de Blackwater a été vendu à Monsanto", il aurait peut-être fallu lire "Blackwater a vendu des services de renseignement clandestins à Monsanto."
07-01-2012 22:23:52#97
JoKeRJe confirme votre post-scriptum. Ensuite l'article s'attache plus à attaquer les liens entre Gates et Monsanto, qui passe par la fondation Gates, qui elle finance une "Alliance pour la Révolution Verte en Afrique" (AGRA), qui aide à fiancer l'achat de semences brevetées, notamment transgéniques. Sachant que ces fiancements sont déduits des impôts aux Etats-Unis. Mais c'est une fondation caritative. Promis...
07-01-2012 23:11:15#98
S-S-PL'invasion pernicieuse des esprits insectes en Algérie
21-02-2012 22:22:16#99
S-S-PAujourd’hui, un type parlait fort à la cantine. Il parlait des terres rares.

Version courte :
on en a besoin pour des bidules de hautes technologie
la production est assurée à 90% par la Chine, qui a tous les gisements
les cocos ferment le robinet
les prix montent de beaucoup

Il y a des gisements au Tibet.

Et le Coltan, duquel est tiré le Tantale ("Le tantale est utilisé pour la fabrication d'instruments chirurgicaux et d'implants car il ne réagit pas avec les fluides corporels.") nous a rappelé comment naissent les guerres civiles.

-->A Shadowrun, on peut facilement remplacer le pétrole, l'or, l'uranuim par d'autres éléments exotiques du tableau de classification périodique.
-->Les shadowrun en Chine en 2072 ressemblent à celle actuelles en Afrique.
-->La chimix a finalement un intérêt.
22-03-2012 23:02:18#100
S-S-PPour tout ceux qui croient qu'il n'y a a pas de possibilité de shadowrun en Normandie.
21-04-2012 20:27:14#101
GenoSicKJ'hésitai à le placer dans Sciences Humaines, mais ça a un peu plus de raisons d'être ici.
Si vous vous demandiez à quoi est censé ressembler Horizon, vous pensez généralement à Google ou Apple.
Mais pour l'instant, le meilleure aperçu qu'on puisse avoir, c'est Valve raconté de l'intérieur.
Une entreprise globalement auto-gérée (j'imagine que la Comptabilité et la Logistique ne ressemble pas à ça), entièrement tournée vers le créatif, où même les fondateurs n'ont pas de plus pouvoirs que les autres...

(si tout ce qui est dit est vrai, bien sûr, soyons décemment paranos)
21-04-2012 21:13:12#102
anotherJack- Ils travaillent sur la RA
- Google aussi, entre autres
- Ils embauchent
- Ils vont bosser sur de la R&D pure, sans bénéfice immédiat
- L'entreprise fonctionne en mode transparent pour ses employés

ça sonne assez irréel non ?
23-04-2012 12:11:57#103
little black dogBusiness, quand tu nous tiens ...
Combien vaut votre corps au marché noir ?
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