Background

Des créations de la communauté pour enrichir encore plus les différents aspects du Sixième Monde.

Corporations

De nouvelles corporations, ou des détails sur des corporations existantes.

Lieux

Du bâtiment au pays, de nouveaux lieux où envoyer vos runners.

[Anarchy Road] La Ville

Prologue

 
La première route de la Ville. Inaugurée en grande pompe, la route d'une largeur impressionnante et dénuée de toute limite de vitesse ou même sens de circulation fut rapidement rachetée par une entreprise opportuniste. Emprunter la route impliqua alors d'accepter le contrat d'utilisation, et de payer le péage.
 
Quelques années plus tard, Anarchy Road était devenue une voie sans issue. Certains disent que la concurrence d'autres routes lui a été fatale, d'autres blament de trop nombreux contrevenants que la sécurité ne parvenait à contrôler. D'autres encore disent tout simplement qu'il y avait trop peu de monde qui avaient besoin d'accéder à la Ville par le Sud.
 
Anarchy Road est maintenant un des terrains des gangs de jeunes. Une sorte d'arène où se règlent les différends. Si vous arrivez en voiture dans la Ville, ce sera par le tube en verre de la Business Road, terminus Corporate Plaza.
 
Pourtant, la rumeur court dans les communautés d'Eveillés : "l'histoire de la route est un reflet de celle de la Ville, et c'est d'elle que viendra son futur". En pensant à cette allée sombre et délinguée, où le sang du dernier combat luit à la lueur des braséros de fortune, beaucoup y voient une mauvaise augure.
 

 

D'autres y voient ce qu'ils attendent depuis longtemps...
 

 

 
'Tu les vois ceux là ? Bien propres sur eux avec toutes leurs autorisations et tout ça. Encore des "consultants" qui ont mis trois mois à planifier leur coup. C'est dingue : ils sont tous armés. Alors qu'ils vont pas tirer le moindre coup de feu. En même temps, vu ce qui patrouille dans la rue de nos jours je les comprends. Quoique eux, ils sont au même niveau. Ils ont vendu leur cul pour ces foutues nanites. Non franchement, je veux bien mettre des balles Ares dans mon flingue, mais jes les utilise pas pour reprogrammer mon foutu flingue. Tu vois ce que je veux dire ? Enfin je les blâme pas non plus, je ferais sûrement la même chose à leur place. Je peux plus être SOTA... c'est tout. 
Et en même temps, vu comment ça a l'air chiant leur boulot, je me dis que c'est pas plus mal. Et le pire c'est qu'ils en sont fiers : des "plans bien ficelés", des "runs sans tirer un coup de feu", "sans laisser une trace". Nous on rentrait par la porte principale et on ressortait en faisant un trou dans le mur du fond. Et pas parce qu'on était moins compétents que ces gamins, hein ! C'était tout simplement plus efficace comme ça. Pas besoin de planifier pendant trois mois, juste besoin de savoir comment retourner cette foutue Ville contre elle même. Et encore, la plupart du temps ça demandait juste de faire du collatéral. Tu mettais suffisamment d'intervenants dans le coup, et tu te retrouvais avec des assurances qui se renvoyaient la balle pendant suffisamment longtemps pour que l'affaire soit oubliée. Bien sûr fallait pas faire ça n'importe comment, hein ! C'est pour ça qu'on était des pros : parce qu'on savait exactement comment foutre la merde de manière optimale. On aurait dû se douter que ça durerait pas. D'ailleurs y'en a plein qui l'ont fait, et qu'on sorti leurs billes à temps. Et puis y'a nous, les vieux cons. Trop vieux pour changer, trop doués pour crever... Jusqu'à ce qu'on puisse plus lutter... 
Mais de toi à moi, je suis sûr qu'on a encore un paquet de trucs à leur montrer à ces cons qui s'imaginent nous avoir relégués'
 
 
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'Je pense qu'ils s'en sont pas rendus compte de ce qu'ils faisaient quand ils ont sorti les stormtroopers. Ils s'imaginaient que ça allait faire retomber la pression, mais ça n'a fait que mettre un couvercle au-dessus. C'est sûr, dans un premier temps ça a bloqué, mais en dessous ça a continué à s'accumuler... et ça va finir par péter. C'est pas possible autrement. En plus y'a pas que nous. Y'a qu'à voir comment les Afros ont pris de l'ampleur en un rien de temps ! Et les Banshees, on a beau dire mais pour moi c'est pas qu'une histoire de gang ou de mafia. Même les gamins les rejoignent. Hier encore ils quittaient tous leur gang à la fin du lycée. Mais y'a de plus en plus d'histoires de gamins qui raccrochent pas. Et faut pas oublier ceux qu'ont toujours été là. C'est sûr on en a chié, et je sais qu'ils nous ont toujours à l'oeil. Mais quoiqu'ils fassent, quand ça pêtera ils pourront pas retenir les gars. Ils ont trop subi pour ça.


Mais tu vois, pour moi le vrai challenge ça va pas être le grand soir, ça va être le grand lendemain matin. Ne pas se faire bouffer, ne pas se faire encore mener en bateau que ce soit par les mêmes ou par une nouvelle génération d'oppresseurs. Et ne pas non plus se faire dépasser par ceux d'à côté. Faut pas croire, l'unification, l'intersectionalité tout ça une fois qu'on aura fait tomber le vieux monde, on pourra s'asseoir dessus. Ce sera à nous de prendre notre destin en main... et surtout le conserver.

'
 
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'Ouais si ça se trouve je vais crever demain. Ou je vais vivre éternellement. Je m'en fous, je vis, et c'est déjà bien plus que ce que beaucoup peuvent dire. J'ai ma moto, j'ai mes potes, je fais ce que je veux. Et je compte pas m'arrêter. S'ils s'imaginent que je vais rentrer dans le rang, ils vont être déçus. Pour quoi faire ? Prendre une assurance, vendre mon cul aux uns ou aux autres pour avoir le droit de survivre ? J'ai pas besoin de ça, je suis plus fort qu'eux. Pas non plus question que je devienne un Banshee ou que je prenne ma carte au KGB.


Je vais tracer ma propre route, et je vais continuer à vivre.'

 

Histoire

 

TLDR: 

 
Ville anarco-capitaliste lancée dans les années 30 par un entrepreneur. A connu un essor rapide en dehors de l'influence des corpos montantes. Fut pendant un temps une ville laboratoire sur de nombreux plans, avec pas mal de troubles aussi mais suffisamment de stabilité pour lui permettre de croître. 
 
Dans les années 40, la Ville se structure un peu plus, les corpos arrivent, la plupart des communautés alternatives disparaissent. La Ville devient un gros hotspot au niveau R&D, avec beaucoup de travailleurs temporaires qui y viennent le temps d'un projet. Elle devient en parallèle un paradis pour runners.
 
Le mouvement se poursuit dans les années 50, mais les limites commencent à apparaitre : la population locale est de moins en moins emballée par le trip anarco-capitaliste, d'autant plus que les travailleurs temporaires ont tendance à prendre les postes intéressants et à mener un train de vie exhubérant. Les jeunes générations sont assez désabusées, on commence à voir apparaitre la culture délinquante.
Au début des années 60, ces problèmes prennent de plus en plus d'ampleur. L'essentiel de l'activité de la Ville se fait maintenant dans des enclaves corpos et la population locale, et particulièrement la jeunesse, ne trouve plus vraiment sa place. Diverses communautés contestataires se forment ou se reforment. Les actes violents dans la Ville grimpent d'années en année, qu'ils viennent des jeunes déliquants, des contestataires ou des runners qui sont toujours à plein régime avec une course à l'armement qui fait grimper le collatéral. L'insécurité devient un sujet de préoccupation majeur.
 
En 2065, les corpos profitent de cet état de fait pour imposer une force de police (City Security Forces, gérée par Petrovski Security). Les "stormtroopers" qui la composent bénéficient d'un traitement révolutionnaire à base de nanites qui leur donne un avantage face aux augmentés ordinaires. Les actes de violence diminuent et se décalent vers les quartiers les moins sécurisés. La communauté locale de runners a dû mal à rester dans la course face aux nanités et se font de plus en plus remplacer par des runners internationaux, eux aussi nanités, envoyés dans la Ville pour une mission. La contestation reste toujours là mais devient plus discrète, des réseaux se forment. Seule exception dans cette déséscalade de la violence : l'arrivée en 2068 de Chollima, une elfe Coréenne et de son gang des Bulgae (surnommés les Banshees par la population, suivant la rumueur qui voudrait que Chollima en soit une) qui a remis en cause la domination de la mafia Russe du KGB (Kolmogorov Global Businesses) via une campagne très aggressive et meurtrière.
 
Nous sommes maintenant en 2070. Les runners survivants sont pour l'essentiel des vétérans has-been qui survivent de petits boulots. Le CSF réussit tant bien que mal à contenir la violence à l'aide d'une montée en gamme sécuritaire mais semble perdre du terrain dans les quartiers les plus chauds, tandis que les mouvements contestataires, plus organisés que jamais, n'attendent que la bonne opportunité pour agir.
 
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Version longue :

 

1. Le lancement de la Ville

L'histoire communément admise et qui n'est probablement pas si loin de la vérité place la création de la Ville en 2032, alors que les cartes sont en train d'être rebattues, mais que le jeu n'est pas encore totalement distribué. Le monde est toujours dans le chaos de la crise de 29, et l'avenir est incertain. D'un côté des initiatives qui laissent apercevoir un nouveau monde, de l'autre la première Euroguerre qui bat son plein. Pour ceux qui en ont les moyens, c'est une période riche en opportunités.
 
Parmis ceux-là, un entrepreneur Chinois Wen Wuhan, l'Oncle Wen. Terrorisé par l'arrivée au pouvoir des néo-communistes dans le Henan, Wen Wuhan revend précipitamment tous ses actifs et quitte la région en 2025. Il tente de s'installer dans les provinces côtières, mais les mégacorporations naissantes ont déjà commencé à s'installer dans la région et manipulent les gouvernements locaux pour garantir leur domination. En tout cas, c'est ainsi que l'oncle Wen voit les choses. Toutes ces expériences renforcent ses convictions anarco-capitalistes : les gouvernements sont nuisibles, le seul marché devrait tout réguler. Il tente de se lancer en politique mais s'il parvient à s'attirer le soutien de quelques autres grandes fortunes dans la tourmente, il ne parvient à aucun résultat probant. Fort de ses nouveaux soutiens, il décide alors de créer lui-même son paradis anarco-capitaliste. Il finit par se décider sur la province du Gansu, où il lui suffit d'une force armée suffisante pour s'arroger une petite ville en ruine. Il lance alors, en Mai 2032, une grande campagne de construction, mais aussi de communication, appelant les anarco-capitalistes du monde entier à le rejoindre. La "première pierre" est posée le 4 mai 2032, date encore célébrée par certains.
 
    C'est dans les grandes lignes l'histoire officielle. Beaucoup de gens voient plutôt dans l'entreprise de Wen Wuhan une fuite des mégacorporations et arguent qu'il aurait très bien pu fonder sa cité-état dans les provinces côtières où la confédération de Canton s'il n'avait pas cherché à sortir de l'emprise des corpos. C'est notamment la ligne défendue par les néo-anarchistes pour qui les mégacorporations ont une composante régulatrice tout aussi nuisible que celle d'un Etat. 
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Si l'idée vient de Wen Wuhan, la réussite vient sûrement de Ken Dalton. A l'époque, l'investisseur californien préssent les troubles à venir pour son état, et décide non seulement de rejoindre Wen Wuhan dans son entreprise mais de lui offrir ses talents de communiquant. Si vous connaissez ou si vous tombez un jour sur la propagande de Néo-Shangri-La (c'est notamment lui qui a lancé ce nom mais aussi popularisé celui d'Ancap Town) il y a des chances que ça vienne de lui. Ken transforme le projet en une aventure épique, une quête de liberté, la création d'un nouveau monde libéré des tourmentes de l'ancien. Un endroit pour recommencer à zéro dans les meilleures conditions. Il serait faux de dire que les populations issues de classes moyennes qui se sont alors rajoutées au projet croyaient véritablement à ces histoires. Beaucoup étaient plutôt des réfugiés économiques ou environnementaux pour qui la Ville était une option de relocalisation comme une autre. Mais je pense que le rêve de Dalton trouvait quand même en eux un certain accueil.
 
    Il faut dire aussi qu'une des réussites de Ken Dalton ça a été de faire croire à tout le monde que la Ville était déjà une réalité à l'époque où pratiquement tout était encore à construire.
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La Ville sort alors de terre, tandis que ses parcelles sont vendues aux enchères un peu partout. Le ton est donné dès le début : "vous avez une liberté totale sur votre parcelle". Les acquéreurs sont nombreux et assez diversifiés, et des boites commencent même à se monter pour proposer des packages à diverses clientèles, des entreprises en quête d'un lieu sans régulation aux communautés alternatives cherchant à échapper aux lois en passant par des familles à la recherche d'une nouvelle vie. 
 
L'entreprise ne se fait pas sans heurt : si les mercenaires de Wen Wuhan ont réussi sans trop de soucis à établir un périmètre, l'afflux de capitaux attire très vite l'attention des seigneurs de guerre locaux. Les convois sont attaqués, et plusieurs seigneurs de guerre commencent à décider unilatéralement que la Ville va se placer sous leur "protection". Les coûts de sécurité s'envolent, et l'oncle Wu craint que ses mercenaires ne cherchent à profiter de la situation. Heureusement pour lui, la première euroguerre a pris fin bien plus tôt que prévu, et le marché est alors innondé de mercenaires et d'armes. L'oncle Wen décide d'en profiter pour diversifier ses mercenaires et c'est ainsi qu'il fait la rencontre de Vladimir Kolmogorov, un jeune et charismatique marchand d'arme Russe au passé trouble. Au lieu de lui proposer un contrat classique, Vladimir lui propose une résolution à long terme de son problème. Peu de temps après, un convoi important destiné à la construction de la Ville se fait détourner par le "Général Cheng" le plus puissant des seigneurs de guerre locaux. En tout cas, c'est la version officielle. Plutôt que d'envoyer des mercenaires le récupérer, Wen Wuhan convoque les autres seigneurs de guerre. Il leur propose une alliance contre le Général. Les seigneurs de guerre y trouveraient leur compte en se débarassant de leur plus dangereux concurrent et la Ville gagnerait en sécurité. Derrière cette proposition, Wen Wuhan fait miroiter la possibilité de devenir le contractant principal pour la protection de la Ville. C'est pourquoi, lorsqu'il présente Kolmogorov et propose de couvrir les frais que les seigneurs de guerre auraient auprès du vendeur d'armes, ceux-ci refusent le soutien financier : tous veulent montrer qu'ils sont suffisamment puissants et qu'ils n'ont pas besoin d'aide. Il se lancent même dans une série grandissante d'achats afin de tenter d'éclipser leur rivaux. A la fin de la réunion, Kolmogorov a pratiquement vidé les caisses des seigneurs de guerre, qui se retrouvent très vite en possession d'une armada démesurée. Autant dire que le général Cheng n'a aucune chance. Son armée est détruite en un temps record, et la conquête son territoire devient alors l'objet d'une lutte entre des factions maintenant très lourdement armées. Le conflit qui s'ensuit sera aussi rapide que destructeur, mais laissera la Ville indemne. Les pertes sont coûteuses pour les seigneurs de guerre, qui doivent en plus faire face à des coûts de maintenance bien trop élevés et à des révoltes dans la population, excédée par la violence du conflit. Beaucoup bradent en vitesse leur matériel auprès de Kolmogorov, qui le reprend avec plaisir, et utilisent les bénéfices pour se lancer dans les affaires dans une Ville qui commence à décoller. En 2035, la région autour de la Ville est dévastée et les quelques groupes restants sont maintenant suffisamment faibles pour être maintenus à distance de la Ville et de ses affaires par la crainte des représailles. La situation perdurera ainsi jusqu'à aujourd'hui et la Ville a de noe jours peu à craindre de ses voisins, d'autant plus qu'elle peut être assurée du soutien de nombreux groupes fortunés en cas de tentative d'attaque. 
 
L'histoire de Komogorov et des anciens seigneurs de guerre ne s'arrête toutefois pas là, mais nous y reviendrons plus tard. Au final, la plupart des habitants de la Ville, pour la plupart des travailleurs sur les nombreux chantiers, ont été assez peu impactés par le conflit. Même à l'extérieur, la machine à propagande tournait à merveille et arrivait à présenter la Ville comme un havre de paix au milieu de cette zone de guerre. Les bâtiments sortaient de terre et préfiguraient déjà quelques-uns des futurs quartiers : Les Docks, forcément en place dès le début pour le trafic fluvial, la Fonderie était présente mais assez différente avec beaucoup d'usines construites à la va-vite pour transformer sur place des matériaux pour la construction. On peut en voir encore des restes dans le sud du quartier, si on apprécie le tourisme armé. Neo-City voyait le jour avec son centre ville commercial et rutilant et ses zones résidentielles elles aussi au top de ce qui se faisait à l'époque. Night City apparaissait aussi, mais de manière beaucoup plus informelle avec des préfabriqués ou des constructions de fortunes pour accueillir les travailleurs à la fin de leurs journées. Pas encore de L.A, enfin pas sous ce nom là, mais des travailleurs s'installaient déjà sur le plateau. A l'époque, on trouvait surtout des Chinois, mais là aussi c'est une autre histoire. Le développement de la rive Nord était plus timide, avec à peine quelques tours d'affaires en projet, mais déjà des villas faisaient leur apparition sur Mount Success.
 
    A noter que l'oncle Wen et ses potes s'étaient déjà mis d'accord pour réserver Mount Success aux riches. Ils s'étaient partagé une bonne partie des parcelles, et les prix étaient artificiellement gonflés.
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    2. La Ville laboratoire

Au fur et à mesure des anneés la Ville ressemblait de plus en plus à une ville. Les bâtiments se remplirent et d'autres bâtiments furent alors construits et ainsi de suite. Mais la Ville était quand même une ville à part. A l'époque, le surnom de "la ville laboratoire" revenait souvent, et il était largement mérité. La campagne de pub avait marché, faisant venir des gens d'horizons totalement différents : des corpos venus profiter de l'absence de régulation, certes, mais aussi des communautés alternatives comme le groupe féministo-environmentaliste des Filles des Gaïa, le Troll-land (on est encore à l'époque avant la Nuit de la Rage), quelques groupes transhumanistes cherchant à s'affranchir des lois bioéthiques mais aussi des sectes et des groupes un peu moins sympathiques (personne ne regrette le Nambland). Ceci dit, il faut être honnête et sortir de l'image erronnée que tout le monde se fait de cette période : la grosse majorité des arrivants restaient des gens, principalement des locaux, venus trouver du boulot ou un endroit où vivre en (relative) sécurité. Pour eux, l'absence de régulation n'était pas forcément un argument de vente, mais pour le coup le marché sut rapidement répondre à leurs problèmes. 
 
Sur cet aspect là aussi, la Ville de l'époque était un sacré laboratoire. On vit très tôt apparaitre des panneaux : "En pénétrant sur ce territoire vous vous engagez à...", des assurances pour tout et n'importe quoi, des packages "state-like"... C'est l'époque des excès dont tout le monde se souvient : la famille condamnée à payer le nettoyage de la voiture qui avait écrasé un de leurs membres, sous prétexte que le tribunal ne reconnaissait que les dégâts matériel, la petite rixe de bar qui dégénéra en combat de rues entre cinq agences de sécurité différentes. Mais si tous ces excès furent aussi médiatisés, c'est qu'ils restaient l'exception. Dans l'essentiel, la plupart des arrivants respectaient les lois et les usages de leur Etat d'origine, et beaucoup de quartiers se retrouvaient à embaucher une compagnie de sécurité et à imposer des règles de base pour que les habitants s'y sentent en sécurité et viennent s'y installer. 
 
A la différence de beaucoup de zones à faible régulation, la présence corporatiste n'était pas très importante et surtout assez peu tournée industries lourdes. L'explication tient sûrement au relatif isolement de la Ville, certes située sur la nouvelle route de la soie, mais loin de de la mer et des gros hubs de logistique. Au lieu de ça, les entreprises et corpos utilisaient elles aussi la Ville comme un laboratoire. Quelques laboratoires de recherche de pointe furent installés, dégagés des contraintes bioéthiques imposées par la plupart des Etats. D'autant plus que l'opinion publique internationale considérait globalement que "s'ils sont allés vivre là-bas c'est qu'ils acceptent le concept". Ceci permettait de faire des émissions télés extrêmes sans ternir son image, ou de tester des produits sur la population locale sans se faire taxer de néocolonialisme.
 

    3. La régulation criminelle

L'absence de régulation faisait craindre à beaucoup le pire au niveau criminel. La réalité fut plus complexe que ça. Certes, la ville devint rapidement une plaque tournante pour le trafic de nombreux biens et services illégaux partout ailleurs, mais ces business n'impactaient pas vraiment la vie au quotidien pour ceux qui n'y participaient pas. Des organisations criminelles y construisirent des laboratoires pour la R&D de drogues (on oublie souvent qu'ils furent les premiers à investir en masse dans ce qui devint les domes hydroponiques des Jardins qui nourissent aujourd'hui la Ville) et quelques ateliers pour la production d'armes, d'explosifs et de cyberware militaire mais tout ceci se faisait assez peu différemment de la manière dont les corporations installaient leurs propres usines. Il y avait même assez peu de conflits entre les différents groupes. A vrai dire, la plupart des installations étaient le fruit du travail de locaux recrutés par une organisation pour développer le business. Les quelques soldats envoyaient sur place se contentaient de suivre l'avancement du travail et de protéger les installations.
 
L'insécurité quotidienne était assez paradoxale : à l'annonce du projet, de nombreuses milices et entreprises de sécurité se ruèrent sur l'opportunité, si bien que le marché fut saturé. Chacun s'employa alors à s'imposer, proposant des mois de protection gratuites avec des patrouilles à chaque coins de rue, tant et si bien que l'insécurité venait plutôt des conflits entre ces milices que d'actes malveillants. Bien entendu, il restait toujours les quartiers défavorisés où des gangs et des mafias se formaient, pour la plupart importées de groupes déjà présents localement avant l'arrivée de la Ville. Mais ils n'étaient pas assez stupides pour tenter de s'opposer au milice, ni assez malins pour songer à les remplacer.
 
Le premier choc arriva avec les anciens seigneurs de guerre. Vous vous souvenez de quand j'ai dit que leur histoire ne s'arrêtait pas là ? Et bien voilà où elle reprend. Après avoir laissé derrière les restes de leurs armées, les seigneurs de guerre s'installèrent pour la plupart dans la Ville. Très vite, leurs vieilles habitudes reprirent le dessus et ils se mirent à monter des gangs violents et à s'imposer comme milices dans certains quartiers. Ils firent cependant rapidement face à la concurrence des sociétés de sécurité traditionelles. Plusieurs profitèrent de l'occasion pour proposer de "libérer" gratuitement des quartiers, en échange d'un contrat plus avantageux que le racket des seigneurs de guerre. Ces derniers décidèrent alors de changer de tactique et passèrent à la guérilla. Leurs hommes de main, et certains de leurs anciens soldats s'infiltrèrent un peu partout, sabotant les chantiers et faisant régner la terreur dans les quartiers qui refusaient de payer la protection, disparaissant avant que les milices ne puissent intervenir. Cette période fut à l'origine d'une profonde méfiance des expatriés envers les locaux. C'est à cette période que de plus en plus de chantiers firent venir des travailleurs d'autres régions, et notamment d'Afrique, lançant le mouvement qui mènera au Little Africa que l'on connait aujourd'hui.
 
    Le mouvement existait déjà, lancé par des Européens qui trouvaient plus facile d'exploiter des migrants Africains que des locaux qui avaient toujours la possibilité de repartir si les conditions ne leur convenait pas.
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Les seigneurs de guerre menaçaient à nouveau la Ville, et une fois de plus, ce fut Kolmogorov qui se chargea de résoudre le problème. A la tête de sa nouvelle société : Kolmogorov Global Businesses (KGB), l'ancien marchand d'arme annonça l'arrivée dans la ville de sa filiale de sécurité : Vory Security Services.
 
    Je suis toujours aussi fan de ce nom : "Voleurs Security Services".
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Dans son communiqué addressé aux différentes sociétés de sécurité, Kolmogorov fut direct : "Nous allons intervenir dans la ville dans les jours qui viennent, nous vous prévenons que nous ne reconnaitrons aucune autre autorité que la notre.". Il allia cependant le baton à la carotte en précisant qu'une fois l'intervention terminée, VSS ne ferait aucun démarchage auprès des clients des sociétés de sécurité. Pas étonnant : son objectif n'était pas de s'imposer comme milice, mais d'obtenir un monopole sur le racket des populations sans protections. Quelques jours après l'envoi de son message, Kolmogorov lançait l'opération. La légende veut qu'il utilisa des mortiers rachetés auprès des seigneurs de guerre pour détruire leurs villas. Ce qui est certain c'est qu'à la fin de la première journée, les seigneurs de guerre étaient morts. Le nettoyage continua ensuite pendant quelques jours. Les unités de VSS (pour la plupart des soldats du Vory et des mercenaires venus directement de Russie) débarquaient un peu partout dans la ville, semant la mort parmis les soutiens des seigneurs de guerre ainsi que tous les grands caids. La purge dura deux semaines et les troubles cessèrent aussitôt. Dans les mois qui suivirent, le KGB s'imposa en maitre dans tous les milieux hors protection et resta jusqu'à très récemment la seule véritable mafia de la Ville.
 
Tout ça nous mène jusque dans les années 2040. Neo City était bouillonnant d'activité, Night City prenant en partie le relais la nuit et la banlieue s'étendait de jour en jour. Le plateau devenait Little Africa, les Jardins grandissaient pour tenter de rendre la ville autosuffisante. Mais l'attention commençait à se tourner vers la Ville Nord où les enceintes des communautés alternatives laissaient peu à peu place à des emprises corporatistes, autour d'un centre commun qui allait bientôt devenir Europa. L'époque de la ville laboratoire prenait lentement fin. 
 

    4. La fin du début, et le début de la fin

Au cours des années 40, la Ville se mit à attirer de plus en plus l'attention des corpos. La proximité de certains ressources minières et la possibilité de développer et vendre des produits en cycles très court grace à l'absence de toute régulation permet le développement rapide de laboratoires de recherche de pointe, notamment dans des domaines tels que la nanotechnologie et le cyberware. Alors que l'attention Américaine porte plutôt sur l'Asie-Pacifique, les entreprises Européennes arrivent en masse. Mais si le personnel de pointe n'a aucun problème avec des déplacements temporaires pour la Ville, peu sont désireux de s'y installer. On est à l'époque où les policlubs se développent en Europe. L'un d'entre eux, formé principalement par des entrepreneurs présents ou désireux d'investir dans la Ville, décide d'acheter une grande parcelle au Nord de Neo-City. Son objectif : mettre en place un cadre pour accueillir les travailleurs temporaires. Europa, un quartier qui se veut recréer l'expérience d'une capitale européenne, jusque dans ses lois, voit le jour et grandit rapidement tandis que les laboratoires se multiplient tout autour.
 
Cette arrivée se fait au détriment de pas mal de communauté alternatives qui s'étaient lancées au début de la Ville. Certaines avaient déjà commencer à péricliter d'elles-mêmes, d'autres finissent par se dissoudre sous la pression des nouveaux acteurs qui ont bien envie de récupérer leurs parcelles ou de se débarasser d'une influence négative. Certaines d'entre elles quittent leurs parcelles pour se disséminer dans Neo-City et sa banlieue grandissante, ou à L.A pour les moins fortunés.
 
L'arrivée massive des capitaux européens et des travailleurs temporaire donne un coup de boost à l'économie de la Ville, mais en change profondément le visage. Le secteur tertiaire connaît un véritable boom tandis que le secondaire, autrefois très important, diminue rapidement. La population locale se fait difficilement à ce changement : la population diplômée voit les temporaires récupérer les postes les plus intéressants tandis que ceux qui travaillaient dans les secteurs primaires et secondaires voient l'activité se réduire alors que le rythme de construction de la Ville diminue. Ceci n'empêche pas certains de profiter de l'occasion pour monter des sociétés de service auprès des travailleurs temporaires dont certaines vont croitre très rapidement. Night City connaît alors un second souffle. Jusqu'alors, le quartier était essentiellement visité par des travailleurs relativement pauvres tandis que la population plus aisée préférait les clubs chics de Neo-City. L'arrivée des travailleurs temporaires change la donne. Des établissements haut-de-gamme voient le jour un peu partout le long du fleuve, proposant des loisirs parfois interdits dans les pays d'origine des temporaires. Bien souvent, c'est KGB qui est derrière. Et quand ce n'est pas le cas, il se rend vite maître de l'établissement par des manoeuvres aggressives. Ces opérations, ainsi que le comportement de certains clients désinhibé achève de donner au quartier sa réputation de lieu de débauche et de danger, mais le côté haut-de-gamme des établissements participe à l'enrober d'une touche de glamour.
 
Mais qui dit absence de régulation des laboratoires dit aussi absence de régulation de l'espionnage industriel ou du sabotage. Des entreprises rivales intègrent le concept très vite. Trop petites pour avoir leur propre activité d'espionnage, elles font plutôt appel à des sous-traitants. Toutefois, peu de sociétés de sécurité s'engagent sur le terrain : en vertu des accords que ces sociétés ont entre elles, elles seraient responsables devant un tribunal si un de leurs agents venait à se faire démasquer par une société rivale. Les clients se tournent alors vers des acteurs freelances. Le shadowrunning voit le jour dans la Ville. Au départ, les entreprises tentent de se protéger via des contrats avec des sociétés de sécurité. Les coûts s'envolent, et la plupart des acteurs décident alors de se mettre d'accord et de s'engager contractuellement à ne pas interférer sous peine de représailles. Organiser une run devient plus coûteux : il faut s'assurer qu'on ne remonte pas au commanditaire. La coopération entre les entreprises devient la norme, mais celles qui arrivent à utiliser judicieusement des runners de temps à autre réussissent à tirer leur épingle du jeu. Les runs deviennent donc moins fréquentes, mais aussi mieux payées. Les runners, anciennement des petites frappes, se professionalisent.  
 
Hors de ces excès, la Ville laboratoire s'est calmée. Certes, il y a toujours des nouveautés disponibles en avant première (si vous en acceptez les risques), mais au niveau social l'expérimentation est globalement terminée. Chacun a ses habitudes, les contrats et assurances sont rodées et les différents services ont appris à coexister. Le souffle de la nouveauté a perdu de sa force, tout comme les pubs de Ken Dalton ont fini par disparaitre. La routine prend le dessus. Les familles aisées quittent le centre de Néo-City pour s'installer dans les résidences fermées des banlieues, loin du tapage de Night City, sans pour autant être remplacée. Le centre se vide. Autrefois rutilant, il se fait vieux, mais personne n'est prêt à payer pour le rafraîchir. N'y restent que les grands bâtiments instiutionnels qui y avaient été bâtis : écoles, cliniques et centres commerciaux. Le quartier se retrouve principalement à accueillir les enfants et les jeunes pendant la journée. Les commerces locaux s'adaptent à cette nouvelle population, les étudiants profitent de la baisse des prix pour s'installer dans des appartements indépendants plutôt que de rester chez leurs parents. Le centre de Neo-City devient alors le terrain d'un mouvement de la jeunesse qui refuse de subir le sort de la génération précédente. L'état d'esprit est alors principalement de s'en sortir en construisant son propre futur, soit en travaillant et en s'imposant face aux corporations soit en instaurant un autre modèle de société. Des mouvements alternatifs chassés de leur territoire retrouvent vie. Mais en marge de ce mouvement global, certains jeunes se contentent de tourner le dos à la société et d'y vivre selon leurs propres règles. Beaucoup forment des groupes et zonent ensemble, parfois à moto. Des combats entre bandes éclatent, et finissent par devenir des habitudes et bien souvent à être codifiées. La culture "Délinquante" est née. Ce n'est alors qu'un phénomène minoritaire, et peu y portent attention. Pour beaucoup, ce n'est qu'une phase de la jeunesse. Et ils n'ont pas tort. Au bout de quelques années, les Délinquants, tout comme les autres jeunes finissent par rentrer dans le rang et rejoindre la société de leurs parents. 
 

    5. L'emballement

Les années 50 voient les tendances amorcées précédemment s'amplifier. 
 
Les mégacorporations commencent à investir rééllement dans la Ville. De nombreuses entreprises sont rachetées, d'autres doivent faire avec la concurrence de ces mastodontes, le marché se concentre. Le shadowrunning ne s'en porte que mieux. Les runners sont embauchés par tous les acteurs, pour des runs de plus en plus importantes. L'opposition se renforce, principalement du côté des mégacorporations qui ont les moyens de faire intervenir leurs troupes et la course à l'armement bat son plein. Les runners, plus rapides à s'adapter au nouveau matériel et aux nouvelles méthodes que les forces armées corporatistes, gardent toutefois toujours une longueur d'avance. Ils privilégient des approches qui leur permettent de jouer sur cet avantage : ils interviennent rapidement avec une grosse puissance de feu et partent avant que les troupes corporatistes ne puissent se déployer efficacement. Pour compliquer les enquêtes et éviter qu'on ne remonte à eux, ils prennent l'habitude d'impliquer le maximum d'acteurs. En raison de la complexité des contrats bilatéraux, les enquêteurs perdent énormément de temps à gérer chacun des acteurs, tandis que les assurances se renvoient la balle pour tenter d'obtenir compensation de dégâts collatéraux. Ces dégâts sont d'ailleurs de plus en plus importants, au fur et à mesure de la course à l'armement. Pour une partie de la population, ces destructions sont une sorte de vengeance contre les corporations qui ont petit à petit pris le contrôle de la Ville. Les runners deviennent alors des célébrités dans certains cercles.  
 
Il faut bien dire que pour la population locale, la situation ne s'est pas améliorée. Les temporaires sont devenus la norme et les enclaves sont de plus en plus coupées du reste de la Ville. Si Night City et Europa parviennent à tirer son épingle du jeu, l'activité de Neo-City se limite de plus en plus à subvenir aux besoins locaux et parfois fournir des services aux temporaires. Même la Fonderie périclite, tandis que les corpos installent leurs usines directement dans leurs enclaves. La population de L.A vit de plus en plus en cercle fermée mais peine à subsister de l'économie locale. Les mouvements alternatifs deviennent des mouvements contestataires.
 
Le changement est le plus visible au sein de la jeunesse : le mouvement des années 40s n'a eu au final que peu d'impacts. Des leaders se sont démarqués et ont pour certains intégré des corpos pour d'autres été nommé ici et là à des postes importants, mais pour le reste, ils ont fini par se résigner ou, pour une minorité, rejoindre un des mouvements alternatifs. Au fur et à mesure des années, la jeunesse change d'idéaux et de héros. Les runners, les truands de Night City et les Déliquants fascinent. Si le nombre de jeunes à virer déliquents n'augmente pas tant que ça, le mouvement devient de plus en plus populaire. Et contrairement à ce qui se faisait auparavent, ils sont de plus en plus nombreux à ne pas quitter ce mode de vie.
 
Seule petite exception dans ce climat morose : la jeunesse de L.A. Tout comme Neo-City quelques années auparavent, L.A voit se première génération d'enfants nés sur place atteindre l'adolescence voire pour certains l'âge adulte. Jusqu'ici, les communautés de L.A étaient regroupées en fonction de l'origine des habitants. Elles avaient gardé leurs cultures et leurs traditions. Mais la jeunesse s'est mélangée assez vite et ne se retrouve pas forcément totalement dans la culture de leurs parents. Inspiré par le style Afro-flash, qui prend alors de la popularité dans le monde extérieur, ils crééent leur propre identité, surnomée simplement "l'Afro". On en est alors encore à un mouvement purement culturel qui ne se préoccupe pas rééllement de politique et qui sera repris par certains habitants de la Ville, créant de nouveaux ponts entre L.A et Neo-City.      
 
Mais ce mouvement n'est qu'une petite bouffée de légereté dans une ambiance plus lourde. Runners, activistes, déliquants... à la fin des années 50, la violence semble monter de toutes part, quand bien même les statistiques ne confirment pas toujours cette impression. Des voix commencent à s'élever pour réclamer plus de sécurité, soutenues voire initiée par les sociétés de sécurité et des corporations qui voient le jeu des runner se retourner contre leurs intérêts ou qui craignent un soulèvement des activistes.
 

    6. Surenchère sécuritaire

Vers le début des années 60s, les initiatives sécuritaires sont de plus en plus nombreuses. Les sociétés de sécurité s'équipent de matériel militaire, des murs s'élèvent un peu partout, les résidences fermées se verrouillent. Ce n'est toutefois qu'en 2065 que tout bascule.
 
Depuis quelques années, les travaux sur les nanites, notamment dans la Ville, ont fait d'énormes progrès. En particulier, les nanites reprogrammables sont couplées avec un système d'intelligence artificielle distribué leur permettant de se reconfigurer d'elles-mêmes pour s'adapter à l'environnement. Ce concept va petit à petit s'imposer comme une véritable révolution dans la plupart des secteurs de pointe. Les modifications corporelles se voient avantageusement remplacées par des nanites à l'impact quasi nul sur l'essence et des performances parfois meilleures que celles de l'équivalent cyberware ou bioware, à plus forte raison lorsque le corps est traité pour en optimiser l'usage. Les decks peuvent reconfigurer leur matériel à la volée pour obtenir à chaque instant l'équivalent d'un processeur dédié au besoin courant... 
 
Certaines corpos testent ces technologies dans la Ville, notamment dans la course à l'armement face aux runners. Pour la communauté de runners, c'est un tournant. L'opposition reprend l'avantage, et de nombreux runners en font les frais pendant les premiers mois d'expérimentation. La technologie derrière ces nanites de nouvelle génération demande une infrastructure considérable et des mécanismes de protection de copie avancée compliquent d'autant plus les efforts pour les dupliquer en dehors des enclaves corporatistes. Reste la possibilité de passer par une corporation pour se fournir, mais ceci implique de se lier à vie à la corpo et de leur donner plus ou moins un accès assez complet à son corps ou son deck. Peu de runners sont près à le faire, nombreux sont ceux qui en font les frais. Pour ceux qui survivent, certains parviennent encore à s'en tirer grace à leur expérience, d'autres préfèrent se limiter aux runs les moins risquées, quitte à descendre leurs prétentions.
 
Si le monde du running est impacté dûrement par ces évolutions, le reste de la Ville en ressent assez peu les effets. Le vrai bouleversement arrive en 2064, lors du Crash 2.0. Comme toutes les grandes agglomérations, la Ville est touchée et la plupart des infrastructures sont mises à genoux. Délinquants et activistes y voient une opportunité à saisir, tout comme certains runners revanchards. La violence déferle dans les rues de la Ville, en particulier dans les enclaves corporatistes. Après deux jours et trois nuits de troubles, Petrsovksi Security débarque dans la Ville sous le nom de City Security Force. Cela faisait quelques mois que la corpo préparait une nouvelle police pour la Ville, et l'avait préparée à agir dans un environnement dégradé. La CSF intevient partout ou presque, principalement pour protéger les installations et la population. La CSF fait plusieurs victimes, mais toutes seront dépeintes commes des individus dangereux ou comme des victimes collatérales des "violences".
 
Une partie de la population acceuille la CSF avec enthousiasme. Au sein des corpos, les événements renforcent la position de celles qui, depuis quelques années déjà, réclamaient l'instauration d'une police globale. Elles décident alors de mettre en action leur plan et déclarent n'accepter de signer des contrats qu'avec des entités reconnaissant une force de sécurité unique comme police globale et impliquant la même contrainte à leurs partenaires. Le contrat de reconnaissance est assez complexe mais pour résumer, leur champ d'action se limite toutefois à deux choses : le "terrorisme" (dont la définition est suffisamment lâche pour couvrir beaucoup de choses) et le pouvoir d'enquêter librement sur une affaire (de "terrorisme" ou une affaire confiée par un client) impliquant des parcelles différentes. C'est un peu à l'échelle de la Ville ce que le FBI est à l'échelle des UCAS. Le tribunal est quant à lui au choix du client ou, dans le cas du terrorisme, séléctionné par appel d'offre auprès de tribunaux répondant à certains critères.
 Au vu des circonstances, la CSF est rapidement désignée comme la force de sécurité en question. L'accord remporte l'adhésion des corpos et des quartiers les plus riches. Les autres suivent rapidement, obligés de signer pour continuer de subsister. L'anarchie devient une minarchie.
 
 Pour la majorité de la population, l'impact de cette décision est assez faible. Certaines anarques ou traffics qui profitaient de failles dans les relations inter-parcelles sont combattues un peu plus efficacement, mais en dehors de ça, peu sont directement impactés par les intereventions de la CSF. Malgré tout, les forces de la CSF rassurent et diminuent le sentiement d'insécurité. Pour les runners, l'impact est beaucoup plus lourd. Les "stormtroopers" de la CSF sont tous nanités. Ils se déploient rapidement partout dans la Ville et peuvent poursuivre les poursuite et les enquêtes sans se soucier des contrats locaux. Non seulement les runners sont dépassés du point de vue matériel mais leur approche même ne fonctionne plus. Toute leur expérience devient quasiment inutile du jour au lendemain. De plus en plus de clients se tournent alors vers des runners extérieurs, la plupart nanités, dont l'approche est au contraire bien rodée pour ce genre de contexte. Certains runners ont refusé de se résigner, la plupart n'ont pas survécu. Les autres se sont retrouvés à se limiter à des opérations où le risque d'intervetion de la CSF est faible, agissant comme agents d'élite pour le KGB ou comme détectives privés. Ceux qui le pouvaient ont plus ou moins pris leur retraite ou lancé un autre business en fonction de leurs compétences et de leurs contacts.
 
 L'impact est tout aussi important pour les mouvements contestataires. De nombreux mouvements sont pris pour cible dans le cadre de la lutte "antiterroriste", soit en raison des actions commises dans les jours suivants le Crash, soit tout simplement parce que les corpos n'apprécient pas leurs actions. En gros, tout ce qui va à l'encontre du status-quo est combattu. Parfois directement, avec des arrestations, de la saisie de matériel. Parfois plus subtilement avec de l'intimidation ou de la guerre psychologique. Certains mouvements se transforment pour prendre une existence légale plus difficilement attaquable, souvent en lissant leur propos. D'autres deviennent plus clandestins, passant par la Matrice ou par des lieux plus difficiles d'atteinte pour la CSF. Beaucoup font en réalité les deux : une faction "modérée" d'un côté et un groupe clandestin de l'autre. Parfois toujours en relation, parfois en désaccord profond. A la surface, la contestation semble diminuer.
 
 Les Délinquants restent eux relativement protégés de la CSF. Tant qu'il n'y a pas de débordement en dehors de la sphère Délinquante, la CSF n'intervient pas. Les combats continuent d'avoir lieu comme prévu. Toutefois les leaders des quelques groupes qui commençaient à s'en prendre à la population ou aux installations sont vite arrêtés et jugés. 
 
 La deuxième moitié des années 60 semble donc voir la victoire des corpos. La Ville ne parait pas très différente d'autres cités-Etats tombés sous la domination corporatiste. Mais si la violence et la contestation sont maintenant moins visibles, elles n'en sont pas moins présentes. Et la Ville n'est pas encore au bout de ses surprises.
 

    7. Soubresauts

En 2068, la "purge" de la CSF touche à sa fin. Les seuls actes de violence qui font parler d'eux sont des troubles mineurs à Night City (ou la CSF tolère l'autorité du KGB et de VSS) ou à L.A (ou la CSF intervient assez peu), les combats entre groupes de Délinquants (qui n'attirent plus vraiment l'attention ni l'intérêt) et quelques actes isolés par des runners ou des activistes qui ne se sont pas encore faits au nouveau paradigme.
 
Tout ceci vole en éclat avec l'arrivée d'un gang de motards, les Bulgae. Mené par une elfe coréenne qui se fait appeler Chollima, le gang se met à attaquer des commerces dans Night City. Dans un premier temps, la CSF n'intervient que peu, considérant qu'il s'agit d'une affaire interne à Night City, que le KGB va régler. Non seulement les attaques ne cessent pas, mais les Bulgae se mettent à piller des usines de la Fonderie et à racketter des établissements un peu partout. Le gang ne fait passer aucun message, aucune revendication et il faut même attendre quelques semaines avant de connaitre le nom par lequel il se fait appeler, si bien qu'il est alors déjà connu sous un autre nom, attribué par les médias : les Banshees.
 
Deux ans plus tard, les Bulgae sont toujours là. Arrivant là où les algorithmes prédictifs ne les attendent pas et quittant les lieux avant que la CSF ou quiconque ne puisse intervenir. Il y a eu de nombreuses arrestations, plusieurs morts et blessés, mais le gang ne faiblit pas. Des nouvelles recrues remplacent les autres. Le gang n'a aucun territoire, aucun QG et semble totalement décentralisé, si ce n'est pour leur obéissance à Chollima. La leader est quant à elle une énigme : elle serait une Banshee ou un esprit libre, elle aurait, ou non, des liens avec le Jo-Pok. Elle serait une ancienne leader d'un gang de Délinquant, elle ne serait qu'une identité revêtue par différentes personnes... Les spéculations vont bon train mais rien n'a jamais été confirmé. Même le fait qu'elle soit elfe et coréenne est régulièrement remis en question, quoique ce sont les deux seuls éléments sur lesquels tous les témoins directs s'accordent.
 
Si certains groupes ont tenté de profiter du trouble semé par les Bulgae pour tenter de renverser le status quo, la CSF a été prompte à rappeler son efficacité. Parfois même un peu trop. Lors du moi de mai 69, la CSF rencontre son premier scandale suite à la mort d'un Délinquant de seize ans lors d'une intervention. La CSF n'en est pas à sa première victime même "innocente". Cela fait longtemps que le service communication de la CSF a fait passer l'idée que quelques exécutions sommaires et peut-être même parfois des dégâts collatéraux sont un moindre mal face à la violence des terroristes. Mais pour la première fois, la victime est ici un mineur issu d'une "famille normale". Dans un premier temps, la CSF tente de couvrir l'agent mais la vérité finit par éclater. La CSF décide toutefois de soutenir son agent, rejetant la faute sur les Délinquants. Si une certaine partie de la population partage cette opinion elle est loin de faire l'unanimité. Dès lors, la CSF sera vue avec de plus en plus de méfiance par certains habitants de la ville, et en particulier du Sud, et prendra auprès d'eux une réputation de "chiens d'attaque des corpos".
 
L'année 69 a vu aussi l'émergence d'une autre figure qui allait vite devenir un acteur majeur : Jata. Jata est un pur produit de L.A. Il fait partie de cette génération qui est née et a grandi sur le plateau. Lorsque le mouvement Afro apparait, Jata est déjà une figure montante du mouvement. Né de parents Wodaabe venus du Mali-Faso, Jata est un humain charismatique qui fut très vite repéré par des entreprises locales voulant tirer profit du mouvement naissant. Jata parvient alors à concilier les attentes des médias et le mouvement Afro original, utilisant sa position médiatique pour passer le message de LA mais lissant ce message suffisamment pour qu'il soit accepté et diffusé. La surprise est d'autant plus grande lorsque, deux albums et un film plus tard, Jata revient sur le devant de la scène avec un message bien plus aggressif. Pour lui, l'Afro ne peut plus se contenter d'être un mouvement culturel, l'Afro doit devenir un mouvement revendicatif, pour L.A mais pour le reste de la Ville aussi. Désormais trop populaire pour être écarté des médias du jour au lendemain, Jata parvient ainsi à faire retentir son message partout dans la Ville. Peu de temps après, la CSF tente de l'arrêter dans le cadre d'une enquête sur ses liens présumés avec un mouvement terroriste. Jata disparait alors de la circulation. Il est depuis insaisissable sans pour autant avoir abandonné la lutte. Devenu une sorte de héros pour une partie de la population de L.A et même plus généralement du Sud de la Ville, il apparait toujours lors des événements Afros sans que la CSF ne parvienne à lui mettre la main dessus. Beaucoup de rumeurs courent à son sujet et notamment sur le fait qu'il serait en réalité le pion d'un groupe plus ou moins occulte. Il est certain qu'il bénéficie d'une magie puissante, mais tout le reste n'est que conjecture.
 

    8. De nos jours

Et nous voilà aujourd'hui, en 2070, près de 40 ans après la fondation de la Ville. Neo-Shangri-La a bien changé. Personne n'ira nier que Neo-City a connu des jours meilleurs, mais les interprétations changeront grandement en fonction de votre interlocuteur. Il y a trois grosses catégories : ceux qui vous diront que les meilleurs l'ont emporté, ceux qui vous diront que les corpos ont faussé le jeu et ceux qui vont diront que c'est de la faute des fauteurs de trouble. 
 
En tout cas, le Nord domine maintenant clairement, vampirisant le Sud et ne recrachant de ses richesses que sur Night City, où elles finiront globlament dans les poches du KGB. Ca peut ressembler à n'importe quelle autre ville, mais c'est oublier une différence majeure : la population de la Ville a une culture d'autodétermination. Elle est habituée à choisir pour elle-même et elle est beaucoup moins formatée qu'ailleurs.
 
Alors où est-ce que tout ça va mener ? Deux camps s'opposent sur cette question. D'un côté ceux qui prévoient la révolte. Pour eux, la CSF n'est qu'une rustine qui va finir par lâcher. Pour eux, les Bulgae sont une première fuite. Tous ne s'accordent pas sur ce qui va suivre. Beaucoup s'imaginent une révolte populaire, mais même dans ce camp, peu y croient réellement. La majorité penche plutôt sur une "contre-attaque" du Sud qui ferait front commun aux corporations, menaçant de leur couper les infrastructures pour renégocier sur une nouvelle base, mais il existe d'autres variantes. De l'autre côté, on trouve ceux qui, au contraire, prévoient la résignation. Pour eux, la population du Sud a trop à perdre pour remettre en cause le status-quo. Ils imaginent soit une poursuite de la tendance, avec une disparaition des Bulgae et un retour au status-quo, soit tout simplement la marginalisation du Sud, au fur et à mesure que les enclaves corpos deviennent indépendantes et auto-suffisantes. Certains dans ce camp prévoient même le déclin d'Europa, alimentant une crainte déjà existante chez certains dans le quartier.
 
En tout cas, s'il y en a qui sont face à ce choix, ce sont les runners, les activistes et les délinquants. Les runners ne sont plus très nombreux. Les jobs non plus. L'arrivée des Bulgae a pu dynamiser un peu le secteur, mais les jobs corpos sont aujourd'hui pratiquement tous effectués par des extérieurs, les runners locaux étant, au mieux, utilisés pour appuyer une phase d'une opération. Si la tendance se poursuit, le marché ne pourra bientôt plus supporter les quelques runners restants. L'avenir des activistes dépend quant à lui de l'évolution de la population. Certains mouvements ont beau être assez bien implantés, ils ne parviendront à rien sans le soutien d'une grande partie de la population. Si la population se résigne, l'avenir de ces mouvements sera vite compromis. La situation des Déliquants est particulière : le mouvement n'a plus vraiment cette aura qu'il avait dans les années 50 mais ils sont toujours aussi nombreux à le rejoindre. En sortir est toutefois de plus en plus compliqué : les débouchés sont peu nombreux et peu attirants pour la population sans éducation supérieure dans son ensemble et c'est encore pire pour les anciens Délinquants. Mais pour ceux qui restent dans le mouvement, l'avenir n'est pas forcément brillant non plus. Difficile de s'établir dans des Ombres qui réduisent de jour en jour. Reste la possibilité de se faire exploiter par le KGB et servir de chair à canon face aux Bulgae ou de rejoindre les Bulgae. Certains ont tenté de former leur propre gang mais entre la concurrence des Bulgae et l'opposition de la CSF aucun n'a réussi à tenir longtemps.
 
En conséquence, ces trois milieux se mélangent et se confondent de plus en plus donnant un étrange cocktail. Entre le professionalisme des runners, la détermination des activistes et l'énergie des délinquants, le mélange a du potentiel. Suffisamment pour remettre en cause le status-quo ? Ca, seul l'avenir nous le dira. 
 

Géographie

 
Plan (moche) de la ville
 
La Ville est construite autour du Fleuve Jaune, dans une cuvette entre le plateau au Sud et les montagnes au Nord. L'été est chaud et pluvieux, l'hiver est terriblement froid et sec. Ce serait vivable entre les deux sans la pollution. Mais comme on dit chez nous "ça pourrait être pire, ça pourrait être Lanzhou". 
 
Au Sud, on trouve : 
Les docks : situé en aval du fleuve, la plupart du flux de marchandise passe par là, même si la route et le rail sont aussi employés. 
La Fonderie : la zone industrielle s'étend au Sud et à l'Ouest des docks. C'est là que se trouve la centrale à fusion de Shiawase qui approvisionne une bonne partie de la Ville, ainsi que pratiquement toutes les industries, légères ou lourdes, à l'exception de celles des enclaves corpos du Nord. Au Sud de la Fonderie on trouve les vieilles usines désafectées qui servent de logement de fortune à certains groupes isolés, comme les communautés goules.
Neo-City : L'ancien coeur de la Ville, Neo-City se découpe en trois parties. Au centre, la zone commerciale. Foisonnante d'activité dans le passée, elle subsiste essentiellement aujourd'hui grace aux écoles, hopitaux et autres services institutionnels qui y sont restés. La culture délinquante et la désaffection du quartier lui ont donné mauvaise réputation mais il reste tout à fait fréquentable. Il est encore relativement vivant le soir avec ses commerces nocturnes et ses rues bardées de néons qui arrivent toujours à rivaliser avec Night City. Autour de ce centre se trouvent les tours d'habitation de l'ancienne zone résidentielle, encore très densément peuplée, principalement par des familles de classe moyenne présentes depuis longtemps dans la Ville. Le troisième cercle est composé d'une zone résidentielle moins dense, découpée en mini quartiers couvrant une bonne partie du spectre des classes sociales.
Night City: coincée entre la Fonderie et Neo-City, Night City semble entièrement pensée comme un point de passage pour les travailleurs rentrant de l'usine. Ce n'est pas entièrement faux, mais c'est aussi là où vont, quoique de moins en moins, les temporaires. Quartier de détente archétypal, Night City est globalement sous la coupe du KGB quoique les Banshees sont de plus en plus aggressives dans le quartiers.
L.A : Little Africa, le regroupement d'habitations de bric et de broc construites sur le plateau au Sud-Est. Même si le sommet du plateau est principalement habité par des familles venues d'Afrique, les coteaux sont plutôt occupés par les premiers travailleurs chinois. On y trouve aussi des personnes d'autres nationalités, notamment de la région Indo-Pakistanaise ou de l'Asie du Sud-Est, mais il faut bien avouer que Little Africa n'usurpe pas son nom. A l'origine les habitants se regroupaient en fonction de leur peuple d'origine, mais avec le temps, et la croissance de la population de seconde génération qui a grandi sur place, une sorte de culture globale, fortement inspirée par le style Afroflash, y prend de plus en plus d'importance.
Les carrières : on en trouve un peu partout dans les montagnes au Sud de la Ville. Il n'en reste qu'une poignée en activité.
 
Au Nord :
Le Nord est plus moins séparé par le Sud par les ponts, dont l'accès est maintenant règlementé par les stormtroopers. Il est toutefois possible de passer par un ferry. A une époque, le Parc était une bonne passoire, mais le récent mur Nord du parc a largement compliqué les choses. 
 
Europa : Située en miroir de Neo-City, Europa a été construite pour ressembler au centre ville d'une capitale européenne. C'est ici que logent la plupart des temporaires, qu'ils trouvent la plupart des services dont ils peuvent avoir besoin et c'est aussi ici qu'ils travaillent si leur corpo n'a pas d'enclave locale. On y trouve aussi quelques résidents, principalement Japonais et Occidentaux, et pour la plupart issus de milieux aisés. Europa se prétend aussi le centre culturel de la Ville, et c'est sûrement vrai pour ceux qui n'osent pas mettre les pieds à L.A et pour qui la culture se limite aux musées et aux oeuvres classiques. Mais ce qui distingue surtout Europa des autres quartiers, c'est qu'il s'agit d'un quartier régulé par un gouvernement traditionnel.
 
    Europa n'est pas, comme beaucoup le pensent, une enclave dissimulée de Saeder-Krupp. C'est un véritable nid d'espions par contre. 
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Les enclaves corpos : tout autour d'Europa s'étendent les enclaves corpos. Le nom est un peu un abus de langage puisqu'il s'agit simplement de propriétés corpos où, comme partout dans la ville, le propriétaire définit ses propres règles. Certaines vont être de véritables enclaves quasiment coupées du monde mais d'autres vont être de simples bureaux ou même des magasins ouverts à tous.
 
    Il y a toujours quelques communautés qui ont leur terrain au beau milieu de tout ça. Beaucoup ont revendu au moment où les prix flambaient et se sont réinstallées dans le Sud, voire ont disparu, mais certaines ont décidé de rester. La plupart n'ont pas de contrat avec les stormtroopers, ce qui les emmerde bien d'ailleurs.
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Mount Success : La montagne Nord de la Ville accueille les villas des habitants les plus riches. On raconte que la montagne cache tout un tas d'excentricités, et on a sûrement raison.
 
A l'Ouest : 
Le Parc : Situé de parts et d'autres du fleuve, le Parc est une anomalie dans la Ville. Tout vient d'une petite parcelle, située au Sud au centre du park actuel, qui appartenait alors aux filles de Gaïa, un mouvement féministo-environmentalisto-magique. Les Filles de Gaïa voulaient monter un projet de communauté autosuffisante vivant en harmonie avec la nature en employant la magie pour garder les avantages de la technologie sans les inconvénients. Elles firent pousser en un rien de temps une véritable forêt là où on ne trouvait auparavant que des herbes hautes. Cette transformation en se limita pas à la parcelle, et les terrains autours Il est difficile de savoir exactement ce qui fit disparaitre la communauté. Elle était déjà le centre de très nombreuses rumeurs à l'époque, et le temps n'a fait que les accroitre. Toujours est-il qu'à un certain moment, le bois des Filles de Gaïa se trouva abandonné. En l'absence de contrat de succession valable et sans héritier direct connu, le terrain fut remis aux enchères selon son contrat d'acquisition original. Une campagne fut montée pour financer un achat dans le but de conserver le terrain tel quel et en faire un parc. La campagne fut accueilli avec enthousiasme par une bonne partie des habitants de la Ville, mais le montant de la cagnotte était faible comparé à l'offre d'une corporation qui comptait bien récupérer des secrets magiques. Toutefois, face à l'opposition importante la corporation décida de faire un coup de communication en proposant de non seulement transformer la parcelle en parc public mais de l'étendre aux parcelles alentours et d'assurer la maintenance. Le Parc vit officiellement le jour peu après. Suite à divers rachats, il appartient désormais à Shiawase, mais il est resté plus ou moins le même depuis cette époque.
 
Les Jardins : En remontant le fleuve au delà du Parc, on arrive dans les Jardins. Des cultures, la plupart sous dômes, qui approvisionnent la Ville avec différentes variété de "soja". C'est aussi là que différentes organisations considérées criminelles un peu partout dans le monde expérimentent sur des cultures d'opiacés.
 
    Il y a aussi des trucs un peu plus louches que ça, qui profitent du fait qu'on peut planquer beaucoup de choses sous un dôme, et que certains approvisionnements qui pourraient attirer l'attention dans un autre cadre passent à peu près inaperçus dans le cadre de cultures.
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Aux alentours :
A vrai dire, pas grand chose. Plus loin au Nord, ce sont les montagnes, assez peu peuplées sauf d'animaux étranges et probablement dangereux. Au Sud, c'est pas beacuoup mieux, et plus loin l'Est et à l'Ouest, ce sont juste des terres arides, où toute ressource intéressante a été pompée. On peut par moments y croiser la "Hork", la "horde" de motards ork qui sillonne le corridor et vit du pillage des convois passant par la route de la sociales, ou de la faune sauvage, parfois éveillée et dangereuse.
 
    En réalité, la Hork vit plutôt de la chasse. Le pillage c'est pour se procurer certaines ressources qu'ils peuvent difficilement acquérir autrement. La Hork a pas mal grossi au fil des ans et attire même des orks d'un peu partout dans le monde. Certains craignent qu'un leader ambitieux en prenne la tête. 
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    Il y a régulièrement des rumeurs que tel ou tel groupe dans la Ville serait de mèche avec la Hork. Certains font commerce avec, soit pour leur vendre des trucs soit pour leur commanditer un job, mais aucun lien plus profond n'a jamais été établi...
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Les lois et les ordres

"Combien faut-il d'habitants d'Ancap Town pour visser une ampoule ? Ca dépend de ton contrat."
 
Le fonctionnement de la Ville est l'objet de beaucoup d'incompréhension, y compris parfois par certains habitants. Voici donc un petit topo pour aider les nouveaux arrivants.
 

La base

On prétend bien souvent que la Ville n'est soumise à aucune loi, mais c'est un peu rapide. Tout le fonctionnement de la Ville repose malgré tout sur deux concepts de base : 
 
1. La culture anarco-capitaliste. La Ville a été fondée dans une optique anarco-capitaliste. Quand bien même il est tout à fait possible (et certains l'ont fait) d'y installer un système totalement différent dans sa parcelle, la Ville a le concept ancap assez profondément ancrées dans sa culture. Ce concept (pour résumer): tous les droits découlent de la propriété privée. Chaque individu est seul maitre de lui-même et, par extension, de tout ce qui lui appartient. Il est le seul à pouvoir, à sa discrétion, transférer tout ou partie de ses droits sur sa propriété privée.
2. Les contrats initiaux de propriété : La Ville s'est construite sur les parcelles mises en vente par l'Oncle Wen. Par exemple, le Fleuve Jaune n'a toutefois été l'objet d'aucun contrat de vente. Le fleuve n'appartient donc à personne, ce qui permet à n'importe qui d'y circuler. La construction de pont est, dans les usages, autorisé et le pont est la propriété du constructeur. Toutefois, il est admis que le pont ne doit pas entraver le fleuve ni la circulation dessus. Aussi, les contrats comprenaient notamment une clause "d'abandon" qui faisait revenir la parcelle à l'oncle Wen au cas où le propriétaire disparaissait sans laisser d'héritier désigné.
 

Tribunaux, contrats et assurances

Comme on l'a vu, l'individu a tous les droits sur sa propriété privée. Mais dès que deux propriétés privées sont en contact (par exemple une personne A se rend sur le terrain d'une personne B), des conflits peuvent émerger. Si quelqu'un rentre sur votre terrain alors que vous n'en avez pas envie, il porte atteinte à votre propriété privée. Mais si vous cherchez à le déloger en lui bottant le cul, vous pouvez vous retrouver à porter atteinte à son corps qui est sa propriété privée. Comme il n'y a aucune loi pour décider la chose, ni aucune police pour faire respecter la décision, la situation peut vite dégénérer. C'est pourquoi trois mécanismes sont courament utilisés, souvent conjointement pour gérer ces conflits : les tribunaux, les contrats et les assurances.
 
Les tribunaux sont des sociétés qui offrent des services de jugement de conflits. Lorsqu'un différend vous oppose à quelqu'un, vous pouvez décider, d'un commun accord, de le régler devant l'un des nombreux tribunaux de la Ville. Chaque tribunal a sa propre approche, certains appliquent des lois prédéfinies, d'autres ne font que du cas par cas. Certains sont largement automatisés (comme le Juge Electronique de Renraku, qui va automatiquement calculer les préjudices en fonction des informations fournies), d'autres vont laisser l'appréciation à un juge ou a un jury et d'autres encore vont appliquer des principes très particuliers (comme le tribunal du plus offrant ou certains tribunaux religieux qui appliquent le jugement divin). Certains tribunaux sont punitifs tandis que d'autres sont compensatoires. Certains vont pratiquer la peine de mort, la zombification ou l'héritage de la peine, etc. etc.
Beaucoup des tribunaux vont avoir un moyen d'imposer leur sentences, la plupart du temps via un service de police (mais parfois aussi par d'autres moyens comme des accords avec des établissements bancaires). Quasiment tous les tribunaux, même les tribunaux compensatoires, vont avoir une peine pour le refus de l'autorité du tribunal, et celle-ci est généralement assez élevée.
 
    Un des premiers tribunaux de la Ville avait sorti le concept de la déchéance de propriété privée : l'idée c'est que dans son contrat avec l'individu, le tribunal s'engage à respecter son droit à la propriété privée. En refusant l'autorité du tribunal, l'individu rompt le contrat et le tribunal n'a plus à lui reconnaitre de droits. Le concept a pas mal plu et, quelques années plus tard, a mené au concept de la zombification, où le coupable est placé sous personafix pour le reste de sa vie et employé comme "zombie" par le tribunal.
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    A noter quand même que la plupart des tribunaux offrent un moyen de contester l'autorité du tribunal dans les règles (souvent en faisant appel auprès d'un autre tribunal parmi une liste de tribunaux reconnus)
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Faire intervenir un tribunal peut être un processus lourd et complexe. Pour éviter de le faire, ou pour simplifier le traitement du différend lorsque le tribunal est impliqué, il est très courant de passer par des contrats.  
 
Les contrats permettent d'établir des règles, un peu comme les lois, sauf qu'au lieu d'être appliquées à tout le monde, elles ne sont appliquées qu'entre les personnes qui s'engagent sur le contrat. Autrement dit, les personnes qui "signent" (le contrat peut être écrit comme oral) un contrat acceptent de limiter certains de leurs droits à la propriété privée. Par exemple je peux proposer un contrat à la personne qui vient sur mon terrain dans lequel je lui concède la possibilité de venir sur mon terrain si en échange il me concède la possibilité de lui botter le cul s'il le fait. La plupart du temps, le contrat va définir un tribunal qui sera chargé de juger de son application. De même, la plupart du temps une force de police pourra être autorisée à assurer le respect des décisions du tribunal, voire de l'application de certaines clauses du contrat. Selon les concepts ancaps, le contrat ne peut être imposé. Il faut qu'il soit approuvé par toutes les parties. En pratique la frontière est assez floue, beaucoup de tribunaux considèreront qu'un contrat accepté avec un flingue sur la tempe ne vaut rien mais accepteront un contrat imposé lors de l'arrivée sur un lieu ("En entrant ici, vous acceptez..."). Qaunt aux contrats d'interaction ("En intéragissant avec moi vous acceptez le présent contrat..."), ça dépend largement du tribunal, du contrat et des circonstances. 
 
    Si la Ville a adopté la RA bien longtemps avant le reste du monde, c'est qu'elle permet assez facilement de transmettre les contrats un peu partout à la ronde.
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Les contrats sont aussi employés par les tribunaux eux-mêmes mais aussi par les différentes forces de police afin de gérer les situations où deux tribunaux ou deux forces de police entrent en conflit. Globalement, la plupart de ces institutitions s'engagent à respecter les décisions des autres, ou encadrent la contestation selon des règles précises. 
 
Toutefois, les contrats en font pas tout. Vous avez beau avoir un contrat qui impose aux gens qui rentrent chez vous de ne rien voler, si quelqu'un vole en votre absence, vous ne savez pas qui trainer devant le tribunal. De même, votre contrat qui stipule que si on vous attaque vous pouvez poursuivre votre attaquant en justice risque d'avoir peu d'intérêt au moment où vous vous faites attaquer. Une solution est alors de vous offrir les services d'enquête ou de protection d'une police (puis les services d'interpellation) mais la solution la plus courante est le système d'assurance.
 
Le principe de base des assurances est de se faire compenser financièrement dans le cas d'une mauvaise expérience. Dans de nombreux cas, il est plus intéressant pour l'assurance de réduire le risque que cette expérience vous arrive afin de lui éviter d'avoir à verser cette compensation. C'est pourquoi une assurance en sécurité personnelle qui a beaucoup de clients dans un quartier va y effectuer des patrouilles. Elle fournira aussi probablement aux adhérents un panic button pour faire intervenir ces agents en cas de problème, ainsi qu'un marqueur (la plupart du temps RA, mais des tags holos ou des accessoires de mode se font aussi) pour dissuader les aggresseurs. Si les assurances de sécurité personelle sont les plus courantes, il en existe pour tout et n'importe quoi et beaucoup sont proposées en packages pour couvrir un spectre assez large. Des exemples courants sont des assurances santé, des assurances contre la fraude (aucune loi n'est là pour vous protéger d'un faux médecin ou d'un restaurateur peu scrupuleux), etc.
 

Structuration

Dans de nombreux domaines, on finit souvent pas observer une certaine structuration des acteurs. Presque toujours, cette étape commence par l'établissement d'accords globaux entre les acteurs permettant leur coexistance. C'est ainsi que les tribunaux vont gloablement accepter de reconnaitre les jugements prononcés par d'autres tribunaux, sauf dans le cadre de procédure d'appel ou de recours, et même dans ce cas là tout est fait selon les accords. C'est aussi ainsi que les milices ne vont pas se taper dessus ou que les techniciens ne sabotent pas les câbles des concurrents quand ils effectuent une réparation... En tout cas en règle générale.
 
Ensuite, en fonction des domaines et/ou des lieux, la structuration peut prendre différentes formes :
 
- Concentration : Une poignée d'acteurs émerge du lot, soit parce qu'ils sont plus efficaces (que ce soit dans leur boulot ou juste en communication) soit parce qu'ils ont plus de moyens (notamment les gros acteurs corporatistes). Plus ils grandissent et plus ils deviennent incontournables et le phénomène s'auto-entretient. Au final, il n'existe qu'une poignée d'acteurs, qui vont parfois s'accorder plus ou moins officiellement pour se partager le marché (et profiter au maximum, au détriment des clients). Les approches privilégiées par ces acteurs s'imposent alors aux clients.
 
- Médiation : Neo-City doit beaucoup à NSC (Neo-City Services). Si la boite qui avait lancé, il y a bien longtemps, la première version de l'annuaire de service a disparu depuis longtemps, son produit existe toujours, sous une quantité de variantes mais qui suivent le même fonctionnement. Vous avez besoin de quelque chose ? Vous demandez à NSC et il vous propose un des nombreux acteurs qui peuvent vous aider, voire il en choisit un au hasard (ou pas, selon la version que vous avez). Ceci permet à quantité de petits acteurs de survivre encore aujourd'hui, et mène à une approche principalement centrée sur des contrats ad-hoc pour des prestations uniques.
 
    NCS est vraiment un OVNI : le système est bourré de failles que tout le monde essaye d'exploiter pour s'imposer, sans compter toutes les arnaqueurs qui profitent du fait que NSC n'offre absolument aucune assurance en cas de problème avec la prestation. Et pourtant, la plupart du temps, ça marche. Mieux vaut quand même apprendre à différencier les prestataires sérieux des arnaqueurs.
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    Il y a toujours du monde pour suggérer que le système expert derrière NCS a évolué en IA mais rien n'a jamais été prouvé. Ceci dit, le système est si bordélique qu'il est difficile d'appréhender tout son fonctionnement.
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- Package : L'individu passe par un intervenant, ou une poignée, qui lui fournit un package complet répondant à ses besoins, souvent sous la forme d'assurances. Celles-ci sont parfois basées sur le concept de médiation vu précédemment à la différence que le médiateur ne recense que les acteurs ayant signé un contrat garantissant certains critères, lui permettant de couvrir le client en cas de problème. C'est l'approche de beaucoup de temporaires et c'est ce qui fait le business de beaucoup de monde à Europa. 
 
    Certains Etats imposent même à leur ressortissant de prendre un package (parfois parmi une liste) en cas de séjour dans la Ville.
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- Imposition : Certains quartiers de la Ville imposent plus ou moins des contrats. Plus exactement ils accordent des droits (en premier lieu le droit d'être présent sur la propriété privée du quartier) et des garanties en échange de l'acceptation de contrats. Au final, ça revient un peu à un système de loi. Dans certains cas le propriétaire est unique, dans d'autres cas plusieurs propriétaires peuvent s'être mis d'accord (on retrouve beaucoup ça dans les résidences fermées de la banlieue de Neo-City), ou alors le quartier était propriétaire orginal et a vendu des parcelles en mettant le respect des lois du quartier dans le contrat de vente. Il y a aussi des cas où le "quartier" est une entité composée d'un regroupement de différents acteurs (voirie, propriétaires des canalisations/câbles/etc.) qui se sont mis d'accord pour ne fournir leurs services qu'à ceux qui acceptent un certain contrat. 
 
Dans tous ces quartiers, le non-respect des lois est différemment considéré. Certains vont autoriser mais exiger un paiement, ou n'accorder que des droits très restreint, d'autres vont interdire l'accès et recourir à la force pour expulser les contrevenants. 
 
- Historique ou culturelle : Certains coins de la Ville sont peuplées par des populations venant de la même origine et possédant la même culture. Ils ont l'habitude de faire affaire ensemble ou de résoudre leurs différends selon les traditions culturelles et fonctionnent toujours pareil. On trouve cette approche dans la plupart des coins de L.A mais aussi dans des quartiers Chinois ou Japonais. On pourrait même arguer qu'Europa n'est autre que l'équivalent occidental. Dans ce cas la structuration est souvent très rapide et naturelle, quoiqu'elle arrive parfois au bout d'une lutte interne entre différents acteurs.
 

Conclusion

Tout ça c'est bien beau, mais c'est la théorie. En pratique, c'est du rapport de force. Vous êtes riches ? Vous pourrez toujours vous arranger. Vous êtes pauvres ? Vous allez vous faire exploiter par un plus riche. Parfois vous pourrez vous en tirer pas trop mal pour des raisons culturelles, historiques ou personelles. Mais l'anarcho-capitalisme, c'est tout simplement la loi du plus riche.

TLDR

Un petit exemple de comment tout ça peut fonctionner :
- Les restaurants ne sont soumis à aucune obligation sanitaire et aucune institution ne viendra leur chercher des noises s'ils empoisonnent les gens. Pour limiter le risque, vous avez donc plusieurs options : 
1. Utiliser un service qui aura certifié le restaurant. Il en existe pas mal, plus ou moins exigeants (mention spéciale à "Joe J'en-suis-pas-mort" qui certifie les restaurants en échange d'un repas qui ne le tue pas), certains gratuits (donc souvent payés par le restaurant) d'autres payants (qui peuvent malgré tout être aussi payés par le restaurant, notamment pour les organismes de certification les plus prestigieux). Ces services peuvent être sous-tendus par des contrats entre l'organisme et le restaurant.
2. Passer par un contrat, le plus souvent proposé par le restaurant, qui permet un dédommagement en cas de soucis et/ou impose des règles d'hygiène au restaurant.
3. Avoir une assurance, qui couvre les éventuels problèmes si jamais vous allez dans un restaurant partenaire (qui sont donc à priori assez safe)
4. Si le restaurant est sur un terrain loué ou prêté, le propriétaire (par exemple le quartier ou le centre commercial où il se trouve) peut n'autoriser le restaurant à ouvrir qu'en échange de la signature d'un contrat garantissant le respect de certaines règles d'hygiène. Et quand bien même le restaurateur est propriétaire de son restaurant, le propriétaire du quartier peut aussi lui forcer la main en lui refusant toute utilisation des ressources du quartier tant qu'il n'a pas signé le contrat.
5. Aller dans le restaurant que vous connaissez bien, tenu par quelqu'un en qui vous avez confiance pour une raison ou une autre.
 
    Et la question habituelle : si je suis un runner/délinquant comment je fais ? Il n'y a pas de réponse toute faite, mais :
    - En fait de manière générale, vivre sans contrat ni assurance c'est un peu comme vivre en tant que SINless dans la plupart des barrens. Aucune loi ne sera là pour vous aider.
    - Par contre, culturellement, il y a pas mal de commerces, même dans les moins cleans, qui vont proposer des contrats. Beaucoup sont plus des arnaques qu'autre chose, certains sont corrects, mais au final il faut bien avouer qu'ils ne changent rien : si une des parties ne se montre pas digne de confiance elle risque d'y perdre les genoux (ou plus) que ce soit contractuel ou non.   
    - Evitez les packages et les assurances habituelles. La plupart du temps elles auront des clauses qui vous éjecteront. Par exemple pas mal d'assurance sécurité restreignent le port d'arme, ou peuvent être rompues par l'assureur s'il considère que vous avez trainé dans des activités non tolérées par la police d'assurance (qui couvrent pas mal de trucs de runners). C'est valable aussi pour pas mal de contrats, qui ont des clauses similaires.
    - En revanche, en fonction de la situation vous pouvez utiliser des services ou des contrats ad-hoc efficacement. Vous ne pourrez pas faire intervenir une milice pour vous défendre d'une autre, mais vous pouvez demander un enlèvement de déchets pour boucher une route ou pour vous infiltrer quelque part.
    - Vérifiez les "lois" des différents coins où vous vous rendez. Certains coins vous couvriront et vous permettront de faire un rendez-vous en ayant un service de sécurité plus ou moins gratuit, tandis que dans d'autres le service de sécu ne bougera que pour sauver leurs clients.
     - Dans la même veine, les accords entre les milices peuvent parfois vous porter secours. C'est moins vrai depuis que les stormtroopers peuvent faire leurs cowboy n'importe où, mais avant vous pouviez profiter du fait que certaines polices abandonnaient leurs poursuites ou n'ouvraient pas le feu dans certains quartiers, ou que les assurances allaient se renvoyer la balle pour éviter de payer la facture et que du coup personne ne mandaterait une enquête avant très très longtemps.
    - Que valent les contrats du KGB ? Le contrat de base n'est là que pour encader le racket et l'esclavage, mais les assurances VIP peuvent valoir le coup, si vous en avez les moyens. Attention toutefois, ils ne respecteront leur part du marché que tant qu'ils n'ont pas une possibilité qui rapporte mieux.
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    En fait c'est précisé dans le contrat. Perso j'adore leur service récent qui calcule en temps réel les dépenses engagées de leur côté et le coût estimé des dégâts collatéraux.
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    Si la plupart des contrats et assurances risquent effectivement de sauter à la première occasion pour un runner, vous pouvez très bien assurer vos proches ou même avoir une identité officielle assurée que vous séparez de votre identité de runner. C'est ce que font les jeunes, probablement en mirroir de ce qu'ils font avec des SINs dans les autres villes.
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Who's who

Voici un petit tour d'horizon des grosses figures mais aussi des diverses populations qu'on peut croiser dans la Ville.
 
Déjà quelques statistiques :
 
Population globale (estimation) : 700 000 personnes dont environ 300 000 locaux, et 400 000 temporaires, dont environ 250 000 "résidents" et 150 000 "de passage"
 
 
Estimations par quartiers :
 
Neo-City : 300 000 (240 000 locaux et 60 000 temporaires)
 
Night-City : 50 000 (40 000 locaux, 10 000 temporaires)
 
Europa : 200 000 (40 000 locaux et 160 000 temporaires)
 
Enclaves corpos : 100 000 (essentiellement temporaires)
 
L.A : 40 000 (essentiellement locaux)
 
Autres : 10 000
 
 

Corpos

AAA

La présence corporatiste de la Ville s'est faite au fur et à mesure quoique globalement plutôt sur le tard, comparé au reste du monde. Il n'empêche qu'aujourd'hui, beaucoup de mégacorpos sont bien installées. Bien entendu, toutes les mégacorpos vont avoir des présences un peu partout, notamment dans les secteurs bancaires et financiers ainsi que les assurances. Ne sont donc listées ici que les implantations notables :
 
Ares Macrotechnologies: Le géant Américain est assez peu présent dans la Ville, relativement parlant bien entendu. La seule présence significative est celle de la branche Global Entertainment qui utilise la Ville pour deux usages. Le premier est le test de nouveaux produits. La proximité de mines et de la route de la soie permettent un approvisionnement rapide en matières premières, l'absence de régulation permet de raccourcir le processus de création et la population cosmopolite mais globalement urbaine et technophile leur permet de tester sur divers échantillons. Le deuxième usage est le tournage de SIMs et d'oeuvres tridéos qui seraient légalement répréhensibles ou éthiquement mal considérés s'ils étaient faits ailleurs. Si Ares Global Entertainement peut s'affranchir assez facilement des régulations, l'image de marque peut toujours en pâtir. La réputation de la Ville permet d'éviter ce soucis, les clients considérant que "les gens qui vivent là-bas ont choisi".
 
Ares a tendance à faire appel à des temporaires mais s'est montée des équipes locales au cours du temps. Si les temporaires ont tendance à résider dans les enclaves ou à Europa, de nombreux locaux préfèrent Neo-City, où ils trouvent cet esprit de liberté censé faire partie des valeurs de la corpo. Les cadres supérieurs d'AGE sont notamment connus pour occuper des lofts au sommet des tours résidentielles de Neon-City.
 
Aztechnology: A première vue, Aztechnology n'est présente que via quelques usines chimiques et labos biotech, mais la réelle présence d'Aztechnology est à la fois discrète et pervasive. Le petit caviste d'Europa qui propose des vins de petits producteurs Français ? Aztechnology. L'épicerie Coréenne où vous trouvez vos bonbons au melon ? Aztechnology. Le petit vendeur de Bissap de LA ? Aztechnology. Les locaux comme les temporaires veulent tous retrouver les produits de chez eux, et nombre de petits commerçants se sont établis pour répondre à ce besoin, passant par leurs fournisseurs. Aztechnology a compris très tôt qu'il y avait là un marché énorme, et propose donc à ces commerçants de bénéficier du soutien de la chaîne logistique de la mégacorpo, ainsi que de diverses assurances en échange d'un pourcentage. Ils ont ainsi réussi à avoir des accords avec la quasi-totalité des petits commerces, depuis le haut-de-gamme d'Europa jusqu'au vendeur de rue de L.A. Il n'y a que le marché asiatique, et particulièrement Chinois, qui présente encore un taux de conversion assez faible. En plus de ceci, Aztechnology possède aussi un certain nombre de tribunaux "tribaux", assez populaires chez certaines populations immigrées. Aztechnology est une des rares méga-corporations à recruter des locaux, ce qui lui donne une assez bonne réputation dans la Ville. Les employés locaux sont toutefois sous la coupe d'une poignée de managers envoyés par la maison mère. Surnommés les "Jaguars" ils sont pour la plupart des figures connues de la Ville, notamment par leurs activités mondaines et certaines rivalités parfois très publiques.
 
    Les Jaguars ne sont pas tant des managers que des "agents" d'Aztechnology. Certes, ils vont manager des équipes, mais certains ont déjà fait du sale boulot eux-mêmes. Le genre de mec qui peut aller tout seul scarifier un commerçant qui a tenté d'arnaquer la corporation le matin et aller à l'ouverture de la nouvelle saison de l'Opera d'Europa le soir.
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    Comme partout, des rumeurs circulent sur des activités plus louches d'AZT. Mais vu ce que certains se permettent dans la Ville, ce serait surprenant qu'AZT se cache pour mener les leurs.
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    Attention avec les tribunaux tribaux : quand bien même AZT va normalement rarement intervenir dans le fonctionnement d'un tribunal, ils peuvent le faire s'ils y ont un intérêt particulier. Des runners qui pensaient être tranquilles à L.A ont eu une mauvaise surprise quand un escadron d'ACS leur est tombé dessus pour les trainer devant un tribunal tribal pour l'occupation illégale d'un terrain la plus chère que L.A ait jamais connu.
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EVO Corporation: Yamatetsu est arrivée assez tôt dans la Ville et a très vite décidé d'y installer des laboratoires de R&D dans les bio et nano technologies et n'a pas cessé depuis d'utiliser la Ville comme un laboratoire. Une bonne partie des managers locaux d'EVO sont des locaux recrutés dans les premières années de la Ville, mais la corpo s'est tournée de plus en plus vers des temporaires au fil des années. La culture corporatiste d'EVO est assez peu marquée chez les employés de la Ville, à l'exception de l'obsession pour les augmentations. Sous une pression constante de rester à jour, ils sont nombreux à se ruer vers les derniers prototypes qui n'ont pas encore passé les tests nécessaires ailleurs dans le monde, et la corpo a connu plusieurs fois des remaniements importants lorsqu'une nouvelle augmentation se révélait entraîner des dysfonctionnements majeurs.
 
Lorsque le mouvement Afro s'est mis à prendre de l'ampleur, EVO a tenté de le récupérer en créant le mouvement "Toutcouleur" en mettant à la tête un influence Afro issu d'une famille Toucouleur et en essayant d'étendre le mouvement à tous, et pas juste à la population Africaine de L.A. Cette récupération fut rapidement décriée par la plupart des activistes du mouvement Afro, qui pointaient notamment le fait qu'utiliser le nom d'un groupe ethnique dans le cadre d'un mouvement qui s'en distancie et le fait de dissoudre les problématiques Afro en étendant le mouvement à des populations avec d'autres problématiques. En conséquence, une bonne partie de la population de L.A se méfie du message d'ouverture d'EVO.
 
    EVO propose ses propres tribunaux, qui permettent à la corpo de tester des technologies de "réhabilitation assistée technologiquement". Ils vendent aussi ces services là à d'autres tribunaux comme d'autres vendent leur services carcéraux.
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Horizon : La présence d'Horizon dans la Ville se voit dans deux domaines : les médias (la plupart des médias appartiennent à Horizon ou passent par des services d'Horizon pour effectuer leur travail) et le financement de startups. Horizon finance de nombreuses petites entreprises locales prometteuses. Beaucoup de petites boites de la Ville ont pour espoir de voir la corpo rentrer dans leur capital et c'est effectivement un des seuls moyens pour les petits business de pouvoir grossir au delà d'une certaine taille. Quand bien même Horizon prétend laisser les entreprises évoluer à leur guise, dans les faits, elles finissent souvent par adopter une culture très proche de celle de la mégacorpo (quand ils ne l'avaient pas avant même l'entrée d'Horizon dans leur capital) et par embaucher, en permanents ou comme consultants, des "rockstars" de la corpo. Et quand bien même les employés sont des locaux, ils ont tendance à graviter autour du microcosme Horizon. Les "zonés", comme on les surnomme, se regroupent souvent dans les mêmes quartiers, menant à une "zonification" : installation de commerces populaires auprès des zonés (souvent des marques appartenant à Horizon), hausse des loyers, départ des populations défavorisées précédemment installées dans le quartier. De manière générale, les zonés se mêlent peu avec le reste de la Ville, préférant rester dans leurs quartiers. En conséquence, ils ont assez mauvaise réputation chez une bonne partie du reste de la population locale, avec un mélange de jalousie et de mépris.
 
Mistuhama Computer Technologies : MCT est un des plus gros acteurs corporatistes de la Ville. Si beaucoup pensent tout de suite aux stormtroopers de la CSF, la présence de MCT est plus profonde que ça. Une bonne partie de l'infrastructure de la Ville, des routes aux canalisations en passant par les câbles et une bonne partie des équipements urbains sont l'oeuvre de MCT ou de l'une de ses filliales. En plus de ça, la corpo et plusieurs de ses filliales possèdent plusieurs enclaves. Chez les anti-corpos de la Ville, MCT est, avec Monobe, l'avatar le plus manifeste de la domination corporatiste. Elle est à l'inverse une garantie de sécurité et de sérieux pour les autres. MCT emploie aussi bien des locaux que des temporaires et ce à tous les niveaux. Les employés Mitsuhama sont invités à s'intégrer dans la Ville, même si la loyauté envers la corpo passe avant tout. Si on peut trouver des bureaux de filliales de MCT dans Neon-City, tous les business les plus importants ou sensibles sont dans une enclave.
 
    MCT a un tribunal. Vous n'avez pas envie d'être jugé par le tribunal de MCT.
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NeoNET : Novatech, Transys et Erika étaient des noms très connus dans la Ville avant la formation de NeoNET. La Ville a toujours été pour ces trois corpos un terrain privilégié pour tester de nouveaux réseaux et de nouveaux services matriciels. En conséquence, NeoNET est très présente et encore, dans de nombreux cas, sous les trois noms distincts. Une bonne partie de la Matrice de la Ville repose sur du matériel et du logiciel NeoNET, et la corpo possède aussi de nombreux laboratoires de pointe ainsi qu'une université (Neo-U) renommée. On retrouve pas mal d'employés Transys et Erika chez les plus anciens habitants d'Europa tandis que ceux de Novatech ont plus tendance à résider à Neo-City. Historiquement et culturellement, NeoNET est largement implanté dans les enclaves corpos, mais ces enclaves ont tendance à être plus ouvertes que les autres, avec bien souvent des zones publiques plus ou moins fréquentées.
 
Renraku Computer Systems : Renraku est arrivée dans la Ville vers la fin des années 50, via des filliales difficilement traçables vers la maison mère qui travaillaient sur des projets utilisant les technologies volées à Fuchi. Renraku fit venir de nombreux spécialistes, qui se retrouvèrent au fil du temps à travailler sur des sujets divers et à former un environnement d'excellence technique sur les technologies matricielles et sur l'IA. C'est dans ce cadre que la corpo lança un grand programme de récupération de données personnelles qui continue jusqu'à aujourd'hui et fait de Renraku la meilleure source de données sur les habitants de la Ville. La corpo est surtout connue dans la Ville pour son tribunal automatique surnommé "l'Electric Eye" qui propose un jugement rapide via un système expert avec accès à une très grande base de connaissance. En dehors de ça, la présence principale de Renraku tourne autour de laboratoires de pointe et d'usines de production de drones, lequelles sont toujours situées dans la Fonderie. Si les employés des labos sont quasi essentiellement des temporaires, qui vivent isolés dans l'enclave futuriste de Renraku, les usines proposent quelques emplois à des locaux.
 
Saeder-Krupp Heavy Industries : Le géant Européen est assez peu présent directement dans la Ville, mais son ombre flotte forcément au dessus d'Europa et des eurocorps. Toutefois, contrairement à ce que beaucoup pensent, SK n'est pratiquement pas impliquée dans la politique ou le financement d'Europa. La corpo se contente d'y envoyer des agents chargés de surveiller l'activité des eurocorps implantées dans la Ville de manière à pouvoir absorber les plus intéressantes le cas échéant. Quelques filliales de SK sont néanmoins impliquées directement dans les mines  
 
Shiawase Corporation : Une des premières méga corpos a s'être installée dans la ville, Shiawase y a notamment testé un de ses premiers réacteurs à fusion commerciaux. Depuis, Shiawase a installé pas mal de centres de R&D mais aussi de nombreux commerces et bureaux, en faisant un des premiers employeurs. A la différence des autres mégacorpos, Shiawase est beaucoup plus présente dans le Sud que dans le Nord. La plupart de ses bureaux, et même quelques centres de R&D sont situés à Neo-City, tandis que les usines sont dans la Fonderie. Shiawase fait travailler aussi bien des locaux que des temporaires et ceci à tous les niveaux. Les employés Shiawase se mêlent à la population locale, mais sont bien souvent très influencés par la culture corporatiste, formant une sorte de "clan". Shiawase est une des mégacorpos les mieux vues dans la Ville et son tribunal, qui cherche à trancher les différends en trouvant la solution la plus avantageuse pour les différentes parties, est assez apprécié pour résoudre les problèmes en bonne entente.
 
Wuxing Incorporated : Wuxing n'est pas particulièrement présente dans la Ville. Si elle l'est, c'est principalement via des filliales chinoises qui se sont installées dans la Ville pour leurs activités. Toutefois, depuis quelques années il semble y avoir un effort pour regrouper au mieux ces différentes entreprises et mutualiser au mieux ce qui peut l'être. En dehors de ceci, la Ville ne semble pas être particulièrement stratégique pour la mégacorpo, en dehors peut-être du fait qu'elle soit placé sur la route de la soie.
 

AA 

De nombreuses AA sont présentes dans la Ville, voici juste une courte liste des quelques noms qui sortent un peu du lot :
 
- Monobe : La plus grande AA Japonaise est arrivée assez tôt dans la Ville. Elle fut aussi une des premières à exploiter outrageusement la population, travailleurs comme consommateurs, mais aussi l'une des premières à faire venir des employés en masse. Une bonne partie de la population Japonaise de la Ville est issue des familles déplacées ici par Monobe dans les années 30. Son implantation n'a fait que grossir au fur et à mesure des rachats et Monobe est probablement dans le peleton de tête des corporations de la Ville. Ses actifs les plus notables sont les laboratoires de pointe, notamment en biotech et genetech, qui ont toujours autant tendance à fonctionner en cycles très courts. Depuis la fin des années 50, Monobe a toutefois tenté de redorer son blason en se donnant une image de pionnier qui ose prendre des risques, plutôt que de va-tout qui fait n'importe quoi. La campagne a été plutôt efficace et la jeunesse chic de la Ville adore parader avec le dernier cri de chez Monobe, montrant ainsi non seulement qu'ils ont des moyens mais aussi qu'ils ont du cran. Monobe et beaucoup de ses filiales emploient deux types d'employés : des Japonais, souvent habitant dans des résidences fermées Japonaises et qui seront correctement traités, et des locaux qui sont totalement exploités. Le tribunal de Monobe tranche forcément les différends dans le sens qui avantage la corporation et n'est employé que par Monobe et les employés les plus loyaux (ou ceux qui se le voient imposer dans leur contrat de travail). Tout ceci fait de Monobe une corpo très décriée par beaucoup, quoiqu'on trouve encore des gens pour soutenir une corpo "pragmatique".
 
- Rurhmetall, AG Chemie et Shangui Corporation : les trois corpos étaient déjà sur place avant l'arrivée de la Ville avec des opérations minières, en accord avec les seigneurs de guerre locaux. Elles se sont arrangées avec l'Oncle Wen pour poursuivre et profiter pour installer des usines dans la Fonderie. Aujourd'hui, beaucoup critiquent l'impact environmental des actions de ces corpos, mais les tribunaux saisis pour gérer les plaintes ont pour l'instant toujours tranché en faveur des corpos, renvoyant les plaignants vers des assurances environnementales. Historiquement très exploités, les mineurs ont profité de l'arrivée de nouveaux employeurs dans la région pour réclamer une amélioration de leur condition et ont formé le premier syndicat de la Ville (avec le succès qu'on ne connait, ou alors on regardera du côté de la section "activistes").
 
- Baihu Corporation : Le conglomérat Chinois est assez présent dans la Fonderie. Outre la possibilité d'y produire des armes de guerre en ignorant toute convention internationale, la Ville lui permet de rester proche de ses clients tout en étant en dehors de leur territoire. Son service de sécurité est lourdement armé et a tendance à considérer l'ensemble de la Fonderie comme étant sous sa protection.
 
- Spinrad Industries : Spinrad est une des rares eurocorps à ne quasiment pas traiter avec Europa et une des rares corpos à avoir des laboratoires à Neo-City. La petite histoire veut que Johnny Spinrad visita la Ville vers la fin des années 30 et en devint immédiatement un fan inconditionnel. Depuis, Spinrad Industries y est présente dans deux secteurs principaux : les modifications corporelles d'avant garde et la mode. La marque Spinrad est visible un peu partout à Néon-City et l'investissement de la corpo dans le quartier n'a pas diminué même après le déclin du quartier. Si pendant de nombreuses anneés, la corpo était connue pour recruter facilement dans la population et ne pas hésiter à prendre des jeunes qui en veulent sans qualifications, des accusation de népotisme ont commencé à ternir le tableau depuis quelques années. La corpo reste toutefois extrêmement populaire et un bon moyen de fâcher un groupe d'anti-corpos est de leur demander leur avis sur Spinrad.
 

Acteurs locaux

Europa Administration Council : L'EAC est l'organe corporatiste qui possède les parcelles d'Europa. C'est aussi celui qui met en oeuvre les décisions prises par le conseil d'Europa. Mais en plus de ces tâches administratives, l'entreprise peut gérer ses propres activités comme elle le souhaite. C'est elle qui va gérer la marque Europa et qui va vendre de nombreux services aux entreprises désireuses de s'implanter dans la Ville. Ses activités de banque et d'assurance brassent des volumes assez importants pour une entreprise hors classement. De nombreuses eurocorps importantes sont au capital d'EAC, ce qui lui garantit potentiellement une certaine résistance face à d'éventuelles pressions de doubles ou triples A. La politique de l'EAC est très très complexe. Entre les luttes d'actionnaires, les luttes de la direction d'EAC et les luttes politiques d'Europa, c'est une sorte de miracle que l'entité s'en sorte aussi bien. Si l'EAC s'est lancée essentiellement avec des employés européens venus s'installer dans la Ville, elle a depuis embauché dans la population locale. Toutefois, une bonne partie des employés sont des temporaires envoyés par diverses europcorps soit pour se former dans un cadre dynamique, soit pour espérer influer sur telle ou telle lutte interne. Les employés d'EAC vivent pour la plupart à Europa même et sont réputés pour se sentir supérieurs et donner des leçons à tout le monde. 
 
Neo-City Services : Neo-City Services n'existe pas. L'application du même nom existe, mais il n'y a aucune entité légale qui se fait appeler ainsi. C'est toutefois par raccourci le nom qui est donné à tous les petits acteurs de la Ville qui proposent des biens ou des services sur la plateforme matricielle. Si la population de Neo-City est grande consommatrice, elle n'est pas la seule. Des corpos et même Europa vont parfois sous-traiter du travail à des entreprises locales. Depuis l'avènement des nanites, beaucoup de techies indépendants qui proposaient du matériel de pointe vivent des moments difficiles. Les services, et notamment les tribunaux ou les assurances, ont eux toujours le vent en poupe. On trouve aussi de nombreux arnaqueurs qui profitent de l'absence de régulation pour plumer les temporaires mais aussi certains locaux.
 
Kolmogorov Global Services : On a tendance à dire que la ligne entre corpo et syndicat du crime est ténue. C'est encore plus le cas avec le KGB, qui n'est autre qu'une mafia qui profite de l'absence de régulation pour faire le business habituel d'une mafia sans être emmerdé par des forces gouvernementales. Le KGB profite du fait qu'aucun acteur corporatiste majeur ne cherche à investir ces marchés et que les acteurs locaux n'ont pas trop le réflexe de se tourner vers des services de sécurité ou des tribunaux pour effectuer des prises de contrôle aggressif. En plus de ceci, le KGB a plus ou moins fait main basse sur Night City. Les acteurs qui n'ont pas les moyens de leur tenir tête sont soumis au racket. Les autres peuvent négocier avec eux, en fonction du rapport de force. Enfin, KGB est aussi une entreprise légitime avec des actifs essentiellement dans la logistique et la construction. L'activité historique de vente d'armes de guerre a disparu mais ils peuvent toujours approvisionner au besoin. Le KGB n'empiette que rarement sur les plates-bandes des autres corporations. Il traite parfois avec elles, mais de manière régulière. La population voit globalement l'organisation comme un mal nécessaire. Pour beaucoup, elle garantit une certaine stabilité, un certain ordre et après tout, ce n'est pas comme si c'était illégal.
 
KGB est actuellement le théâtre d'une lutte de succession, dont voici les principaux acteurs : 
 
- Vladimir Kolmogorov: (72 ans) Humain au passé trouble, on sait avec certitude que Vladimir Kolmogorov a participé à la première Euro-guerre du côté Russe, mais on ne sait toujours pas exactement s'il était au service de l'Etat ou déjà à titre privé. Par la suite, il s'est reconverti dans la vente d'armement, pour son propre compte, ce qui l'a mené à la Ville comme expliqué dans la section Histoire. Son physique carré, amplifié par des membres cybernétiques (bras et jambes) qui semblent dater de la première euroguerre (ils les a en réalité mis à jour régulièrement depuis), contraste avec un comportement discret et mesuré. Il sait se montrer extrêmement amical avec tout le monde et même ceux qui savent qu'il ne faut pas se faire avoir à son jeu ne peuvent parfois s'empêcher de le trouver sympathique. Avec l'âge, Vladimir s'intéresse de moins en moins aux affaires, et passe le plus clair de son temps à refaire le monde avec d'anciens amis. Certains le disent hors du coup, d'autres prétendent qu'il serait toujours le même.
 
Vladimir n'a jamais eu de partenaire fixe. Ses deux enfants sont en réalité ceux de sa soeur, décédée lors de la première euroguerre. Vladimir les a toutefois toujours élevé comme les siens.
 
- Konstantin Kolmogorov (34 ans) : Destiné depuis longtemps à reprendre les rênes de l'affaire familiale, Konstantin a pendant longtemps eu le profil du mafieux bling-bling stéréotypé. S'il s'est assagi depuis quelques années, il reste bien plus extraverti que son père. Contrairement à lui, qui cherchait la normalisation des relations avec les autres acteurs, Konstantin pousse pour une approche plus aggressive, plus proche de celle que l'on retrouve au niveau des syndicats du crime ailleurs dans le monde. Cette approche avait plutôt tendance à déplaire mais remporte de plus en plus d'adhésion depuis l'arrivée des Bulgae. 
 
- Dina Kolmogorov (32 ans) : Aussi calme et réservée que son frère est extraverti, Dina a toujours été très travailleuse et a été pendant longtemps maintenue éloignée des aspects les plus hors-les-lois de KGB. Après des brillantes études de management et de droit des affaires, elle était destinée à s'occuper des affaires légitimes de KGB jusqu'à ce qu'elle surprenne tout le monde en dévoilant un plan pour un "renouveau du Vory". L'idée : améliorer les conditions des populations exploitées par KGB afin d'augmenter leur loyauté et leur productivité. Le plan a rencontré pas mal de résistances, mais nul n'a osé l'empêcher de commencer à l'appliquer dans certaines communautés de Night City. L'arrivée des Bulgae a renforcé la division entre ceux qui considèrent que le plan a affaibli le KGB et fait le jeu des Bulgae, tandis que d'autres considère qu'il permet à l'inverse de créer un rampart, la population préférant rester sous le contrôle du KGB plutôt que de se retrouver sous le joug du gang de motards. Certains suspectent Dina d'utiliser ce plan comme un moyen d'emporter un maximum d'adhésion à la base du milieu de manière à mettre la main sur le reste.  
 

Communautés

Le terme "communauté" est assez large et recouvre aussi bien des groupes fermés que des groupes ouverts, des groupes choisis ou non, exclusifs ou non, etc. Et comme toujours, chaque individu va avoir ses propres particularités, quelque soit le ou les groupes auxquels il appartient.
 
Les communautés ethniques : Si le terme évoque souvent en premier les groupes communautaristes de L.A, il peut s'appliquer à d'autres communautés un peu partout dans la Ville. Certaines de ces communautés vont avoir tendance à se regrouper dans un même quartier où ils appliquent, parfois sans l'afficher clairement, les lois et coutumes de leur pays ou communauté d'origine. Il existe aussi des communautés plus éclatées, dont les membres vont se considérer proches sans pour autant vivre tous au même endroit. En dehors des communautés de L.A, les plus grosses communautés sont globalement : les Chinois, les Japonais, les Coréens, les Européens, les Indo-Pakistanais et les Philippins.
 
Les Hommes Libres : C'est le nom généralement donné pour qualifier les habitants de la Ville qui ont laissé de côté leur culture d'origine, ou qui se sentent particulièrement chez eux dans la Ville. Ils vont avoir tendance à mettre en avant leur liberté, à se méfier des corpos et à ne pas apprécier la CSF. Certains font partie des pionniers, d'autres sont arrivés plus tardivement. Ils ont tendance à vivre dans les tours résidentielles de Neo-City et à bosser un peu partout en Ville, même si certains apprécient peu le fait de travailler pour Europa ou une corpo extérieure. Beaucoup de jeunes et d'étudiants peuvent être placés parmi les Hommes Libres, même si certains les placent parfois dans une autre catégorie. 
 
Les Etatistes : A l'origine, le terme "étatiste" qualifiait ceux qui réclamaient la mise en place d'un Etat traditionnel dans la Ville. Suite à l'exode de Neo-City Center, lorsqu'une part non négligeable de la population décida de s'installer dans des zones résidentielles plus règlementées, le même terme leur fut appliqué. Depuis, on appelle étatiste ceux qui, sans être politiquement très engagés, ont tendance à vivre dans un contexte plus étatique. Les étatistes sont souvent des familles avec enfants, certains sont des pionniers déçus de la Ville, d'autres sont des arrivants plus récents qui ont opté pour des packages d'assurance complets et n'ont jamais vraiment prêté attention aux autres possibilités. Les étatistes vivent pour la plupart dans des zones résidentielles règlementées en périphérie de Neo-City, voire dans des résidences fermées. Les étatistes ont tendance à considérer la Ville comme un lieu d'habitation comme un autre et la plupart ont accueilli la CSF à bras ouverts.
 
Les corporatistes : Ils vivent dans leur enceinte corpo ou à Europa, sortent parfois à Night City, mais le reste de la Ville est une jungle pour eux. Leur culture et leur ouverture d'esprit dépend de leur corpo. Ils ont la plupart du temps un package corporatiste pour couvrir leurs besoins en assurances.
 
Europa : On peut considérer Europa comme une communauté à part entière. Europa fonctionne sur un principe de citoyenneté. Des accords de citoyenneté avec la NCEE permet à n'importe quel citoyen Européen d'être considéré comme un citoyen. Les autres peuvent faire une demande de citoyenneté, qui sera plus facilement accepté pour certains que pour d'autres. Il n'est toutefois pas nécessaire d'être citoyen pour entrer dans Europa. Tout visiteur a droit à ce status, lui accordant l'accès à Europa, à la protection et aux infrastructures tant qu'il en respecte les lois. En cas d'infraction à la loi constatée par un citoyen assermenté, le visiteur ne bénéficie plus d'aucun droit. Dans les faits, la réaction dépendra pas mal de l'infraction et du coupable et il est possible que l'affaire soit malgré tout réglée par le tribunal compétent (souvent via une procédure accélérée). Il existe aussi un status intermédiaire, celui de "partenaire", proposé à ceux qui résident, travaillent ou passent régulièrement à Europa sans pour autant être citoyens. Ce status, plus facile à obtenir que celui de citoyen, assure une protection minimale et l'accès à certains droits et services d'Europa. Dans les faits, les partenaires sont bien souvents des citoyens de seconde zone. De manière générale, Europa est une communauté élitiste. L'Européen caricatural va se considérer comme plus civilisé que les habitants du reste de la Ville. Il mettra volontiers en avant l'ordre qui règne dans sa ville, la présence de nombreux musées et galleries d'art et dira que la Ville ne fonctionne que grace à la présence d'Europa. S'il est vrai que ce stéréotype n'est pas loin de la vérité pour bon nombre de citoyens, il existe une frange non négligeable de citoyens plus ouverts qui luttent pour la réduction des inégalités entre citoyens et partenaires. 
 
Les résidences fermées : On en trouve surtout sur Mount Success ou dans le cercle extérieur de Neo-City. Ce sont des parcelles réservées aux habitants, souvent lourdement sécurisées et où s'applique un règlement décidé par les habitants. La plupart du temps, ce ne sont que des lieux de résidence, les résidents travaillant à l'extérieur en journée, mais cela n'empêche pas certaines d'accueillir des communautés particulières avec une culture spécifique. Certaines font régulièrement la une des tabloids, même s'il est difficile de séparer le vrai des rumeurs et des élucubrations.
 
- Oncle Wen : Wen Wuhan vit toujours dans sa villa de Mount Success et sort parfois dans la Ville, mais il a depuis longtemps laissé les affaires de côté, passant le plus clair de son temps à jouer au golf et à écrire des livres ou apparaitre dans des interviews ou des vidéos de coaching. Il a envoyé ses enfants faire fortune dans le monde, promettant à celui qui s'en sortirait le mieux d'hériter de ses parcelles et des différents contrats.
 
Les Délinquants : Chaque école de la Ville possède ses Déliquants. A l'adolescence, certains rejoignent le mouvement, pour une raison ou une autre. Être Délinquant, c'est être un moins que rien pour une partie de la population, tandis que d'autres y voient un honneur. Être déliquant c'est se mettre à l'écart de la société et, pour beaucoup "être libre" et "faire ce qu'on veut". Dans les faits, être délinquant c'est un peu comme être un ganger dans la plupart des conurbations : adopter un style, zoner ensemble à pieds, en rollers ou à moto, avoir des comportements jugés inappropriés en public et se battre avec d'autres bandes. Par rapport aux gangs violents de certaines villes, les délinquants sont plutôt calmes et vont rarement se rendre coupables d'actes passibles de peines lourdes devant les tribunaux. Les combats sont très ritualisés, avec des dates fixées à l'avance, un armement limité et des oppositions entre groupes de mêmes niveau. Les gangs de Délinquants sont souvent découpés par tranche d'âge et par métatypes (orks, nains et trolls d'un côté, elfes et humains de l'autre) et une catégorie va peu intéragir avec les autres : les orks de 16 ans vont lutter entre eux et ne vont pas s'intéresser aux gangs d'humains ou aux gangs d'orks de 12 ans, même s'il peut y avoir des exceptions. Les gangs ont tendance à avoir un territoire, souvent centré autour de leur école, même si un gang particulièrement efficace peut parfois temporairement prendre le contrôle de tout Neo-City. Beaucoup de gangs vont se former autour de la figure d'un leader, souvent le plus fort mais parfois le plus malin ou le plus cruel. Arrivé à l'âge adulte, les Délinquants ont souvent le choix de réintégrer la société ou de poursuivre dans leur voie. Dans ce dernier cas, ils peuvent finir vendeurs d'articles Délinquants (du vestimentaire aux armes en passant par les véhicules), hommes de main du KGB ou, depuis peu, membres des Bulgae ou enfin aspirant runner, mais les gangs finissent toujours par se dissoudre, quand bien même les plus célèbres vont parfois se reformer à certaines occasions comme la mort d'un des leurs.
 
Certains délinquants flirtent un peu plus avec les hors-les-lois que d'autres. Certains vont dealer ou servir de petites mains pour le KGB. Ils sont souvent mal vus par les autres Délinquants, quoiqu'une minorité considère à l'inverse qu'il s'agit des "vrais durs".
 
Les communautés alternatives : Nombreuses au lancement de la Ville, les communautés alternatives sont aujourd'hui peu nombreuses, mais elles n'ont pas totalement disparu. Certaines ont toujours leur parcelle, d'autres squattent tandis que certaines se sont attachées à un quartier ou alors se sont disséminées dans la Ville, tout en conservant leur manière d'être.
 
Les syndicalistes : Avant l'arrivée de la Ville, les employeurs étaient peu nombreux et pouvaient donc faire la pluie et le beau temps. Lorsque la Ville est arrivée, certains y ont vu l'opportunité de faire jouer la concurrence et d'améliorer leurs conditions. Afin d'augmenter leur capacité de négociation, une partie d'entre eux décida de s'organiser en syndicats. Ce fut notamment le cas des mineurs, qui obtinrent rapidement gain de cause auprès d'entreprises qui tenaient à pouvoir s'implanter rapidement. L'exemple fit peur à beaucoup d'investisseurs, et certains décidèrent de contre-attquer. Ils se mirent notamment à tenter de saboter les mouvements en attisant les conflits idéologiques ou d'égos voire parfois en achetant certains membres influents. Il est difficile de savoir quelle fut la portée exacte du mouvement. Selon certains, ce mouvement était le travail d'une cabale très puissante comprenant notamment Ken Dalton et l'Oncle Wen lui-même. Selon d'autres, il ne s'agissait que de quelques tentatives isolées. Toujours est-il que le dommage ne vint pas tant de ce mouvement que de la découverte de son existence. A partir de ce moment, les mouvements syndicalistes commencèrent à se méfier, à se renfermer sur eux-mêmes et à s'accuser mutuellement de collaboration. Les mouvements syndicalistes de la Ville ne s'en sont jamais remis et aucun syndicat n'a, depuis, réussi à réellement peser quand bien même quelques-uns ont mené à la création de communes qui tiennent encore aujourd'hui. Les syndicats ne sont effectivement pas morts pour autant, et les dernières années ont même vu un rapprochement de nombreux mouvements, source d'espoir mais aussi de crainte de voir le passé se reproduire.
 
Les Afros : Pour certains, le mouvement Afro n'est toujours qu'une culture, mais ce serait ignorer la consolidation qu'il a connu depuis plusieurs années, notamment à L.A. Une bonne partie de la jeunesse de L.A, autrefois paumée et tentant juste de survivre, se regroupe maintenant sous la banière "Afro", même si tous n'y voient pas le même objectif. Certains tentent d'instaurer une nouvelle société sur le plateau tandis que d'autres préfèreraient le quitter et prendre une véritable place dans la Ville. Les premiers se heurtent à l'opposition des anciens et la résistance des communautés déjà installées, tandis que les seconds doivent faire face à la crainte d'une partie de la population de Neo-City qui considère qu'elle a déjà assez peu de débouchés. Tous doivent aussi faire avec les stormtroopers, qui ont tendance à facilement qualifier de terroristes les actions Afros qui sortent des clous. C'est pourquoi beaucoup des mouvements Afros les plus aggressifs ont eu tendance ces dernières années à se rapprocher de milieux activistes, délinquants voire même carrément hors-les-lois tandis que d'autres mouvements ont préféré jouer la carte du politiquement correct.
 
 - Jata : Icône du mouvement Afro quand celui-ci était encore perçu comme un phénomène de mode, le lion de L.A est rentré dans la clandestinité au mois de Septembre 69 mais il reste probablement à l'heure actuelle la figure la plus importante de la communauté Afro. Depuis le début de sa cavale, Jata a été vu en compagnie de pas mal des Ombres les plus importantes de la Ville. Pour l'instant, il semblerait qu'il ne fasse que créer des liens, et il semblerait même un peu perdu et incertain sur le rôle qu'il doit jouer. Beaucoup pensent qu'il n'est qu'une marionette et que quelqu'un, ou un groupe, en tire les ficelles. Les soupçons portent notamment sur un mage Wakyambi avec qui Jata a été souvent vu, et dont il porte souvent la signature astrale.
 
Les néo-communistes : Ironie du sort, la Ville fondée suite à la fuite du néo-communisme héberge aujourd'hui une communauté néo-communiste. Celle-ci était à l'origine principalement constituée de dissidents du Henan qui récusent l'approche de la province et souhaitent organiser une réelle société néo-communiste mais elle a depuis attiré des néo-communistes du monde entier. Installée depuis 2035 à Container Park, nommée par les locaux "NC-City", la communauté néo-communiste compte aujourd'hui environ 500 personnes. Contrairement aux rumeurs qui circulent dans la Ville, les néo-communistes ne sont pas regroupés dans un esprit de ruche (et ne sont pas des esprits insectes). Ils sont toutefois tous reliés par interface neurale directe à un réseau "le Consensus" qui permet, en théorie, de répartir l'utilisation des ressources (toutes les possessions sont paratagées au sein de la communauté) mais aussi des régler les différends. En pratique, le Consensus a connu quelques ratés. Certains mettent ça sur le compte du côté expérimental de la technologie, d'autres suspectent les développeurs, ou des saboteurs externes, de chercher à corrompre le système. En conséquence, des voix commencent à s'élever dans la communauté pour modifier le fonctionnement, et des factions commencent à se former autour des différentes solutions, de l'esprit de ruche au conseil chargé d'évaluer et de statuer sur les décisions du Consensus.
 

Organisations hors-les-lois

Après son OPA hostile du KGB sur le crime organisé dans la Ville, le KGB s'est maintenue comme unique organisation hors-les-lois de la Ville jusqu'à l'arrivée des Bulgae. Le KGB a déjà été décrit plus haut, mais pour indication, on considère que le KGB a environ 200 hommes de main "à plein temps" qui s'occupent de s'assurer que le business tourne, dont une bonne partie est employée par Vory Security Services. Ce nombre ne prend pas en compte les petites frappes qui vont occasionellement donner un coup de main ni ceux qui subissent le racket mais correspond à peu près à la moitié des effectifs de l'entreprise.
 
Les Bulgae : Indissociables de Chollima, les Bulgae sont apparus en Novembre 2068. Il est très probable que le groupe d'origine comprenait des Délinquants qui approchaient l'âge adulte et potentiellement des criminels Coréens arrivés récemment en Ville. Difficile de savoir desquels Chollima était issue, ni comment les groupes se sont rencontrés. En tout cas après quelques virées au sein du milieu Délinquants pendant lesquels le gang, composé alors d'une vingtaine de personnes tout au plus, a commencé à se tailler une réputation, les Bulgae ont débarqué dans Night City avec des pistolets mitrailleurs et ont arrosé copieusement le "Night City Council Center", QG du KGB dans le quartier, repartant avant que l'organisation ne puisse répliquer. Plusieurs des délinquants quittèrent le groupe suite à cette soirée traumatisante. Quelques jours plus tard, Vory Security Services débarqua en force dans les milieux délinquants. Cinq criminels coréens furent capturés et torturés par le KGB avant d'être relâchés. Le lendemain, le premier message de Chollima apparaissait sur la Matrice, une sorte de déclaration de guerre au KGB et à la Ville de manière générale. Ce message s'accompagnait d'une date et d'un lieu de rendez-vous : Anarchy Road. Le message fut largement relayé, et Anarchy Road fut envahi par des Délinquants, des équipes des newsfeeds, du personnel de Vory Security Services et des stormtroopers. Un petit groupe de Bulgae débarqua alors dans un bruit assourdissant que certains attribuent à une arme sonique et d'autres à l'effet d'un sort. En quelques instants, des soldats de VSS et de la CSF étaient blessés par des armes blanches. Quelques Délinquants se lancèrent alors dans la bataille, rejoignant le camp des Bulgae. Le combat fut court mais violent jusqu'à ce que dans un autre bruit assourdissant, Chollima quitte le champ de bataille tandis que des Délinquants bloquaient les efforts de ses adversaires pour la suivre. Les jours suivants, le schéma se répéta un peu partout dans le Sud de la Ville, les Bulgae prenant à chaque fois de plus en plus d'importance. Les jeunes délinquants céssèrent très rapidement d'y participer et les membres actuels sont plutôt d'ex-délinquants ainsi que des hors-les-lois de différents horizons. Au fur et à mesure, des réseaux se créèrent, permettant aux membres de se transmettre les lieux de rendez-vous de manière moins publique sans avoir à se regrouper pour autant. 
 
Aujourd'hui encore, les Bulgae fonctionnent beaucoup sur ce principe même si au fil du temps quelques membres se sont vus invités à rejoindre un cercle plus fermé correspondant au coeur de l'organisation. Les estimations varient entre 100 et 300 membres au total, et d'une vingtaine au niveau du coeur. On ne sait toujours pas si l'organisation a un but ni même une feuille de route, ni même la véritable identité de Chollima.
 

Autres Hors-les-Lois et Ombres 

Le terme de "Hors-les-loi" s'applique à ceux dont les activités leur vaudrait de se voir refuser toute assurance conventionnelle ou de se faire considérer comme un criminel par la plupart des tribunaux. Depuis l'arrivée des stormtroopers, le terme de "terroriste" a tendance à remplacer l'usage du terme auprès du grand public, mais il est encore très répandu dans les milieux concernés. Dans ces milieux, on trouve aussi le terme "d'Ombre". La différence entre les deux est assez ténue, mais globalement le terme d'Ombre exclue les arnaqueurs, les criminels en col blancs, les petites frappes et les hors-les-lois "de circonstance", comme par exemple ceux qui vont voler pour survivre. Il exclue aussi les Bulgae et le KGB.
 
Les Ombres regroupent quantité de monde : des Runners aux revendeurs, en passant par les laboratoires clandestins, dont l'activité leur vaudrait de se faire dénoncer leurs contrats. Toutefois cette communauté reste réduite. A l'échelle de la Ville, on doit compter à peine une centaine de personnes que l'on pourrait qualifier d'Ombres. Si on considère plus largement la population qui va tremper dans des affaires louches, comme certains établissements de Night-City, on peut probablement monter à 1000 personnes, en incluant quelques membres du KGB ou des Bulgae. Dans une communauté aussi petite, on a tendance à dire que "tout se sait" mais ce n'est pas tout à fait vrai : certains groupes cultivent le secret ou se tiennent éloignés des autres. Mais l'échelle assez réduite par rapport à des villes plus grandes fait que tout y est  souvent plus personnel.
 
Les runners : On doit compter tout au plus une vingtaine de runners locaux dans la Ville. Rendus obsolètes par les nanites et l'arrivée des stormtroopers, ils ont tendance à se diversifier, ou à bosser pour des acteurs corporatistes mineurs ou pour des jobs dans les Ombres.
 
Les revendeurs : Aucune loi ne va interdire d'importer quoi que ce soit dans la Ville et il y a toujours des coins où tout pourra se vendre. Mais le marché des armes de guerre, des logiciels de hack ou des augmentations corporelles de combat reste un marché de niche, et en l'absence de régulation, aucun vendeur ne peut se permettre les marges délirantes des marchés noirs : l'acheteur aura tout intérêt à commander son produit directement auprès du fournisseur. Aussi pendant de nombreuses années, les boutiques de ce type de matériel étaient des business d'anciens délinquants, tenus plus par passion et par absence d'autres perspectives que par appât du gain. L'arrivée des stormtroopers et des opérations "anti-terroristes" a néanmoins modifié un peu la donne. Après l'arrestation de quelques revendeurs qui avaient fourni le matériel pour des opérations "terroristes", les autres ont eu tendance à renforcer la confidentialité et à augmenter les tarifs pour compenser le risque accru. Quelques-un ont commencé à se dégager des autres, et le KGB, autrefois assez peu présent, a commencé à s'intéresser au marché, suivi récemment par les Bulgae. Le phénomène de restructuration est toujours en cours aujourd'hui. S'il est possible qu'il mène à une concentration du marché, celui-ci reste encore très morcelé avec une quinzaine de revendeurs principaux et tout une floppée de petits trafiquants. Voici tout de même une liste de quelques commerces emblématiques :
 
  • Takeshi-Sama : Takeshi-Sama est un des premiers Délinquants de la Ville. Les légendes ne manquent pas sur ses hauts-faits, même s'il passe son temps à les contredire. Il est aussi un des premiers à avoir refusé de raccrocher une fois adulte. A la place, il a ouvert une petite boutique d'armes et d'équipements pour les Délinquants. Au fil du temps, il a commencé à étoffer son catalogue en rajoutant des armes à feu, puis des armes de guerre. Il est très vite devenu un fournisseur incontournable pour de nombreux runners. Sa boutique, située dans les sous-sols d'un centre commercial quasiment désaffecté de Neon-City, n'a pour l'instant jamais été inquiétée et est même une attraction touristique pour ceux qui aiment à sortir un peu des sentiers battus. Cette boutique n'est toutefois qu'une façade, et Takeshi peut vous obtenir bien plus que ce que ses rayons contiennent. La plupart de son matériel vient d'affaires locales, mais il a aussi quelques contacts dans l'import-export. Depuis le temps qu'il fait ce boulot, Takeshi connaît un peu tout le monde. Malgré tout, il garde sa vie simple et semble soit ne pas se rendre compte de son importance, soit de n'en avoir rien à foutre. Ceux qui le connaissent pencheraient plutôt vers le second d'ailleurs. En raison du respect que beaucoup lui portent, personne n'a pous l'instant osé s'en prendre à Takeshi ou tenter de récupérer son business. Mais certains craignent que les Bulgae, connus pour ne rien respecter, s'en prennent à lui.
  • Deliverall : Deliverall n'est pas vraiment un acteur des Ombres. C'est un service matriciel qui vous livre absolument tout ce que vous voulez, tant que vous pouvez y mettre le prix. Ils se chargent de vous le dégotter et de vous le livrer en prenant en charge toutes les contraintes légales et logistiques. Le prix est souvent trop élevé, mais dans ils peuvent parfois faire des miracles dans l'urgence. Toutefois, le service ne garantit aucunement l'anonymat, ce qui pose problème depuis l'arrivée des stormtroopers.
  • Delivgrrrl : Le même que plus haut, mais plus artisanal. Formé par un petit groupe d'ex-délinquantes, le service est plus tourné livraison et aura du mal à fournir du matériel trop spécifique.  
  • FreedomStore : Le FreedomStore a été fondé par Travis Vega, ancien manager d'Ares tombé amoureux de la Ville et désireux d'offrir aux habitants la possibilité de garantir leur sécurité : des armes ! A l'origine, la boutique n'était qu'un Weapons World, mais très vite Travis s'est senti limité par la politique de la chaîne et s'est lancé en solo. Le FreedomStore est une boutique de passionné qui attire beaucoup des fans d'armes de la Ville, mais aussi son lot de runners et autres hors-les-lois. Travis possède la parcelle de la boutique et tient à son indépendance. Son refus de signer un contrat avec le CSF lui a toutefois valu de perdre beaucoup de ses partenaires locaux. Afin de pouvoir continuer à faire tourner sa boutique, Travis a fini par s'associer avec le KGB. Beaucoup craignent de voir l'organisation mettre main basse sur la boutique, mais pour l'instant les choses semblent avoir peu changé.
  • Nukes4All : La boutique matricielle de hacking mondialement connue était à l'origine hébergée dans la Ville. Elle se croyait ainsi en dehors de toute juridiction et ce fut donc une surprise lorsqu'une intervention militaire corporatiste fit sauter les serveurs et embarqua les fondateurs pour les ramener dans leur pays d'origine, où ils furent sévèrement condamnés. Depuis, la revente de logiciels de hacking se fait de manière beaucoup plus discrète.
  • JayDeal : La rumeur veut que JayDeal était un ancien Jaguar d'AZT. C'est faux, la Ville n'a pas encore eu de Troll Jaguar. Ca ne l'empêche pas d'avoir un style assez proche, jusque dans son sens des affaires. Il n'a pas de boutique et fonctionne uniquement sur commande, mais il peut mettre la main sur beaucoup de choses.
  • L'Antre Monstrueuse : Ce magasin de magie situé en bordure de la Fonderie porte bien son nom. Tenu par le seul chaman rat-taupe-nu connu au monde, un nain tout simplement appelé "Très Cinglé". Personne n'a osé lui demander d'où lui vient cette collection de sorts et objets magiques, mais si c'est magique et malsain, vous le trouverez là-bas. La CSF n'a pas encore osé s'en prendre à lui. Des rumeurs disent qu'une escouade qui en était chargée a été retrouvée taillée en pièce par des métacréatures, mais c'est probablement faux : le CSF n'aurait jamais laissé passer ça.
  • La Bibliothèque Maudite : Cherchez la tente de L.A qui brille en astral et vous êtes probablement à la Bibliothèque Maudite. Tenue par Abdul le Maudit, apparemment "pour expier" (allez savoir quoi et comment), la Bibliothèque propose de nombreux articles magiques difficiles à trouver dans les boutiques conventionnelles. 
  • Second-hand : LA boutique pour écouler ou récupérer du ware d'occasion. Le couple propriétaire, assez atypique, ne fait pas d'implantation, mais peut s'occuper de "l'équarissage". Ils demanderont juste la signature d'un contrat stipulant que vous avez les droits d'exploitation du corps. Pour des raisons légales, vous comprenez.
  • Jack : Jack est un pourri. Tout le monde le sait. Ou plus exactement tout le monde le croit, mais personne ne le sait. Jack est le manager d'un labo d'augmentations d'EVO. Commercial corporatiste biosculpté et blindé aux phéromones, Jack fait s'allumer toutes les alarmes de ceux qui ont l'habitude de traiter avec des faces augmentés. Mais pour l'instant, personne n'a eu à se plaindre des services de Jack. Parce que Jack négocie l'accès à son labo, et à la clinique qui va avec, et Jack semble être un fondu d'augmentations et n'hésite pas à pousser plus loin que les produits habituels, même si les nanites restent hors limites. Si vous voyez une Ombre avec du cyber EVO rutilant, il y a des chances que ce soit un client de Jack.
Les techies (20) : La Ville abrite de nombreux laboratoires de pointe dont certains travaillent sur des technologies qui intéressent les hors-les-lois. Mais tous ne vont pas forcément accepter de vendre à n'importe qui d'autant plus s'ils ont, comme pratiquement tous, signé avec la CSF des "engagement de lutte contre le terrorisme". Et quand bien même ils le ferait, beaucoup de hors-les-lois ne font pas confiance aux produits corpos, ou n'y trouvent pas ce qu'ils recherchent. Heureusement pour eux, on trouve en Ville quelques techies talentueux et bien équipés qui ont décidé, pour une raison ou une autre, de vivre hors des lois. Bien entendu, on trouve aussi des techies moins talenteux et moins bien équipé, et en plus nombreuse quantité. L'arrivée de la nouvelle génération de nanites a fait beaucoup de mal à ces affaires. Aucune n'a accès au matériel nécessaire pour générer ces nanites, très peu ont moyen de s'en procurer et aucun parmis eux n'est encore parvenu à casser leurs mécanismes de protection. La plupart des techies continuent donc de travailler sur les technologies précédentes.
 
  • Dr. Tellermann : Le Dr Tellermann était probablement un des "chercheurs indépendants" les plus brillants de la Ville. Issu d'une famille aristocrate des Etats Allemands Alliés, il était le parfait stéréotype du savant fou, touchant à toutes les technologies de pointe, expérimentant sans cesse. Sa carrière, ainsi que celle de ses trois assistants, fut malheureusement interrompue lorsqu'une manipulation pour casser les codes de protection des nanites de nouvelle génération tourna mal. On ne sait pas encore exactement ce qui s'est passé, si les nanites ont été mal reprogrammées, s'il s'agit d'un mécanisme de défense mis en place par la corpo productrice des nanites (MCT) ou d'une mise en scène par des runners ou des black-ops, mais le laboratoire fut retrouvé pratiquement vide, à l'exception des occupants "statufiés", enveloppés par une couche d'aglomérat de plastique et de métal issu du matériel, figés en pleine panique. Cet incident marqua l'arrêt de pratiquement toutes les recherches sur la protection des nanites.
  • Sybin : Sylvia Jacinta Binatara Linares, ou plus communément Sybin (même si elle préfère Syjablina), est une humaine, même si sa taille pourrait la faire passer pour une naine un peu frêle. La référence des Ombres pour tout ce qui touche à la chimie et dans une moindre mesure la biotech. Elle s'est fait connaître dans les Ombres lorsque le KGB a tenté de la mettre de force au travail dans un de ses labos. Quelques jours plus tard, Sybin faisait sauter le laboratoire après s'être débarassée de plusieurs hommes de main du KGB, le tout uniquement avec ce qu'elle avait pu se construire sur place. Recevant plus de demandes des Ombres que d'opportunités corporatistes, elle décida de lancer son propre labo répondant aux besoin de la communauté des Ombres. Près d'une dizaine d'années plus tard, le labo est toujours là, encore épargné par la CSF, même si l'on murmure que Sybin l'a négocié en échange de coups de mains sur certaines enquêtes.
  • Rotor : Rotor est cinglé. La Ville entière le sait depuis l'arrivée des stormtroopers dans les semaines suivants le Crash. Rotor s'était alors dressé contre eux, envoyant ses drones dégommer les troupes d'intervention, hackant les infrastructures pour transmettre des messages invitant à résister contre l'envahisseur. Peu de gens connaissaient Rotor avant et savent d'où il a sorti tous ses drones. Mais ça n'a pas empêché la CSF de remonter à lui et de faire sauter son van. Depuis Rotor est un drone lui aussi, même si là encore certains se demandent si le Rotor d'aujourd'hui n'est pas une IA plutôt que le cerveau du Rotor d'avant transplanté on ne sait comment dans un drone. En tout cas, pour la CSF, Rotor est mort, et ça lui permet de continuer à faire du business. Si Rotor est un spécialiste des drones, il est surtout avant tout un spécialiste des drones industriels et des chaînes de montage, ce qui lui permet d'étendre ses activités loin au delà des seuls drones.
  • Dr Wu : Faire appel au Dr Wu pour ses augmentations, c'est toujours un peu stressant. Le Dr Wu peut faire des miracles avec du vieux matériel. Et d'ailleurs il ne travaille qu'avec ça. Comme il le dit souvent "c'est pas à 50 balais que je vais changer, ou arrêter de fumer." Parce que le Dr Wu fume, y compris quand il opère. Les théories sont nombreuses sur comment le Dr Wu fait pour avoir aussi peu de soucis d'infection vu le peu d'attention qu'il semble porter aux conditions sanitaires. Il faut dire que le Dr Wu, c'était le mécano de la clinique. La chirurgie il ne s'y est mis que lorsque son partenaire, le regretté Dr Li, a passé l'arme à gauche suite à une embrouille avec le KGB. Les implants du Dr Wu sont assez caractéristiques, mais il serait dangereux de les sous-estimer en raison de leur look bien souvent artisanal.
  • Rastaradio : Les légendes de gamins des années 50 qui développaient dans leur garage des cyberdecks plus puissants qu'un Fairlight sont nombreuses. Avec l'arrivée des commlinks, beaucoup pensaient cette phase révolue : beaucoup moins expérimentaux dans leur concept d'origine, les commlinks demandaient du matériel de pointe, pas le genre de trucs qu'on trouve au magasin d'éléctronique du coin. Certes, il était toujours possible de faire sauter des protections et d'augmenter le voltage ou d'aggrandir le boitier pour y fourrer quelques puces en plus, mais ça n'allait pas beaucoup plus loin. L'équipe de Rastaradio est une équipe hétéroclite, formée essentiellement des disciples de Sillyking, un ancien Deckmeister amateur de génie qui leur a transmis son savoir, et son goût pour le reggae. Et ce sont eux qui ont été les premiers à sortir des designs de commlinks amateurs capables de rivaliser avec les plus grands. Avec les années, l'équipe de Rastaradio s'est professionnalisée, mais a toujours refusé de rejoindre Babylone, malgré les nombreuses offres. Ils ont aussi toujours partagé leurs designs, ce qui fait que de nombreux techies des Ombres proposent actuellement du matériel de même niveau. Si les decks qu'ils produisent aujourd'hui ont des performances comparables à celles des commlinks du commerce et même supérieures sur certains aspects, ils ne parviennent toujours pas à atteindre le niveau des modèles à nanites.
 
Les services (30) : Les Ombres font bosser pas mal de monde pour des services plus ou moins grands : faux comptes et documents, contrebande (historiquement intérieure mais de plus en plus via ou depuis l'extérieur maintenant que la CSF décide parfois de contrôler aux frontières), collecte et revente d'info, fournisseurs de planques. Théoriquement, les runners font partie de ces services, même s'ils ont été mis à part pour cette liste. On trouve aussi quelques fixers, mais ils sont plutôt là pour les runners de l'extérieur. Les runners locaux gèrent globalement leur carnet de contacts eux-mêmes. A noter que les activistes ont de plus en plus tendance à faire partie de ce milieu, et que certaines entreprises de Neo-City peuvent aussi fournir quelques services qui seraient considérés illégaux dans la plupart des villes.
 
  • Amad : Ancien runner reconverti comme fixer pour les runners extérieurs, cet ork issu de L.A est vu comme un traître par pas mal de vétérans. Il est toutefois considéré comme honnête quoiqu'il donne souvent l'impression inverse.
  • Skiz : Chaman rat au métatype et au sexe incertain, Skiz s'est fait une spécialité dans le fait de tout connaître ce qui se passe en Ville. La rumeur veut qu'il s'agissait au départ d'une rivalité avec un chaman serpent disparu depuis, que Skiz aurait poursuivi jusqu'à aujourd'hui. Le problème de Skiz c'est qu'il est difficile de différencier ses informations de ses élucubrations ou hallucinations. "Skiz m'a dit" est une expression courante dans les Ombres pour parler d'une information incertaine.
  • Cards: Si vous avez besoin d'un faux compte, d'une police d'assurance ou d'un badge d'accès, vous pouvez faire confiance à Cards. Cards travaille uniquement dans la Matrice. Certains disent qu'il s'agit d'une technomancienne, d'autres que c'est une organisation qui regroupe plusieurs personnes.
 
Les "Gris" (10) : Les Gris ne sont techniquement pas hors-les-lois. Toutefois, pour des raisons diverses et variées, ils sont en relation avec de nombreuses Ombres. Ceci leur permet souvent d'avoir une place d'intermédiaire entres les Ombres et des personnes de l'extérieur. Du fait que leur activité n'a rien à se reprocher, ils sont rarement inquiétés par les stormtroopers ou d'autres forces de sécurité. Là encore, les milieux activistes ont de plus en plus tendance à virer au Gris.
 
  • Le Loosers Club : Plus communément appelé le "loosers", ce bar a été monté par un couple d'anciennes runneuses : Monika, anciennement Iron Maiden et Mingmei, anciennement "je préfère oublier, j'étais jeune et stupide". Elles firent partie des premières à quitter le monde du running lors de l'arrivée des nanités. Le Loosers Club est depuis le repaire d'une bonne partie de la communauté des Ombres. L'ambiance "bar louche" surjouée en fait au final un lieu assez sympathique et convivial.
  • Tweak and Treat: Même quand Tweak runnait, c'était surtout pour se faire plaisir avec ses véhicules. Lorsque le running est devenu trop sérieux, Tweak a préféré se contenter de modifier et réparer les véhicules des autres. Et son garage a fini par être populaire auprès de la jeunesse de Neo-City de manière générale. C'est maintenant un lieu de rencontre assez courant, où des runners vétérans cotoient des gamins de lycée dans un étrange mélange.
  • Le Pits (aka La buvette du Grand Soir) : Ce local syndicaliste, ancien QG du syndicat des mineurs, s'est vu peu à peu reconvertir en lieu de rassemblement d'amis syndicalistes puis petit à petit en une sorte de bar pour activistes. Le lieu est probablement surveillé d'assez près par la CSF, mais le sous-sol est réservé aux clients de confiance.
 

Magie

Nouvelles traditions, nouveaux esprits mentors, ou tout simplement une vision plus approfondie de certains phénomènes ou courants magiques.

[Groupe Magique]The Seattle Native Magical Society

The Seattle Native Society :

Description : La Seattle Native Society est une organisation communautaire de Seattle ayant pignon sur rue.

Regroupant des entrepreneurs, des financiers, des corporatistes (des corporations qui autorisent l’appartenance à ce genre d’organisation), des universitaires, des médecins, et, selon la rumeur, des membres du gang First Nation, elle fonctionne un peu comme une loge maçonnique.
Les membres de cette organisation sont donc invités à s’entraider et à faire appel aux uns et aux autres plutôt qu’à des personnes de l’extérieur. Majoritairement composée de Crow des Cascades, l’un des buts avoués de l’organisation est de rattacher Seattle au Conseil Salish-Shide.
L’un des moyens actuellement mis en œuvre pour arriver à ce but est l’élection d’un maire amérindien dans le district d’Everett.

La Seattle Native Society possède son propre groupe magique, la Seattle Native Magical Society. Il n’est cependant pas parfaitement clair si le groupe magique n’est qu’un élément de la société réservé aux éveillés ou si la société est le pantin du groupe magique.

 

The Seattle Native Magical Society :

Dessein : La Seattle Native Magical Society a plusieurs buts pour lesquels la réalisation et l’échéance sont variables.

Premièrement, la sécurisation magique des locaux et des réunions de la Seattle Native Society, ce qui est réalisé aisément.

Deuxièmement, l’entraide entre les membres du groupe magique pour l’initiation, l’achat de focus, la sorcellerie rituelle, et caetera.

Troisièmement, la protection et la prise d’intérêts à Seattle, dans le but de finalement rattacher la cité d’Emeraude au Conseil Salish-Shide.

Membres : 10 membres. On notera la présence discrète de Wind-Walker du gang des First Nation, ainsi que de plusieurs adeptes sociaux.

Commandements : Croyance (Loyauté CSS), Fraternité, Présence, Adhésion restreinte (membres de la Seattle Native Society), Serment

Ressources / cotisations : Elevées. La cotisation, commune avec celle de la Seattle Native Society, s’élève à 500 ¥ par personne et par mois. Il est possible de se dispenser de payer la cotisation si l’on peut justifier de compétences particulières.

Les locaux de la Seattle Native Magical Society sont installés dans une des ailes de la luxueuse demeure de la Seattle Native Society sur Council Island. Outre quelques chambres permettant de se reposer après des rituels éreintants, les membres du groupe magique pourront utiliser l’atelier d’enchantement et la loge magique d’indice 10 (tradition chamanisme nord amérindien). Enfin, le petit jardin d’herbes chamaniques et divers accords avec des marchands de talismans et des exportateurs permettent de baisser le prix du matériel rituel de 25%.

Mécène : La Seattle Native Magical Society est financée par la Seattle Native Society.

Description et coutumes :

Dans son fonctionnement, le groupe magique fonctionne comme une société chamanique classique. Il incombe donc aux membres de respecter le droit d’ainesse, la nature, etc.

Le groupe fonctionne également comme la vigie morale de la société, s’assurant qu’elle ne perde pas son but politique pour des vues plus financières et mettant à plat les rivalités entre les membres.

Il est important de noter que le grand chaman du groupe magique, Xats'alanexw Khatsahlano, est aussi le grand maître de la société, et ce depuis la création du groupe il y a 20 ans.

Le groupe se réunit une fois par an pour la grande assemblée générale, lors de laquelle se déroule souvent un rituel. Des réunions, où la présence est souhaitée mais non obligatoire, sont également organisées tous les mois.

L’adhésion au groupe est restreinte aux membres de la société, ce qui implique que le respect des coutumes de la société est primordial. En particulier, le groupe magique n’impose pas le commandement du Secret, mais comme la Seattle Native Magical Society est une société secrète, il est assez urbain d’être discret et pudique sur ce qui se déroule en son sein.

[Groupe Magique]Tolerare 51

Tolerare 51

Dessein : Tolerare 51 est un petit groupe magique, secret, dont le dessein est d’accueillir les exclus qui ne peuvent prétendre à rejoindre un groupe magique plus traditionnel. Aucun prétendant ne sera écarté en raison de son espèce, sa race, son métatype, sa tradition, son expertise magique, sa religion, son orientation sexuelle, son état de santé, ses convictions personnelles, ou tout autre critère pouvant donner lieu à une discrimination. En retour, les membres doivent eux-mêmes être tolérants les uns envers les autres, et envers le reste du monde.

Membres : Il va sans dire que ce rejet total de toute discrimination a conduit à un groupe très diversifié. A l’heure actuelle, les membres de ce groupe sont :

-Le grimé : Pablo Armitage, un mage hermétique rejeté par la société en raison de sa peau jaune et rugueuse et de l’odeur de citron lacrymale qui l’accompagne.

-Le vampyr : Dmtri Pawlowski, un elfe famélique, théurge chrétien, à la peau claire, dépressif et mélancolique.

-La bombe humaine : personne ne connait son véritable nom, ni sa tradition, ni son visage, car il ne retire jamais sa combinaison NBC et ne parle jamais.

-Le politicien : Zepter Serre-Rouge, chaman corbeau parlant sans cesse de politique avec des positions tranchées et extrêmes, et, étonnamment, changeantes.

-L’insecte : Camille Abercrombie, une praticienne de la wicca présentant un aspect physique insectoïde, lequel, selon ses dires, serait due à la GRIME.

-L’infecté : Sarah Teper, porteuse du VVMHM souche Kruëger, mais néanmoins une invocatrice compétente.

-Le burn-out : Dan Mitz, l’un des premiers adeptes physiques UCASien, ayant perdu une grande partie de ses pouvoir suite à ses différentes incarcération.

Commandements : Adhésion exclusive, Croyance (Tolérance et Egalité), Rituel exclusif, Secret

Ressources /cotisations : Squatter. La cotisation s’élève à 25 ¥ par personne et par mois. Le groupe ne dispose, pour seules ressources, que d’un terrain vague dans les Redmond Barrens où ils se réunissent et d’un VPN matriciel.

Description et coutumes :

Les membres de Tolerare 51 se sont regroupés afin de s’entraider pour les initiations, partager leurs connaissances (ce qui donne souvent lieu à des discussions animées), et obtenir le réconfort et l’écoute qu’ils ne peuvent trouver autre part dans le 6ème Monde.

En raison de leurs divergences de traditions et d’opinions, il est très difficile, voire impossible, que l’ensemble du groupe soit d’accord pour entreprendre une action de plus grande envergure, comme l’accomplissement de magie rituelle ou l’achat de focii. Néanmoins, cela n’exclut pas qu’un plus petit nombre de membres décide ponctuellement d’accomplir une action particulière.

Les membres se réunissent une fois par an afin d’effectuer un rituel pour la tolérance et l’égalité. La date de ce rituel n’est pas fixée, et nécessite chaque année de nombreuses discussions pour arriver à accorder tous les membres.

Matrice

En RA ou en RV, enrichissez l'expérience matricielle de vos joueurs à l'aide de ces articles.