Hostage PolyPDV-3 : N°1 (terroriste)

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Un seul événement, cinq points de vue différents.

Ki-bum - N°1 de la cellule du M1919

***

Les Japonais se croient supérieurs, ils pensent être au dessus de tout ici. Comme si nous étions encore une de leurs colonies. Notre culture est désormais souillée par tous leurs produits, nos traditions sont moquées par leurs médias et notre gouvernement est corrompu par les impérialistes nippons. Je ne veux pas que la Corée redevienne un pays ermite, mais je veux que notre culture soit respectée et protégée, je veux que notre peuple n’ait plus à avoir honte de sa culture. C’est pour ça que j’ai rejoint le mouvement M1919 : Pour faire comme mes ancêtres en mars 1919 et résister à l’envahisseur japonais. Ce soir, ma mission est double.

Je suis prêt. Armé de mon 9 mm équipé d’un silencieux, j’attends avec les autres le feu vert de N°3, notre hacker. Bientôt, nous allons faire payer un ponte corpo qui, lorsqu’il servait la marine impériale, a commis plusieurs crimes injustes en Corée comme ailleurs. C’est aussi une vengeance personnelle car j’ai appris que c’était lui qui avait fait pression pour que mes parents soient emprisonnés et torturés il y a un peu plus de dix ans. Et son père avant lui avait ordonné l’exécution de civils nord-coréens durant la guerre de réunification. Je n’aurai vraiment aucun scrupule à le tuer. Perdu dans mes pensées, je ne fais pas tout de suite attention à N°3 qui m’informe que le site est à présent isolé de la Matrice.

C’est parti, nous pénétrons dans la petite enclave. Outre les quatre bâtiments principaux, il y a des garages et un poste de garde. Nous avons beaucoup étudié le plan et chacun de mes hommes sait ce qu’il a à faire. Comme prévu, je m’approche discrètement du poste de garde. N°3 ouvre la porte depuis la Matrice et je fais rouler trois grenades neuro-étourdissantes dans le poste. Quelques secondes plus tard deux hommes en costume noir tentent de sortir, une main devant leur bouche et l’autre tenant un SCK model 100. A leurs traits je reconnais que ce sont des Japonais, sûrement les gardes du corps de M. Yamato. Je n’ai aucun regret à les abattre. Masque à gaz sur le visage, N°4 entre dans le poste pour s’assurer que les autres gardes éventuels soient bien hors de combat. Via son Commlink, N°2 m’indique que d’autres gardes japonais ont été abattus dans les garages. Une fois l’enclave sous contrôle, chacun se positionne comme prévu pour entrer dans la salle des festivités. D’autres gardes du corps seront sûrement présents mais j’ai demandé à mes hommes d’éviter de faire feu dès leur entrée si ce n’était pas nécessaire. Je préfère éviter une panique chez les invités.

« Top ! »

A mon signal, nous entrons. Une alarme retentit alors, mes hommes doivent être surpris car je ne leur ai pas parlé de cette alarme indépendante. Dans quelques minutes la KPF sera là... Heureusement, mes hommes ne se laissent pas décontenancer et même les gardes du corps de M. Yamato semblent comprendre qu’il vaut mieux pour eux ne pas faire d’histoires. Quand la situation se stabilise, je prends la parole.

« Ceci est une prise d’otages messieurs dames, obéissez et aucun mal ne vous sera fait. Et maintenant, tout le monde au centre. » Puis j’ajoute en regardant cette ordure dans les yeux. « Sauf vous M. Yamato, restez où vous êtes. »

Je m’approche de lui tout en donnant des ordres par Commlink. Il faut vérifier que personne n’est armé et s’occuper des gardes du corps, visiblement ils sont originaires de Hong Kong. Ils vivront s’ils ne font pas de vague. Une fois sur la scène où Yamato faisait son discours, je commence à tourner autours de lui, l’observant de la tête aux pieds.

« Nous sommes du M1919. Tu sais ce que ça signifie ? » Je le laisse réfléchir une seconde puis je lui réponds : « Ca veux dire que tu n’es pas le bienvenu. »

J’y crois pas, cet enfoiré sourit. Il se fout de ma gueule. Il pense peut-être que je plaisante...

« Tu te crois supérieur hein ? »

Je lui donne un violent coup derrière les jambes pour qu’il se mette à genoux puis je pose le canon de mon arme sur son crâne. On fait moins le malin comme ça pas vrai ?

« Combien ? » me demande-t-il. Cette arrogance a le don de m’énerver. Il croit vraiment pouvoir corrompre tous les Coréens. Eh bien il se trompe.

« Oh, il te reste une minute ou deux. Juste le temps que tu te fasses dessus. »

Je crois que cet enfoiré commence à réaliser qu’il va mourir. Je veux sentir son angoisse monter, je veux lui laisser le temps de regretter ces actes. Cette mort que je vais lui offrir est trop généreuse comparée à tout le mal qu’il a fait. Il tente de cacher ses émotions mais je sais qu’il a peur. Le moment fatidique approche mais je dois garder sa tête intacte, les données qui s’y trouvent sont trop importantes pour le mouvement. J’enlève donc mon arme de son crâne et l’enfoiré semble se détendre. Nan, stresse mon gars, il te reste que quelques secondes maintenant. Je pose mon arme sur sa nuque et là il me fait un immense plaisir en m’implorant.

« Ne me tuez pas ! J’ai beaucoup d’argent et... »
Mais c’est plus fort que moi, je ne veux pas l’entendre, il m’énerve.

« L’argent n’achète pas tout ! Quand ton pays a colonisé le mien, combien d’atrocités impunies ont été commises ? Combien ? Aujourd’hui vous continuez de nous exploiter, de nous piller, de nous traiter comme des animaux. Mais vous n’êtes pas au dessus de tout. Voilà la justice ! »

Je presse la détente et je vois cette ordure projetée lamentablement sur le sol dans une gerbe de sang. Sa blessure n’est pas belle à voir et j’en suis content. Je l’entends gargouiller, il n’est pas mort. Tant mieux, c’est encore trop doux pour quelqu’un comme lui, qu’il souffre un peu avant de mourir. N°3 s’approche de lui et enfonce un petit appareil dans le datajack de Yamato. Quelques secondes plus tard le téléchargement des données est terminé. Après que N°3 m’ait donné la puce contenant les informations, je fais feu une seconde fois sur Yamato en visant son visage, pour le défigurer. Comme prévu, je suis couvert de sang. Je me dirige alors vers un otage, un autre membre du M1919 en fait, mais je suis le seul à le savoir.

« Donne moi ta veste. »

L’homme s’exécute et discrètement je lui donne la puce au passage. Ainsi, les données parviendront au M1919 quoi qu’il nous arrive, car la KPF est déjà là. J’enfile ma nouvelle veste en donnant des instructions à mes hommes. La police fait ses habituelles sommations au moment où j’entre en contact avec eux par Commlink.

« Nous avons des otages, y compris des enfants. Je vous conseille de ne pas intervenir. Nous vous ordonnons la libération immédiate des trois chefs du M1919 que vous avez arrêtés la semaine dernière. Si vous obtempérez, nous nous rendrons sans condition, sinon nous abattrons un otage toutes les heures. »

Voilà qui devrait les occuper un peu. Mes hommes me regardent, confiants. Ca me fait mal au cœur pour eux. Je savais que nous allions probablement tous mourir et je les ai menés dans cette mission suicide. Nous n’avons aucune issue. La KPF finira par s’apercevoir que nous n’avons pas non plus d’appui magique et que nous sommes vulnérables. Sans compter qu’ils ont dû trouver les gardes morts, ils ne prendront pas de gants pour intervenir. Le SWAT est peut-être déjà en route. Je discute un peu avec mes hommes pour leur remonter le moral, ils sont conscients de la situation eux aussi. N°3 a disparu. Je le connais mal, il n’a été recruté que récemment et seulement parce que nous avions besoin d’un hacker pour cette mission. Peut-être est-il allé se cacher. Bah, peu importe maintenant. L’attente me ronge. Finalement je décide d’aller me mettre en embuscade avec N°2 dans un des couloirs sous-terrains reliant les immeubles. Avec un peu de chance les flics ne s’attendront pas à nous trouver là et nous pourrons créer une brèche pour tous nous enfuir. Je n’y crois pas trop mais ça vaut le coup d’essayer. Je quitte donc la salle principale avec N°2. Nous nous rendons dans le couloir. Les lumières sont éteintes, il fait sombre. Le long du couloir, des étagères, divers cartons et des portes menant vers des salles d’archives vont nous permettre de surprendre les policiers qui s’aventureraient dans le couloir. Nous aménageons un couvert au milieu du couloir, juste à côté d’une salle au cas où nous devrions nous replier. Puis l’attente recommence...

Un quart d’heure plus tard, tout s’accélère. La porte du couloir s’ouvre brusquement, deux SWAT sont déjà en position, prêts à faire feu. Miraculeusement, je réussis un tir réflexe avant de me mettre à couvert. J’ai touché le SWAT à la poitrine je crois. N°2, lui, était déjà à couvert. Malgré le tir de barrage des policiers, nous avons gagné la première manche. Je laisse dépasser ma main en dehors du couvert, pointant mon arme en direction du couloir. La caméra de l’interface d’arme me montre l’homme que j’ai touché. Son armure a apparemment stoppé la balle mais l’onde de choc l’a quand même bien sonné. Ses collègues tentent de le traîner à couvert, c’est le moment d’agir. N°2 et moi envoyons un feu nourri sur les deux SWAT encore debout. J’en vois un qui s’effondre sous les balles tandis que l’autre se met à couvert. N°2 continue à tirer pour me couvrir alors que je tente une sortie. Il ne reste qu’un SWAT debout et avec un peu de chance... A ce moment j’entends du bruit provenant de derrière. Je me retourne et j’ai juste le temps de voir la tête de N°2 explosée par une rafale courte, précise, tirée par un SWAT à l’autre bout du couloir. Il y en a des deux côtés, je suis pris au piège. Je rentre en toute hâte dans l’une des pièces se trouvant sur le côté et je me plaque contre le mur. Je n’ai aucune issue, aucune chance. Et si les SWAT on pu débarquer derrière nous, c’est qu’ils se sont déjà occupé du reste de mes hommes. J’inspire un grand coup. Il est inutile de faire plus de dégât. Je pose le canon de mon arme sur ma tempe. C’est difficile, je ne veux pas mourir. Finalement les SWAT font une apparition éclair dans l’encadrement de la porte, juste le temps de prendre la décision pour moi. Ma poitrine est déchirée par les balles, la douleur est intense, mon doigt se crispe et je presse la détente.

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