[Dompteurs] - 4. Rencontre avec les animaux

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Quatrième volet de l’aide de jeu sur les Dompteurs

Des rituels de la naissance

Les rituels de naissance des Dompteurs sont très méconnus chez les autres Donneurs-de-noms. Il faut savoir que les jeunes femmes accouchent seules et à l’écart de la tribu, tout comme la plupart des animaux. Pendant l’absence de la femme, personne n’est autorisé à quitter le selinté par respect envers la future mère et envers les esprits. En effet, la future mère est durant la grossesse au centre d’un rituel qui consiste à présenter les futurs enfants aux esprits de la nature ainsi qu’à Garlen et Jaspree. La mise au monde étant le dernier acte de ce rituel, il faut que la mère soit seule pour achever cette tâche. De fait, il m’a été assez difficile de comprendre l’intérêt de cette façon dangereuse de mettre au monde ses enfants. Cela m’a paru plus clair quand j’ai vu une jeune Dompteuse partir seule pour accoucher. Comme tout Dompteur, elle était accompagnée de son compagnon animal, une vieille louve aux poils gris et à la patte abîmée. Quand elle est revenue avec ses deux beaux enfants, les femmes de la tribu m’ont expliqué ce qui était arrivé à cette mère.

La femme choisit un endroit sûr qu’elle connaît bien et prépare quelques affaires qui l’aideront durant son épreuve. L’acte semble terriblement difficile, ce qui permet aux esprits de juger si la mère des enfants est assez forte pour être digne d’eux. Durant les derniers instants de l’accouchement, les femmes psalmodient des prières étranges. Elles finissent la plupart du temps en transe juste avant que les enfants ne viennent au jour. Je pense que ces paroles inconnues appellent les Teos’Aehms. Une fois la difficile tâche de la parturiente achevée, ceux-ci viennent sous forme animale devant elle pour accueillir ses enfants et les nettoyer, et pour protéger la mère affaiblie et ses nouveaux nés.

Du premier rituel du baptême

Les jeunes Dompteurs n’ont pas de prénom : ils se font tous appeler Hynazt et n’appartiennent pas à leurs parents mais à la tribu toute entière, sans aucun lien avec une personne particulière mis à part leurs « frères et sœurs de portée » qui partagent avec eux le nom de Hynazae. Lorsque les enfants d’une « portée » ont neuf ans, un Ancien de la tribu (souvent un Chaman) part en forêt par une nuit de pleine lune avec deux des plus braves chasseurs de la tribu pour monter un autel dédié aux esprits, à Garlen et à Jaspree. L’autel ressemble à une sorte de petit abri fait de branches, fort bien décoré d’os sculptés, de peaux peintes et de gemmes. Le but de cet événement est de transmettre les remerciements de la tribu aux esprits.

Une fois l’abri construit les chasseurs s’en vont, laissant l’Ancien ou le Chaman seul. Celui-ci boit alors une potion dont la composition m’est inconnue et danse autour de l’autel jusqu’à ce qu’il soit en transe. Au cours de ce rituel, les esprits apparaissent sous forme animale et viennent un par un lui souffler le nom des enfants. En rentrant de cette nuit fatigante, l’Ancien confie aux intéressés les noms respectifs que les esprits ont choisis pour eux.

Ce rituel du baptême marque l’accession du jeune au statut de Dompteur, personne autonome et pensante respectée comme individu au sein de la tribu. Néanmoins, il demeure un solitaire tant qu’il n’a pas répondu à l’appel de Jaspree.

De l’appel de Jaspree et des Elhord’Aehms

Trois jours après avoir appris leur nom, les enfants doivent se rendre seuls au cœur de la forêt, sans aucune escorte ni possession d’aucune sorte. Cette épreuve permet à Jaspree de juger de la force et du courage des enfants. Alors qu’ils se déplacent dans la forêt, essayant de survivre aux dangers, seuls et démunis, ils rencontreront leur Elhord’Aehm. Ce terme peut être traduit par « Frère d’âme ». Ce sont des animaux de la forêt ayant abandonné leur vie sauvage pour répondre à l’appel de Jaspree en devenant le compagnon de vie de l’enfant. Tous les Dompteurs ont un Elhord’Aehm, un compagnon animal.

L’animal se présente devant l’enfant, puis ce dernier prononce pour la première fois son nom à voix haute ce qui crée un lien magique entre lui et la bête. Ces derniers seront incapables de se séparer, même durant les rituels les plus sacrés de la vie du Dompteur ou de l’animal. Si l’animal accepte de devenir le familier de l’enfant, ils passent quelques jours ensemble pour mieux se connaître. Au cours de cette rencontre, l’animal souffle son deuxième nom à l’enfant, scellant ainsi leur union. L’enfant baptise alors l’animal. Ceux-ci retournent ensuite auprès de la tribu, où l’enfant présente son familier et annonce à tous son double nom. L’enfant est alors considéré comme un Dompteur et non plus comme Hynazt.

Des compagnons animaux

L’espèce de l’Elhord’Aehm est souvent à l’image de l’âme du Dompteur qu’il accompagne. Par exemple une pie de Liaj se liera sûrement avec un Dompteur peu discret, un scorpion avec quelqu’un de méfiant et dangereux, un brithan avec quelqu’un de puissant et de respectueux. Le rituel de rencontre ne laisse que peu de place au hasard. Cette ressemblance entre l’homme et l’animal permet aux Dompteurs d’avoir des animaux de toutes les espèces dans leur société.

L’harmonie et le respect entre les deux individus sont tellement profonds que ceux-ci modifient leur façon de vivre afin de trouver un équilibre entre leur deux races. Par exemple, un Dompteur ayant un serpent comme compagnon devra sûrement apprendre à se reposer au soleil durant des heures. Dans tous les cas, il semble que le lien magique aide beaucoup les deux parties à changer, de manière inconsciente et progressive.

Notons bien que si l’animal n’est pas dominé par le Dompteur, l’inverse n’est pas vrai non plus. Au contraire, on peut considérer ce lien comme une union spirituelle entre deux individus consentants. Ainsi, si le Dompteur change au point de ne plus ressembler à son animal, ce dernier brisera le lien pour s’en aller. De ce fait, il arrive qu’un Dompteur change de compagnon animal durant sa vie, bien que ce fait soit relativement rare.

Après une année de vie commune avec le familier, l’enfant sera devenu un adulte et prendra comme « nom de famille » celui de sa tribu.

De l’importance des différentes meutes

Il existe quatre groupes principaux au sein de chaque tribu : les Nakims, terme que l’on peut traduire par « meutes ». Les meutes regroupent les différentes factions d’enfants, d’hommes et de femmes qui subviennent aux besoins du Lam’ Gara et protègent la tribu. Fournir de la nourriture, des fourrures, des outils, des plantes médicinales : telles sont les diverses fonctions des meutes de la tribu.

Il existe quatre meutes, distinctes en bien des manières. Il s’agit de Lash’Nakim, Garzol’Nakim, Helam’Nakim et Tizahor’Nakim. Les Anciens forment, à leur manière, une meute à part. Les meutes ne prennent pas en compte les liens du sang mais simplement une division des tâches au sein de la communauté, un peu comme au sein d’une ruche d’abeilles on trouve des ouvrières, des soldats, des butineuses… Pour un Dompteur, n’importe quel membre de la tribu est considéré comme un père, un frère ou un fils.

C’est ainsi que chaque meute subvient à des besoins bien spécifiques de la tribu auxquels elle seule peut pourvoir. Un Dompteur peut changer de meute au cours de son existence, et c’est d’ailleurs bien souvent le cas, bien que cela ne revête aucun caractère obligatoire ni systématique.

Lash’Nakim est la meute des cueilleurs. Elle est composée essentiellement des plus jeunes Dompteurs de la communauté, dirigés par des femelles expérimentées. Les Lash’Naki récoltent les fruits qui composent l’essentiel de l’alimentation de la tribu, ramassent les racines et les champignons, et s’occupent des étranges cultures des houwatts. Bien qu’ils commencent essentiellement par des tâches aisées au sol, les Dompteurs développent au cours de leur passage chez les Lash’Naki leurs talents pour l’escalade et la vie dans les hauteurs des branches.

Les Nakims ne sont rien d’autre que la résurgence des cinq Sentiers de la Roue du peuple elfique. Les Dompteurs n’ont fait qu’emprunter cet aspect de leur culture aux vrais elfes.
- Eldran, sage elfe

Garzol’Nakim est la meute des éclaireurs. Les Dompteurs de cette meute sont principalement les adolescents, encore trop jeunes pour chasser. Ils vivent la plupart du temps dans les arbres où ils se déplacent en groupe. Leur rôle consiste essentiellement à reconnaître le territoire pour les cueilleurs, ainsi qu’à les alerter en cas de danger. Ils jouent également le rôle de rabatteurs pour les chasseurs et accompagnent fréquemment ces derniers pour le pistage des proies. Les Garzol’Naki sont assez impulsifs et ils se fient énormément à leur instinct, assumant un comportement direct et franc. Ils sont très liés aux autres membres de la meute, leur vouant une amitié sans égale. Ces Dompteurs sont très bons à la course et aux épreuves physiques d’endurance. Pister un animal est pour eux chose aisée. Ils manient la fronde avec dextérité pour faire tomber des fruits inaccessibles ou abattre de petites proies comme des lézards ou des oiseaux.

Helam’Nakim constitue la meute des chasseurs. Il faut nécessairement avoir fait ses preuves comme cueilleur puis éclaireur et être un adulte nommé avant de pouvoir prétendre au statut de chasseur. Leur rôle est de ramener la viande à la tribu. C’est un rôle qui dépasse largement l’importance alimentaire, puisque les parties de chasse sont souvent très dangereuses. La chasse permet donc également aux Helam’naki de prouver leur valeur afin d’acquérir de l’honneur et de séduire celui ou celle avec qui ils souhaitent s’accoupler. Seuls les Helam’naki ont le droit de posséder des armes comme des lames en os, des arcs ou des lances. Ils sont également les seuls à avoir le droit de tuer un animal de grande envergure comme une biche grise ou un tigre de Liaj. Provoquer la mort d’un animal est en effet un acte d’une signification profonde pour les Dompteurs.

Tizahor’Nakim, représente la meute des gardiens. Les membres de cette meute sont généralement reconnus pour leur calme et leur sagesse. Leur rôle est de protéger le foyer et les Hynazae, de guider les cueilleurs, de préparer la nourriture, et de réaliser toutes les tâches artisanales : fabrication des armes, des vêtements, préparation des potions, etc. Il s’agit parfois d’anciens chasseurs, mais la plupart des femmes choisissent cette voie sans passer par la meute des Helam’Nakim. Par nature sincère, les Tizahor’Naki ne se cachent rien entre eux, mais si l’un d’entre eux s’avère déloyal, il est puni immédiatement après révélation du déshonneur.

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