NMAth | Gris-Gris a écrit:
En théorie, il devait pouvoir y avoir autre chose que des "de machin" sur la scène politique française, mais en pratique il n'y en a pas, car ceux qui tiennent les rênes se débrouillent pour rester entre eux.
Entre le gouvernement, l'assemblée nationale, le sénat et les mairies des grandes villes, il y a beaucoup de postes à pourvoir. Beaucoup de parlementaires se contentent de faire les marchés de province pour serrer des mains et d'aller à Paris pour voter les projets de lois comme leur chef de file. Même un ministre peut être réduit à faire de la figuration si le premier ministre ou un conseiller élyséen a décidé de prendre en main ses dossiers.
Donc, personnellement, je voyais une vingtaine ou une trentaine de nobles qui tirent vraiment les ficelles, et plusieurs centaines de roturiers ou de nobliaux de province qui les suivent pour quelques miettes de pouvoir et d'argent. Le grand public sait qu'il y a un quart de nobles au gouvernement, mais il faut vraiment s'intéresser de près à la politique pour savoir qui sont les chefs de groupe parlementaires, les présidents de commission permanente ou les membres des commissions d'investiture des partis.
Gris-Gris a écrit:
Il y a par contre forcément une force de protestation, au moins sur la Matrice (sans compter que ce genre de background politique, ça crée des PJ contestataires du système). Si les français moyens croient vraiment au semblant de démocratie, dans les ombres ceux qui s'y intéressent ne peuvent pas être dupes.
Comme dans la plupart des grandes démocraties modernes en fait.
Gris-Gris a écrit:
Et si la machine se grippe avec l'arrivée d'Aurélie de Paladines, suivie par de Kervelec, qu'est-ce que ça change ?
Je suppose que c'est cela qui permet l'entrée de la France dans la NCEE, qui va faciliter les choses pour les AAA et donc arranger Lowfyr (mais pourquoi ?).
Tel que je l'imaginais, Aurélie de Paladines s'est rebellé contre le contrôle des grandes familles pendant son premier mandat. La présidente et le premier ministre, qui appartenaient au même parti, vont en fait mener une cohabitation entre 2057 et 2062.
Les grandes familles ont prévu de remplacer la présidente par quelqu'un de plus docile en toute discrétion, en lui sabotant sa campagne pour l'élection de 2062. Mais Aurélie de Paladines fonde son propre parti pour mener campagne et gagner la présidentielle et les législatives (mais probablement sans avoir pour autant la majorité absolue à l'Assemblée). A partir de là, les grandes familles ne contrôlent plus directement le pays. Mais il leur reste encore tous les leviers plus discrets du pouvoir dans les médias, les sphères économiques, les forces armées et la haute administration pour gêner l'action de Paladines.
La création de la NEEC est l'élement le plus visible et le plus important de la politique de Paladines. Un effet plus pervers va être le délitement progressif des réseaux de la noblesse, au fur et à mesure que le président et ses ministres vont pouvoir nommer qui ils veulent aux postes de responsabilité.
Gris-Gris a écrit:
Quant à la loi Loureau, je ne me suis pas trompé ? C'est bien une loi qui relativise l'extraterritorialité (sauf dans des zones comme l'EuroMed de Marseille) ?
En fait, si je comprends les corpos présentes sur le sol français se doivent d'utiliser la machine administrative française pour tout ce qui est la sécurité, l'enseignement, les salaires et caisses de retraite. Cela permet visiblement à l'Etat français de rester suffisamment puissant pour tenir tête aux mégacorporations et les empêcher de faire comme bon leur semble.
Alors que les forces politiques dans la partie américaine de Shadowrun apparaissent comme le pion des corporations, les familles nobles de France semblent échapper à cela (elles sont présentées comme le Prime Etat dans le chapitre sur la France d'Europe des Ombres).
Il faut se souvenir qu'avant 2042, il n'y a pas de norme internationale pour l'extraterritorialité des corporations. Le gouvernement des USA y a été contraint par une décision de justice en 2001, et les autres états se sont alignés ensuite sur le système américain. C'est en 2042 que la Cour corporatiste va proposer les accords de reconnaissance du commerce, qui établissent une norme et des droits minimaux.
La Loi Loureau votée en 2037 imposait aux mégacorporations une taxation de leurs activités et l'utilisation des services de l'état pour l'éducation, la santé, les retraites, etc. Sous la pression des mégacorporations, la loi est modifié dès 2041. Les mégacorporations peuvent opté pour une taxation plus légère, mais qui privent leurs employés des services de l'état. Les mégacorporations doivent dans tous les cas obtenir une licence pour opérer en France, renouvelable tous les dix ans. La Commission de Régulation Économique, qui délivre ces autorisations, était encore en 2063 sous l'influence des grandes familles nobles.
L'indépendance de la France reposait largement sur un accord entre la CRE et les AAA. La CRE laissait les AAA agir assez librement en fait, alors qu'elle entravait beaucoup plus l'implantation des AA étrangères. Les premiers problèmes sont apparus quand Wuxing et Cross sont devenus des AAA et ont demandé à être traité de la même manière. Mais surtout, l'entrée dans la NEEC décidée par Paladines ne permet plus à la CRE de traiter les AA européennes différemment des AA françaises
A priori, la Loi Loureau me paraît moins contraignante que ce qui peut exister aux CAS ou en Pueblo, où les inspecteurs des homologues de la CRE peuvent aller quand ils veulent dans les locaux corporatistes, et révoquer pratiquement du jour au lendemain les autorisations d'activités si la preuve d'une malversation est apportée. |